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      Les indices
      du comportement suicidaire
      chez les jeunes

      Les indices du comportement suicidaire chez les jeunes
      ©iStock

      « Si mon jeune était suicidaire, pourrais-je m’en apercevoir ? »… Comment reconnaître qu’un jeune est aux prises avec des idées suicidaires ou comment savoir s’il risque de faire un geste fatal ? Voilà des interrogations qui sont probablement au cœur de vos préoccupations. Aussi sera-t-il question de ce qu’on appelle les signes précurseurs ; il s’agit donc des indices, des signaux, qui constituent des indications précieuses…

      Ces signaux ne sont pas toujours décodés. La plupart du temps parce qu’on ignore leur signification. D’autres fois parce qu’ils suscitent en nous des émotions contradictoires. L’incrédulité peut nous amener à banaliser la situation : « Voyons, ça ne se peut pas, on ne se suicide pas comme ça ! »… À l’extrême, l’inquiétude que nous ressentons comme parents à l’idée de perdre notre enfant peut provoquer une angoisse qui amplifie la situation et suscite chez l’enfant l’impression d’étouffer.

      Un passage difficile


      Il est particulièrement exigeant et éprouvant pour les parents d’un adolescent de se trouver dans un tel cas de figure, quand on sait à quel point l’adolescence est ponctuée de mouvements complexes, de désir de rapprochement et d’envie d’autonomie. Le mot « adolescence » vient du latin adolescentia qui signifie « grandir vers » ; il s’agit donc d’une période de passage vers la vie adulte. Ce n’est pas une étape facultative : tous les enfants deviennent des adultes. C’est le rôle de leurs parents d’y contribuer afin que les jeunes acquièrent l’autonomie leur permettant de prendre leur vie en main et de devenir des adultes épanouis qui savent exprimer leurs besoins, y répondre et être sensibles à ceux de leur entourage. Des changements majeurs sur les plans physique, psychologique, cognitif et affectif poussent l’adolescent à vivre pleinement cette phase. Il désire l’indépendance vers laquelle elle l’amène mais, en même temps, il redoute ce passage à cause des pertes qu’il doit vivre en quittant son statut d’enfant. Le jeune et ses parents font face à des attentes sociales très élevées en cette période de leur vie ; l’adolescent doit se projeter dans l’avenir, faire des choix qui lui conviennent et se préparer une place d’adulte responsable. Les parents, quant à eux, doivent apprendre à gérer une juste distanciation par rapport à leur enfant et une augmentation graduelle des responsabilités qu’ils lui délèguent. Ce rôle des parents est crucial pour que leur jeune s’émancipe et prenne son envol. Les parents apprennent à devenir des parents d’adolescent lorsque leur enfant vit cette étape de vie. Ils ont un peu le sentiment de repartir de zéro, de devoir tout réapprendre. Leurs points de repère sont ébranlés, ils doutent d’eux : c’est une période de remise en question souvent aussi importante pour les parents que pour l’ado. Mais, même si elle comporte son lot de difficultés et d’exaspération mutuelle, cette période procure beaucoup de riches moments d’attendrissement au cours desquels les liens familiaux se solidifient.

      La crise d’adolescence ?


      Lorsque l’adolescent est arrogant, rebelle, quand il critique nos moindres propos, si son humeur est variable, en dents de scie, si son intérêt pour l’école, ses loisirs, les activités qu’il a toujours aimées diminue, si de plus il se dispute avec ses meilleurs amis, il est fréquent de dire où d’entendre dire : « Il vit sa crise d’adolescence »… Or, l’adolescence n’est pas une crise. Des études longitudinales menées par Richard Tremblay font ressortir que de 80 % à 85 % des adolescents du Québec traversent cette période sans crise majeure et que 85 % d’entre eux disent avoir des relations satisfaisantes avec leurs parents. Richard Cloutier utilise le terme de « tempête développementale » lorsqu’il parle des différents remous causés par l’ajustement à l’adolescence : augmentation du stress causée par les nombreuses situations auxquelles le jeune doit s’adapter, par la fréquence des choix qu’il a à faire et par les décisions qu’il doit prendre. Selon lui, les risques de développer des difficultés d’adaptation sont plus élevés si le jeune présente une vulnérabilité affective ou s’il ne peut compter sur le soutien inconditionnel de ses parents.
      Le parent aide son jeune par sa présence, sa constance et son amour, à développer un profond sentiment de confiance, une sécurité intérieure et la conviction d’une certaine compétence dans ses relations avec les autres ou à remplir une tâche qui lui est assignée. Bref, il l’amène à développer son estime de soi dans la mesure de ses capacités. D’autres éléments, comme la personnalité du jeune et ses expériences personnelles et sociales, joueront aussi un rôle primordial dans le développement de cette estime de soi.
      Seulement une minorité de jeunes connaissent d’importants problèmes de parcours. Cloutier classe ces problèmes en deux grandes catégories : les problèmes extériorisés où l’adolescent aurait peu de contrôle sur lui-même (le trouble de la conduite, l’impulsivité et l’hyperactivité) et les problèmes intériorisés où, au contraire, le jeune aurait trop de contrôle sur lui-même et vivrait alors de l’isolement, des troubles de l’humeur, de l’anxiété, etc.

      Une expérience potentiellement constructive


      Bien que l’adolescence ne soit pas une crise en soi, il est possible que, durant cette période, votre jeune traverse des moments critiques, comme lors :
      • d’une rupture amoureuse particulièrement pénible pour lui
      • d’une remise en question de ce qu’il est, d’où il va
      • de l’apprivoisement de son apparence physique qui ne correspond pas souvent à la représentation corporelle qu’il souhaitait
      • de la nécessité de faire un choix d’orientation professionnelle
      • de conflits interpersonnels avec ses amis
      • d’ajustements à des changements familiaux importants (maladie d’un parent, perte d’emploi, déménagement, séparation, etc.)
      • d’un changement d’école, de milieu de vie, de groupe d’amis, etc.
      Dans la majorité des cas, le temps aidant, l’épisode de « crise » se résorbe peu à peu à mesure que l’adolescent développe et utilise des stratégies qui l’aident à y faire face. Voici quelques-unes de ces stratégies :
      • l’expression de ses sentiments
      • la recherche du soutien de son réseau familial, de ses amis
      • la capacité à vivre des changements et le développement des habiletés à faire des choix
      • l’engagement dans une activité ou dans un sport qui lui fait du bien
      • la poursuite de ses études
      • le maintien d’une certaine régularité dans ses habitudes de vie
      • la non-consommation excessive de drogues ou d’alcool
      • l’habileté à résoudre des problèmes
      • la facilité à développer des aptitudes relationnelles.
      La « crise », quoique douloureuse, devient alors une expérience constructive dans la vie d’un jeune en termes d’identité, d’estime de soi, d’habiletés relationnelles, de maturation, d’autonomisation. Pour d’autres, la « crise » résulte d’une impasse relationnelle qui les empêche d’estimer à leur juste valeur les avenues possibles qui leur permettraient de dénouer cette impasse et d’utiliser des stratégies adaptatives. Cela les précipite dans un tourbillon d’émotions extrêmement intenses où la souffrance, la colère et le désarroi alimentent l’impression que, seule, la mort peut faire cesser cette douleur. Nous sommes alors en pleine crise suicidaire.

       

      Michèle Lambin*

      *Pour en savoir plus, lire :
      « Aider à prévenir le suicide chez les jeunes »,
      Éditions CHU Sainte-Justine.

       

       

      Mon jeune est-il suicidaire ?

      La crise suicidaire est l’une des situations affectives les plus difficiles à vivre, tant pour les jeunes que pour les parents. L’appréhension d’une telle crise s’empare bien souvent des parents lorsqu’ils sont témoins de la souffrance de leur enfant à un moment de sa vie.
      En tout temps, si comme parents vous êtes inquiets, parlez-en à votre adolescent. Vous lui démontrerez ainsi que vous êtes sensibles à ce qu’il vit et qu’il peut vous parler, s’ouvrir à vous.
      «  Oui, mais s’il ne veut pas parler ? », pensez-vous. Peu importe ! En lui exprimant votre inquiétude, vous lui montrez qu’il peut vous parler et que vous pouvez l’écouter. Vous lui dites ainsi que vous êtes capable d’entendre ce qu’il vous dira, que vous pouvez recevoir sa souffrance et qu’il peut vous la confier. Être souffrant ne veut pas dire être suicidaire. Il y a des jeunes qui vont vivre de très grandes souffrances morales sans envisager le suicide comme issue possible. Ils savent qu’ils ne veulent pas se suicider. Ils peuvent y avoir pensé, avoir été effleurés par cette idée et l’avoir rejetée ; c’est comme si la vie qu’ils portent en eux triomphait sur le reste. Pour d’autres, la souffrance fait ressortir un mal de vivre qui les amène à considérer le suicide comme une solution à leur problème, quelquefois la seule. Et les signaux qu’ils donnent sont des appels de détresse, comme s’ils nous disaient « Au secours, je coule ! ». Mais il n’est pas facile pour le jeune qui ne se comprend plus et qui redoute de devenir fou d’exprimer ce qu’il ressent. Il a peur d’être jugé, d’être confirmé dans un diagnostic de folie, d’être marginalisé. La difficulté à parler de ses émotions, particulièrement élevée chez les garçons, amène les jeunes à camoufler leur souffrance intérieure.
      Nous devons donc être sensibles aux différents signaux émis par les adolescents qui cherchent à exprimer leur détresse. Il ne s’agit pas de paniquer à la moindre expression de désarroi mais bien de vérifier, dès l’apparition d’un signe, si d’autres signes sont également présents. C’est l’ensemble des différents symptômes qui nous permet de déterminer si le jeune est suicidaire. Comment s’y prendre ? En l’observant attentivement et en vérifiant auprès d’autres personnes importantes pour lui la validité de notre observation. Ou tout simplement en parlant avec lui de nos perceptions et de nos inquiétudes.

       

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