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La psycho
dans Signes & sens
Comment ne plus attirer
de relations toxiques ?
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La séduction, sous son aspect négatif, peut se révéler très manipulatrice. Tel le serpent de la Bible, le séducteur pathologique poursuit consciemment ou inconsciemment un but précis, celui de détruire. Apprendre à se défaire des relations toxiques et ne plus les attirer invitent à une certaine connaissance du fonctionnement psychique.
L’emprise que possède sur nous un interlocuteur renvoie toujours à nos attachements infantiles. Nous n’attirons pas un individu par hasard. C’est ce que la psychanalyse enseigne.
Qu’est-ce qu’une relation toxique ?
Le docteur Geneviève Reichert-Pagnard, dans son ouvrage « Les relations toxiques », chez Ideo, explique que lorsque les victimes de manipulation destructrice racontent leur histoire, elles évoquent un début idyllique avec un « prince charmant », un « ami idéal », un « parent attentionné » ou un « collègue parfait »... Il s’agit ici d’un axe d’idéalisation sur fond de complexe d’infériorité dans lequel le manipulateur s’engouffre. Or, nous avons tous des failles narcissiques susceptibles d’être utilisées de la sorte.
Des fixations inconscientes
Passés les premiers élans de sympathie quasi fusionnelle, s’instaure peu à peu, dans un couple, qu’il soit social ou affectif, une relation où l’un des deux partenaires instaure une position dominante empreinte de sadisme. Mais Sigmund Freud, le père de la psychanalyse, a théorisé que tout sadique est aussi un masochique et que les névroses s’attirent et se complètent. Il existe donc des raisons inconscientes à une dépendance des deux protagonistes de la relation qui peut opérer jusqu’au glissement pathologique. Chantal Calatayud, psychanalyste, d’écrire dans son ouvrage « T’es pas mon père ! », publié aux Éditions Villon, que si en apparence, les éléments du couple sont différents, ce n’est qu’un leurre. D’où la difficulté pour certains sujets de se défaire d’une relation qui, pourtant, les fait objectivement souffrir. Pensons à ces femmes battues qui refusent de porter plainte non par peur de représailles mais à cause d’une fixation inconsciente qu’elles n’arrivent pas à dépasser.
La consultation : une alternative salvatrice
Poser une distance, lorsque l’emprise est ingérable, consiste donc à conscientiser que l’on se fait du mal si on laisse les choses perdurer. Il est important alors de trouver l’énergie de consulter. Un psychologue, un psychothérapeute ou un psychanalyste, de par leurs compétences professionnelles, aident à rétablir une meilleure image de soi, indispensable pour sortir de l’ornière diabolique. Car c’est bien de cela dont il s’agit. Comprendre et réaliser que tout interlocuteur qui nous vampirise n’est pas indispensable à notre existence passe obligatoirement par une salvatrice centration. De là vont découler des comportements protecteurs :
- apprendre peu à peu à dire non sans en ressentir de culpabilité
- savoir se rendre indisponible
- être capable de refuser une sollicitation à laquelle on n’a plus le désir de répondre.
Stop à la pollution !
Une saine individuation reste l’assurance de ne plus se laisser polluer par les conduites névrotiques d’un être qui ne cherche in fine qu’à se débarrasser de sa propre souffrance psychique sur plus faible que lui. À soi revient de ne plus accepter la situation dévastatrice et de ne pas tomber dans une forme paradoxale de toute-puissance qui consisterait à croire qu’à force de patience, le partenaire va changer. Charité bien ordonnée commence par soi-même, dit le Sage. Le sentiment de culpabilité est mauvais conseiller face à quelqu’un qui n’a trouvé qu’un statut de harceleur pour survivre. Ne plus attirer de liens destructeurs s’avère possible à la seule condition de s’autoriser à exister et à devenir un excellent ami pour soi-même...
Julien Rouet
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