« Mieux vaut en rire qu’en pleurer ! »… Voilà une affirmation que la rigolothérapie prend d’emblée à son compte. Vous savez déjà que le rire fait du bien mais connaissez-vous vraiment tous ses atouts ?
Pour cette forme de psychothérapie, le rire est utilisé tel un véritable mécanisme de protection. Cet antistress naturel, d’une extraordinaire efficacité, possède des vertus insoupçonnables. Appréciée d’ailleurs par la médecine, cette discipline scientifique a constaté, notamment dans les hôpitaux, que les clowns-thérapeutes obtiennent des résultats objectivables quant à l’amélioration de l’état de jeunes malades lourdement atteints.
Une psychologie positive
L’inconscient du tout petit d’Homme garde en mémoire l’état de béatitude de sa vie intra-utérine. Lorsqu’il vient au monde, il est confronté à une réalité moins confortable. Son premier cri en atteste. Pourtant, il s’adapte progressivement et met peu à peu en place une autre manifestation sonore lui permettant de décharger son angoisse sur un mode beaucoup plus positif : le rire. Si le rire, comme les larmes (ne dit-on pas rire aux larmes) participe d’un mécanisme de défense inconscient devant certaines angoisses, il devient protecteur tout au long de l’existence dans la mesure où il est un antidote efficace face à la plainte et au désespoir. Comme le sourire et l’humour, le rire constitue une chance de plus pour l’Homme d’expérimenter une véritable psychologie positive au quotidien.
Les effets physiologiques du rire
Dans son ouvrage « Respire », publié aux Éditions Médicis, Roger Fiammetti, ostéopathe, explique que le rire a une fonction homéostatique (autorégulation du système biologique) qui contribue à maintenir une bonne santé. Le rire sollicite en effet le cortex frontal et la région hypothalamique. De fait, le système nerveux autonome est stimulé, favorisant la production de catécholamines et produisant des endorphines (morphines naturelles antidouleurs). Il provoque également ce fameux soupir de soulagement engendrant un état de relaxation psychique procurant un bien-être réel. Rire de bon cœur contribue à évacuer l’adrénaline et à améliorer le transit intestinal. Roger Fiammeti conseille d’ailleurs de rire à gorge déployée, car cela est un acte qui semble naturellement programmé pour redynamiser les systèmes et les fonctions…
Un atout relationnel
Dans les années 70, le spiritualiste indien Shree Rajneesh, appelé aussi Osho, proposait à ses disciples des séances de méditation par le rire. Depuis, nombre de psychologues et de médecins participent à des stages de yoga du rire afin d’expérimenter sur eux-mêmes les bienfaits psychologiques d’une telle pratique. L’exercice méditatif se décline selon trois phases de 5 minutes chacune : la première consiste en un étirement musculaire de type stretching, la deuxième induit le rire sans retenue, la troisième est un retour au calme et un moment de relaxation profonde. Les techniques peuvent différer selon les animateurs, l’essentiel étant de laisser libre cours à un état naturel libérateur. Il s’agit en effet de s’alléger de nos psychorigidités et d’abandonner ce que le psychanalyste Wilhelm Reich a nommé cuirasse caractérielle, responsables de bien des maux au niveau sociétal. La sagesse japonaise assure qu’il ne faudrait pas laisser passer une journée sans rire car cette activité fonctionne comme un véritable lubrifiant relationnel ! De son côté, Jules César disait de se méfier des Hommes qui ne rient pas car, prévenait-il, ils sont dangereux…
Christian Nageot