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La psycho
dans Signes & sens
Frigidité et impuissance :
pourquoi ?
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L’anxiété est à l’origine de toutes les difficultés d’ordre sexuel. L’orgasme menace notre ego. Il donne libre cours à une énergie qui échappe à notre contrôle, que nous ne pouvons alors plus diriger...
Semblable en cela à toutes les autres formes d’extase, religieuse ou sexuelle, un état subliminal est toujours vecteur de fascination, d’émerveillement et d’angoisse. Cette angoisse sera d’autant plus grande que l’on aura l’habitude de se dominer. L’extase est par excellence une perte de contrôle…
Se contrôler, mais à quel prix ?
Notre société valorise hautement le contrôle de soi. Elle l’enseigne puis l’exige des enfants (« Allons, allons, retiens-toi, domine-toi, contrôle toi… »). La vie en société est apparemment facilitée lorsque ses membres sont capables de se contrôler. Mais à quel prix ? Combien cela implique-t-il de mensonges, de tricheries, de manque de spontanéité ? Exiger des êtres qu’ils aient le contrôle d’eux-mêmes engendre une société dont les pulsions profondes sont refoulées dans l’inconscient. Plus rien de non conforme n’affleure ! Mais que deviennent ces pulsions réprimées ? Il est dans leur nature de parvenir à la manifestation. Elles vont continuer à vouloir se faire reconnaître et il faudra sans cesse les repousser, se contrôler encore et encore. Lors d’un état d’exception, comme celui de l’extase, l’inconscient va parvenir à soulever le couvercle. Il laissera ainsi apparaître tout ce qui a été soigneusement étouffé et caché. Dans ces moments-là, comme dans les états d’ivresse (in vino veritas), l’homme est sincère même si cela lui est pénible. Certains se révèleront contraire à leur apparence. Le mouton se faisant agressif et le « fort des halles » éclatant en sanglots. Si la situation en elle-même révèle la vérité, elle est socialement scabreuse et c’est pourquoi il faut savoir se contrôler ! Il y a des circonstances ou seule la raison de santé va permettre aux personnes d’être elles-mêmes.
Ne plus craindre de perdre le contrôle
Lorsque nous craignons de perdre le contrôle et que nous nous sommes longtemps entraînés à le garder, il est difficile d’y renoncer soudainement lors de rapports sexuels et d’abandonner toute domination du « je » pour laisser aller les choses selon leur propre nature. Un orgasme et voilà tout le pouvoir de ce petit « moi » dont « je » suis si fier qui disparaît. Le « moi-je » meurt pendant l’orgasme. Dès que nous nous cramponnons à notre « moi », nous barrons la route à la possibilité d’un orgasme et plus nous désirons en avoir un, moins nous avons la chance d’y parvenir. Tout cela est bien connu mais, la plupart du temps, nous n’en mesurons pas la portée. C’est une loi qui vaut pour tout ce que le moi désire. Plus nous voulons obtenir une chose et moins nous avons de chance d’y parvenir. Forcer le sommeil amène l’insomnie, forcer sa puissance sexuelle mène à l’impuissance et plus le moi aspire à l’illumination, moins il y parvient. L’orgasme est le renoncement au moi. Seul ce sacrifice permet l’union, la réalisation de l’unité. Tant que subsiste un moi, existe un non-moi. Nous restons dans la dualité. Lâcher prise, laisser se dérouler les événements est, pour l’homme aussi bien que pour la femme, le seul moyen de parvenir à l’orgasme. Il ne faut pas omettre que certaines spécificités sexuelles diffèrent. L’homme et la femme doivent en tenir compte s’ils veulent atteindre une harmonie sexuelle satisfaisante pour tous les deux.
Une difficulté à accepter le principe féminin
La faculté de se donner est un principe typiquement féminin. Une femme frigide se refuse à ce don. Elle voudrait être semblable à l’homme. Elle voudrait dominer et n’accepte pas de se soumettre. Ces tendances sont des fantasmes de pouvoir. Elles appartiennent au principe masculin. Chez une femme, leur apparition empêche une bonne identification au rôle féminin. Ce sont des déviations qui perturbent le processus polaire si sensible de la sexualité. Cette interférence entre sexualité et désir de pouvoir est rendue encore plus évidente par le fait que les femmes qui sont frigides avec leur partenaire trouvent une satisfaction dans l’onanisme qui leur permet d’arriver à l’orgasme. Lors de la masturbation, nul besoin de dominer ou de se laisser dominer. On est seul avec ses fantasmes sans être forcé de laisser intervenir quelqu’un d’autre. Un ego, un moi-je qui ne se sent pas menacé par l’autre, le « toi » se retire plus facilement. Les femmes frigides sont des femmes angoissées qui craignent avant tout leurs propres instincts. Surtout face à certains clichés de notre société, tel que « une femme convenable » ou « une putain ». La femme frigide ne veut rien laisser entrer, rien laisser sortir. Elle veut rester virginale en quelque sorte.
Une peur de se faire «avaler»
Agir est un principe masculin. De même que créer, réaliser. C’est le Yang actif, agressif, puissant. Dans le domaine sexuel, l’impuissant est sans pouvoir. Derrière cette impuissance se cache la crainte de sa propre agressivité, de sa virilité. On a peur de bien montrer qu’on est un homme. On a aussi peur de la partie féminine qu’on porte en soi. On la reçoit comme une menace. On a peur de se faire « avaler ». Ce côté féminin en l’homme prend l’aspect de la mère castratrice, de la sorcière. On ne veut surtout pas se rendre dans son antre. L’identification avec la virilité et ses attributs de puissance et de pouvoir s’est mal faite. L’impuissant s’identifie plutôt à un rôle et un pôle passif et soumis. Il a peur de diriger et, à nouveau, s’installe le cercle vicieux : plus on tente de parvenir à une érection et moins elle a de chance de se produire. La pression de la volonté sur l’instinct est trop forte. Il vaut mieux pour l’impuissant réfléchir sur son comportement vis-à-vis de concepts tels que puissance, agression, directivité et essayer de se rendre compte quelles sont les raisons pour lesquelles il en a peur.
Thorwald Dethlefsen*
*Pour en savoir plus, lire :
" Un chemin vers la santé, sens caché de la maladie et de ses différents symptômes ",
de Thorwald Dethlefsen et du Dr Rüdiger Dahlke
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