La psycho
      dans Signes & sens

      Les vacances, cet espace-temps
      qui favorise l’imaginaire

      Les vacances, cet espace-temps qui favorise l’imaginaire
      ©iStock

      Les premiers rayons de soleil apparaissent, la température grimpe quelque peu et, malgré le passage à l’an 2000 qui aurait du « changer » nos modes de vie, une vieille habitude refait surface comme chaque année à cette époque : les vacances ! 

      Les vacances, quel grand mot. On les pense, les rêve, les réserve, les prévoit, les peaufine et de longues semaines s'écoulent jusqu'au jour "J". Il n'est pas rare, en effet, que l'avant vacances soit beaucoup plus étalé dans le temps et dans l'esprit que les quelques jours de repos eux-mêmes. Ainsi, le simple terme vacances nous ramène immédiatement au registre de l'imaginaire : on vit bien souvent ses vacances, avant même d'y être. Les vacances, c'est bien connu, c'est toute une histoire et quelle histoire ! Il faut savoir, et ce malgré les idées reçues, qu'elles ne datent pas d'hier, même s'il est vrai qu'elles se sont totalement démocratisées au cours du 20ème siècle.

      Un peu d’Histoire…
      Déjà, pendant l'Antiquité à Rome, les sources thermales étaient fréquentées par les familles nanties qui revivaient alors l'instant précieux du bain revigorant ramenant le sujet à l'état fœtal, dans cette eau de jouvence, avec la sensation archaïque de toute-puissance. Le narcissisme ainsi stimulé permettait au sujet de regagner ses activités professionnelles et quotidiennes, avec la sensation illusoire d'être plus fort ; l'aspect bénéfique des vacances était dès lors reconnu. Au Moyen Âge, les vacances adoptent une connotation beaucoup plus surmoïque où le plaisir n'est pas encore associé à ce terme. Les vacances prennent surtout la forme de pèlerinages divers à travers les routes, à la recherche d'une rédemption, d'une connaissance de soi, du Père Tout-Puissant. Les étudiants, quant à eux, visitent les universités d'Europe, tandis que les premiers Compagnons font le Tour de France, donnant ainsi naissance au mot tourisme. Les vacances sont, à cette époque, un simple moyen de travailler ou d'apprendre autrement. Les 16e et 17e siècles laissent place aux voyages plus lointains vers l'Inde ou l'Égypte, ces civilisations dites perdues. C'est avec cette notion de perte que le mot vacances prend alors tout son sens et commence à être employé au quotidien.

      Une véritable histoire de famille !
      En effet, le terme vacances, tirant ses racines du mot vacant signifiant vide, ramène l'Homme, constamment en manque de lui-même, à vouloir se remplir sans cesse. Il prend donc des vacances et comble ainsi ce vide, les vacances étant toujours au pluriel. En perpétuelle illusion, l'humain va indéfiniment compulser sur cette sensation éphémère de remplissage ; il fait des vacances un véritable évènement, un mode de vie indispensable qu'il renouvelle en général au moins une fois par an. L'arrivée du chemin de fer et de la voiture populaire quelques années plus tard ont favorisé ces nombreux déplacements de masse, avec la certitude, pour chacun, qu'en partant, les ennuis s'atténuent et s'oublient... Le patronat et le gouvernement français, parfaitement conscients qu'un retour de vacances se vit comme un nouveau départ, une nouvelle chance, vont reconnaître dans les vacances une alliée efficace ; ils vont de fait accorder, en 1936, douze jours de congés payés. De retour, l'ouvrier, en culpabilité car se sentant redevable, va redoubler d'énergie au travail, pensant même que ces quelques jours de repos sont le résultat d'un regain d'activité ! Or, il ne faut pas oublier qu'à l'époque les vacances ne sont pas appréhendées telles qu'elles le sont aujourd'hui : on en profite surtout pour bricoler ou travailler au noir. Il faudra attendre 1956 et la troisième semaine de congés payés pour voir se développer le phénomène de tourisme connu de nos jours. On parle alors de vacances populaires accessibles à tous. On quitte ses habitudes en pensant pour quelques jours laisser son quotidien, vivre autrement, comme on l'imagine. Mais c'est sans compter sur le fait que l'on part à la mère dans un camping où l'on dort sous la tante : une véritable histoire de famille ou tout simplement de vacances ! Car il n'est pas rare que ce soit justement au cours de celles-ci, lorsque la libido habituellement investie dans le travail est, en parallèle avec le voyage, déplacée vers l'environnement relationnel du sujet, que les conflits familiaux ou amicaux éclatent. Les querelles sous-jacentes et les non-dits font surface car en vacances, on a le temps !

      Partir en quête de ses racines…
      Le temps ne compte plus, il devient gratuit en opposition avec l'espace qui, lui, est payant (location de chambre d'hôtel, appartement, gîte...) et qui, de ce fait, se retrouve bien souvent réduit à cette période ; les studios minuscules, les caravanes et autres bungalows font partie intégrante de nos vacances. On a cependant l'illusion d'avoir de la place face à l'immensité de la mer ou la grandeur des montagnes, jusqu'à en oublier la foule. Les névroses d'abandon jaillissent de plus belle, et ce, d'autant plus que les habitudes rassurantes ont quelque peu disparu : il faut, car cela devient un véritable besoin, une fois de plus combler tout ce manque si envahissant. On se lance alors dans les diverses activités estivales : visites, plages, sports, détente car enfin on a le droit de se reposer puisque tout le monde le fait, du moins en apparence ! Très vite pourtant, l'angoisse revient : on se sent inutile puisque l'on ne construit rien, on ne gagne rien, or on cherche constamment à bâtir, assembler, récolter ; il faut accumuler, engranger car, sans cela, la culpabilité se fait lourdement sentir : Je ne fais rien donc je ne suis rien ; par conséquent, on se cherche rapidement un but à défaut de se donner un sens. On part en quête de ses racines, on se ressource, le soleil brûle, les éléments vitaux rassurants sont ainsi présents mais avec toujours cette angoisse de dissociation qui nous guette ; on se persuade alors que l'on fait toujours partie de cet écosystème qu'est la Terre et par-là même, la mère nourricière. Les vacances au vert sont aujourd'hui très à la mode ; certains parcs vont même jusqu'à proposer des vacances toute prêtes dans de grandes bulles-cocons, à l'abri, sortes d'utérus géant où il fait bon vivre ! D'autres préfèrent traverser cette relation à la terre comme un défi, en s'initiant aux sports extrêmes, poussant les limites qu'ils n'ont pas pu élargir dans leur quotidien. Plus question à ce moment-là de vacances en famille : les enfants vont en colonie, terme ambigu où le rapport dominant/dominé n'en est que plus prégnant.
      Les touristes profitent de ces moments illusoires où ils n'ont plus de lien avec leur propre réalité et prennent quelques risques, avec une sensation inconsciente d'être totalement libres puisqu'ils ne sont pas dans leur vie mais dans une autre. Sans oublier ce vieux rêve de voyager et de partir, un jour, dans l'espace, bien que la béance et l'immensité indéfinies, grisantes mais effrayantes, conduisent à des rationalisations terriennes (trop coûteux, trop technique, conditions physiques trop rigoureuses...). Mais après tout, les vacances ne sont-elles pas là aussi pour laisser libre cours à nos fantasmes ? Cela dit, bien souvent, elles nous apportent une multitude de souvenirs-écrans que nous accumulons au fil de nos voyages, bien que ceux-ci permettent de déverrouiller quelques résistances quelquefois enfouies sous un château de sable ou derrière un beau paysage ! Sur ce, bonnes vacances !

       

      Séverine Natoli

       

      main
      cadeau signes-et-sens-magazine-leader-magazines-gratuits-web gratuit signes-et-sens-magazine-leader-magazines-gratuits-web magazine Votre Blog & Forum de Signes & sens



       
       

      Signes & sens, le site créé pour les femmes et les hommes respectueux de l'écologie relationnelle et environnementale...


      Signes & sens Web
      Psycho | Développement personnel | Santé / Forme | Sport & loisirs | Médecines douces | Bio | Cuisine | Beauté / Bien-être | Parapsychologie | Jeux / Psy-tests | Psychobiographies | Interviews | Bulletins d'humeur | Espaces : Psycho - Être - Confiance en soi | Parents - S'entendre - Relations positives |  Coaching - Se réaliser - Maîtrise de soi | Zen - Se régénérer - Beauté intérieure | Amour - S'aimer - Couple et intimité | Foi - Être croyant - Engagements | Astro - Prédire - Ésotérisme - Horoscope | Création - Créer - Expression artistique | Détente - Se libérer - Vitalité du corps et de l'esprit | Beauté - (Se) séduire - Bonheur d'être soi | Minceur - S'alléger - Changement harmonieux | Forme/Santé - Se ressourcer - Douceur de vivre | Habitat - (Se) préserver - Confort intelligent | Bio - Vivre sain - Respect de soi et des autres |  Spécialistes : Psychothérapies - Psychologie - Psychanalyse | Bien-être et santé - Vitalité - Bio | Parapsychologie - Spiritualités vivantes - Thérapies alternatives | Développement personnel - Coaching | Stages et Formations | Jeux-test - Bilans psychologiques gratuits | Conférences Psy Audio gratuites - MP3 | Astuces pratiques maison | Conseils Doctophyto|Ne déprimez plus | Nos prénoms nous parlent | Phrases positives de réussite | Foire aux questions Parapsy | Mes bonnes résolutions | Bons plans | Vos envies ont leur solution | Professionnels, dites NON à la crise | Shopping | Encore + de partenariat professionnel |Notoriété et référencement | Optimisation Web | Réseau social alternatif / Forums & Blogs.

      Signes & sens Pratique

      Service Publicité - Tél : 09 64 27 16 19

      Signes & sens Mémo
      Signes & sens - 17 Boulevard Champfleury - 84000 Avignon - Tél : 04 90 23 51 45



      Mentions légales  Signesetsens.com ©