Désirer, c'est avant tout prendre le risque, d'une part d'attendre et, d'autre part, de se confronter à une réalisation improbable dont l'impossible raison nous échappe... Le « sujet-désirant » ne peut ainsi s'inscrire dans cette perspective que dans la mesure où sa maturité pulsionnelle lui permet d'accepter, potentiellement, le refus qui peut se révéler définitif ou différé. À chacun de nous donc la nécessité de quitter le « doux leurre » qui consiste à fantasmer que tout autre est là pour satisfaire nos besoins les plus fous et nos attentes les plus indécentes ; et s'il n'existe qu'un seul moyen de lever le doute c'est, comme l'a signifié très justement Claude Lelouch, par un jeu subtil d'acteur plein de sagesse, soyons toujours assurés que « le pire n'est jamais décevant »...
Chantal Calatayud