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                           La psycho  
dans Signes & sens 
                           
                           
                          
                       
			          
			         
			           
			             Trop  souvent, les notions de relations humaines et de communication sont  mêlées et confondues. Or, il s'agit d'attitudes fort différentes. 
			             Être  relationnel, c'est être relié, relatif, dépendant, affectif ;  paroles et idées comptent alors plus que les personnes. Être  communicant, c'est être ouvert, affirmé, indépendant, chaleureux ;  ce sont ainsi les personnes qui comptent plus que paroles et idées.  Dans la relation, le sujet est manipulé ou manipule. Ainsi, dire : «  J'ai des relations », c'est pour lui parler de ceux dont il peut se  servir, pas de ceux qu'il considère. Cependant, un terme évoque ce  qu'est réellement la communication : l'assertivité, de l'anglais  « assertiveness ».  Initié  par le psychologue New-Yorkais Andrew Salter dans la moitié du  siècle dernier, ce mot désigne un véritable état de  communication. C'est l'affirmation de soi dans le respect d'autrui,  la capacité à exprimer son propre point de vue sans porter atteinte  à l'intégrité de son interlocuteur.			              
			             Les  réactions humaines 
		                 Être  communicant est avant tout un état d'esprit. Plutôt que chercher à  convaincre ou manipuler (fusse pour le bien de l'interlocuteur), celui qui est communicant va donner de la  considération et voir la différence de l'autre comme une richesse.  Nous sommes alors au cœur de ce que l'on peut appeler de vraies  ressources humaines. À l'évidence, c'est presqu’un lieu commun de  dire aujourd'hui qu'il faut respecter les différences. Sur le plan  idéologique, cela est certes plus que satisfaisant mais, ce qui le  serait encore plus, c'est que ce soit une réalité habituelle,  banale, de chaque jour. Cependant, dans l'ordinaire quotidien de  chacun, la capacité à respecter les différences est bien mince.  Imaginons que vous n'aimiez pas du tout une émission de télévision  dont une personne vous dit l'adorer, la trouver fabuleuse ;  spontanément, validerez-vous son point de vue ? Aurez-vous aussi le  souhait d'en connaître le fondement en le considérant comme une  richesse ? Ou bien tenterez-vous directement de lui exposer le vôtre,  un peu peut-être aussi pour la convaincre et ne pas la laisser dans  l'erreur, selon vous ? La plupart du temps les différences sont peu  accueillies, peu respectées dans des situations aussi anodines que  celle évoquée ci-dessus ; qu'en est-il alors de différences plus  importantes ? 
		                 La  tolérance est évoquée comme remède au rejet de la différence,  naturellement infiniment préférable à l'intolérance. Cependant,  comment vivre une situation où l'on se sent être toléré ?  C'est seulement mieux que se sentir rejeté. Mais ce n'est pas  agréable tout de même. En effet, une marge de tolérance, en mesure  scientifique, indique une marge d'erreur. Être toléré, c'est être  considéré comme une erreur supportée... et c'est insupportable !  La tolérance est bien éloignée du respect et de la considération,  bien loin de permettre de considérer la différence comme une  richesse. S'il est souhaitable d'évoluer de l'intolérance vers la  tolérance, il l'est encore plus d'évoluer de la tolérance vers la  considération. Il ne s'agit plus ainsi de supporter la différence  mais de la regarder comme une richesse.
			             L’altruisme 
		                 La  différence renseigne sur une autre vision du monde qui va ajouter à  notre perception personnelle ; incontournable instrument de  croissance, c'est le meilleur moyen d'échapper aux effets  dévastateurs d'une pensée unique. Avec la considération, nous  devenons capables d'entendre une différence avec respect. Nous  cesserons, même sur un point aussi banal que celui concernant une  émission de télévision, d'avoir la réaction de faire valoir notre  point de vue et convaincre l'autre qu'il a tort. Les petites  différences ordinaires, auxquelles nous sommes confrontés, sont une  sorte de mini tests très révélateurs de la réalité de notre  capacité de considération. Il ne s'agit plus ici d'être le «  bien-pensant social » répondant à des critères aseptisés et  intellectuellement corrects mais, plutôt, de mesurer une réalité  de notre attitude vis-à-vis d'autrui. 
		                  
			             
			             Thierry  Tournebise 
			             
			           
			          
			 
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