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Le sport et les loisirs
dans Signes & sens
Le ballet de l’Opéra national
de Paris
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Fondée au Palais Garnier à Paris en 1669, la même année que l’Académie royale de musique, cette véritable et vénérable institution française accueille à l’origine essentiellement des danseurs dont la mission est d’intervenir en intermède des opéras.
Ce n’est qu’en 1776, plus d’un siècle plus tard, sous l’impulsion de Jean-Georges Noverre, que le «ballet d’action» devient un art à part entière. Au XIXème siècle, l’art chorégraphique fleurit avec des œuvres comme La Sylphide (1832), Giselle (1841), Paquita, (1846), Le Corsaire (1865). Boudé au profit des Ballets de Saint-Pétersbourg à la fin de ce XIXème siècle, ce sont paradoxalement les Ballets russes de Serge de Diaghilev qui, au début du XXème siècle, sonnent le renouveau de l’Opéra de Paris. Un autre Serge, Serge Lifar, contribue aussi largement à ce renouveau…
Entre tradition et modernité
En 1970, la troupe du ballet de l’Opéra national de Paris se fixe le double objectif de respecter la tradition en montant des œuvres du XVIIème siècle dont celles du chorégraphe suédois Ivo Cramér, des pièces du répertoire romantique comme Pepita et Nijinski adaptées par Rudolf Noureev et les ballets contemporains de Carolyn Carlson ou Pina Bausch. De 1983 à 1989, Rudolf Noureev - qui faisait déjà figure de danseur étoile - occupe le poste de directeur de la danse. Sous son impulsion, la troupe se constitue un répertoire qui reste, encore aujourd’hui, l’essentiel du programme de la troupe. Toutefois, Noureev a du mal à imposer ses adaptations modernisées des versions originales. C’est ainsi qu’il subit les foudres des danseurs de la troupe qui réussissent à s’opposer à lui lors de la création en 1984 du Lac des Cygnes. Il doit d’ailleurs céder la place à un autre danseur vedette, Patrick Dupont, en 1990, qui y reste jusqu’en 1994, date à laquelle il renonce à son poste à la suite d’un désaccord avec le directeur de l’Opéra de Paris. Brigitte Lefèvre le remplace depuis.
Une exigence de perfection
N’appartient pas à la troupe du ballet national de Paris qui veut, la sélection étant draconienne. Une première épreuve sélective a lieu lors de l’entrée à l’École de danse de l’Opéra, sur concours. Les danseurs reçus y débutent généralement à l’âge de 16 ans pour terminer leur carrière au maximum dans leur quarante-deuxième année, sans obligatoirement avoir fait partie de la troupe de l’Opéra. De cette école sont recrutés pour composer la troupe du ballet de l’Opéra les 150 danseurs actuels, dont 17 danseurs étoiles et 14 premiers danseurs. Il arrive parfois que le ballet fasse appel à des danseurs non formés à l’école de danse de l’Opéra mais ce n’est pas une généralité. Une fois admis à l’intérieur du « corps de ballet » de l’Opéra, une hiérarchie organisée selon 5 échelons suscite émulation autant que compétitivité. Au 5ème échelon - le plus bas - correspond le quadrille, au 4ème le coryphée, au 3ème le sujet, au 2ème le premier danseur et enfin au 1er le danseur étoile. Les échelons de 3 à 5 composent les danseurs appartenant au « corps de ballet ». Au-delà, il s’agit de promotions accordées sur concours interne. Le jury est composé, outre des membres de la direction de l’Opéra, de danseurs mais aussi de personnalités extérieures au milieu chorégraphique. Quant à la nomination du danseur étoile, elle est officialisée par le directeur de l’Opéra national de Paris sur proposition du directeur de danse et, depuis 2004, en présence du public à l’issue d’un spectacle…
Corinne Cézaine
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