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La psycho
dans Signes & sens
La gent féminine est tout autant concernée par l’asexualité que les hommes. En revanche, il s’avère absolument impossible d’établir des comparaisons statistiques. Les femmes s’arrangent très bien avec le célibat. Elles se suffisent à elles-mêmes sur un plan de l’organisation maison enfant(s)-travail-finances. Interrogée, Danièle, 58 ans, refuse d’envisager une idylle sexuelle. Le désir ? Ménopausée, dit-elle, ma libido s’est mise en sommeil. Pour mon plus grand bonheur. Mais sachez, ajoute-t-elle espiègle, que mon mari m’a quittée lorsque j’avais 27 ans… Depuis, plus d’homme dans mon lit. Pour quelle raison ? En fait, je n’en sais rien. Mon psy (consulté à la suite d’un cancer du sein) m’assure que je n’ai pas fait le deuil de mon ex-époux. Je ne le crois pas. Quand je pense à un homme, je ne rêve pas… Ça ne m’excite pas non plus. Je ne suis cependant pas indifférente aux mâles puisque j’ai plusieurs copains qui me sont chers. Je mets mon énergie ailleurs : kinésithérapeute, je m’implique beaucoup dans mon job. J’adore le scrabble et fais des compétitions. Je fais des retraites régulières chez les bouddhistes. J’ai harmonisé mes « chakras ». C’est plutôt bien, non ?
Si certains professionnels de la santé ou des sexologues voient dans ces comportements une certaine paresse, une langueur et même le signe d’une mélancolie sous-jacente, on ne peut que s’incliner : asexuels, hommes ou femmes, ils ne
sont pas malheureux ! Ce qui n’est, en soi, déjà pas si mal…
Chantal Calatayud
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