Les sujets tombant dans les griffes des sectes sont souvent perçus comme des êtres à la dérive. Cependant, si les psychiatres estiment que les adeptes sont en majorité des personnes déprimées, hypersensibles et présentant des difficultés d’adaptation, nul n’est à l’abri. Il faut toujours rester vigilant et ne pas sous-estimer le danger en pensant que ça ne peut arriver qu’aux autres. Tous les adeptes ne sont pas forcément fragiles ou dépressifs ! Ce sont des gens comme vous et moi, insiste Catherine Picard, présidente de l'UNADFI (Union Nationale pour la Défense des Familles et de l'Individu), une association qui lutte contre les sectes depuis trente ans.
Comment faire alors pour éviter de se retrouver embrigadé ? Sans sombrer dans la paranoïa, il convient de rester vigilant. Se méfier des tracts distribués dans la rue et du porte-à-porte ne suffit pas car les sectes avancent presque toujours masquées et savent adopter plusieurs visages. Des loisirs (cours de yoga, arts martiaux, conférences...), des associations (de lutte contre la drogue, la guerre ou le racisme), des activités parascolaires (cours de rattrapage, séjours linguistiques...) ou même des organismes de formation professionnelle, peuvent être des émanations de sectes ! Les activités destinées aux enfants et aux adolescents devront être plus particulièrement surveillées, les jeunes constituant une cible de choix. Rêvant d'un monde meilleur, pétris de doutes, ils sont particulièrement vulnérables aux discours sectaires. Même si les gourous n'ignorent pas que les mineurs sont protégés par la loi, ils considèrent les jeunes comme des placements d'avenir. Les mineurs ne voient d'abord que les aspects les plus positifs des groupes ; ils seront donc prêts à s'investir très efficacement lors de leurs dix-huit ans ! Bien malgré eux aussi, ils permettent également de toucher toute une famille,
Nadine Girard