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La psycho
dans Signes & sens
Les techniques de thérapie vocale que j'ai développées dans ma pratique de musicothérapeute s'adressent à la capacité inhérente de chaque individu à se révéler et à s'harmoniser grâce aux pouvoirs de sa voix. Elles respectent et favorisent son autonomie, tout en lui donnant des moyens pour s'exprimer, se valoriser, exploiter toutes ses potentialités créatives. La voix est en effet un important « a-tout » pour parvenir à la réussite, tant personnelle que professionnelle. Convaincre, séduire, conquérir de nouveaux marchés, communiquer naturellement avec ses partenaires professionnels, ses associés, autant de possibles tout à fait à votre portée en apprenant à maîtriser votre voix. Car la voix révèle, fait sauter les verrouillages des blocages émotionnels, permet de mieux se connaître grâce à son pouvoir libérateur.
La « perte » de sa voix est bien sûr l'un des signes les plus récurrents rencontrés parmi mes patients : un choc émotionnel, un travail de deuil qui ne s'est pas fait, un manque chronique de communication... C'est en tout cas un signal fort qui se manifeste par la perte de l'identité vocale, par une cassure du corps-instrument. Une gorge qui se serre, une dysphonie, un enrouement permanent, le blocage de la voix est souvent accompagné de troubles thyroïdiens ou de problèmes ORL chroniques qui s'installent sur un terrain miné par le stress et les inhibitions. Comment y remédier ? Chanter en apprenant à lâcher prise, à éviter le surcontrôle de soi pour s'ouvrir au chant spontané, à la créativité, à l'échappée de l'imagination, de l'innovation qui optimiseront vos chances de succès.
Chanter ses échecs
Paradoxalement, un bon moyen de trouver sa voie, d'aller à la rencontre de la réussite, c'est avant tout d'écouter les autres avant de s'écouter, de se sentir intégré, aimé, car se retrouver pour chanter ensemble (dans une chorale ou à un atelier de thérapie vocale par exemple) donne du sens, favorise l'émergence d'un apprentissage de la socialisation, notamment chez des sujets en quête de repères, vivant une période de transition, de transformation. Le travail de thérapie vocale en groupe est une opportunité pour livrer ce qu'on a sur le cœur, ce qui nous est resté « en travers de la gorge ». C'est le moment de chanter ses échecs, de les sortir de leur carapace, d'en extraire toute la pesanteur vibratoire : le poids des mots, de la souffrance, la résurgence de situations difficiles, les humiliations... On en vient à bout en s'investissant dans son souffle, dans sa capacité à expurger ses « impuretés », ses agrégats psychiques, par l'expiration, les sons spontanés, les mouvements, les visualisations qui renforcent l'acte chanté et opèrent une véritable catharsis, terreau d'une renaissance. En rétablissant les rythmes fondamentaux de l'organisme et en agissant sur la relation entre la psyché et le corps, la thérapie vocale soulage, donne des repères, des invitations au changement, à faire table rase du passé. La voix touche, intercède, aide à franchir les seuils, vous initie à votre propre transformation, vous livre, clé en main, les bases fondatrices d'un nouveau projet de vie.
Développer son expression
Chanter, ça n'est pas simplement projeter du son vers l'extérieur, interpréter une œuvre, chantonner sous sa douche mais un mécanisme qui touche simultanément toutes les strates de l'être, tant dans sa corporalité que dans sa psyché. En pratiquant ma méthode de thérapie vocale, « la voix qui guérit », j'ai pu constater au fil des années des résultats probants sur l'action des sons de voyelles au niveau des glandes endocrines. Émettre un HA régularise la thyroïde, réveille la créativité, débride l'expression ; la voyelle AI (ê) agit au niveau du plexus solaire en éliminant les tensions émotionnelles et leurs retentissements au niveau du fonctionnement pancréatique. Chaque voyelle résonne ainsi dans une zone du corps distincte. Le mieux est que vous l'expérimentiez vous-même ; prenons par exemple deux sons entonnés sur des registres différents :
Commencez par un OU émis dans le grave, puis un I dans l'aigu. La première voyelle chante dans le bassin, la seconde semble jaillir au-dessus de la tête. OU est de nature coccygienne (elle est ressentie à la racine du dos et également dans les reins au niveau des surrénales), alors que I vibre au niveau de la couronne au sommet de la tête et stimule une petite glande endocrine qui réagit à la lumière sur la rétine, en sécrétant de la sérotonine le jour et de la mélatonine la nuit : la pinéale ou épiphyse. Cette glande qui a la forme d'une pomme de pin agit sur les rythmes physiologiques de notre horloge interne et sur les zones synaptiques du système nerveux central où interviennent de nombreux médiateurs chimiques. Passez lentement de la voyelle OU à la voyelle I pour bien ressentir la montée de l'énergie de la racine du dos jusqu'au sommet du crâne.
Des sons pour convaincre
Le pouvoir de la voix n'est pas un vain mot. Le matériau verbal se sculpte, se teinte d'une couleur tonale particulière. C'est cette bonne gestion des voyelles et des consonnes, cette alchimie syllabique nourrie par votre voix, votre souffle, votre capacité à convaincre qui construisent votre discours, qui le rendent fluide, parfaitement assimilable pour votre auditoire. Prenons un exemple tout simple, l'effet que peut exercer une voyelle émise dans l'aigu, tant au niveau physiologique que psychique. Faites l'expérience en entonnant plusieurs jours de suite la voyelle I aiguë puis, dans le silence, laissez venir les impressions, les sensations... Parmi les témoignages qui reviennent le plus souvent chez mes stagiaires après cet exercice voyellique, c'est un état d'extase qui domine, d'élévation de la conscience, avec la certitude « qu'un travail se poursuit plusieurs jours après », et parfois aussi « la tête qui tourne », la perception « d'une voix angélique bien différente de la sienne », la sensation « d'un dédoublement comme si je pouvais observer mon corps de là-haut », « ma vie qui défile comme dans un film accéléré », « une fusion où je ne suis plus qu'un »... Il est frappant de constater que pour un son de voyelle somme toute banal, le vécu sonore peut se rapprocher des voyages extatiques, d'un état sophronique, des effets cathartiques de certaines musiques. Car certains sons thérapeutiques riches en fréquences harmoniques produisent au niveau neuronal des réactions en chaîne qui libèrent des médiateurs chimiques comme les endorphines, des hormones antalgiques naturelles, ou encore la dopamine, plus connue sous l'appellation de molécule du plaisir. Expérimentez à présent les résonances des harmoniques au niveau du masque facial et du cortex cérébral :
Pour bien sentir le placement du I aigu au sommet de la tête, entonnez sur un même son les voyelles 0-1. La première est perçue au niveau du front alors que la seconde monte jusqu'à la fontanelle. Ce lien énergétique ainsi créé entre les plexus frontal et coronal favorise les voyages intérieurs et ouvre de nouveaux champs de connaissance de soi. Cet aspect à la fois physique et introspectif du cheminement vibratoire évoque aussi d'autres techniques traditionnelles, comme certains sons très puissants du bouddhisme tibétain qui permettent le transfert de conscience (p'owa) par le sommet du crâne.
Les portes du succès
Rappelez-vous que l'impact des mots et des sons se poursuit bien après qu'ils ont été prononcés ou chantés. Nous chargeons chaque mot d'une énergie, d'une force de conviction ou d'affliction, de colère ou de joie et une phrase anodine, dite sur un ton agressif, peut provoquer bien des malentendus. Mal entendre, mal percevoir l'autre, s'attacher à la forme plutôt qu'au fond, ne pas chercher dans chaque mot, chaque phrase, son sens caché, autant de mécanismes de défense déniant et défiant l'art de l'écoute qui réside en notre capacité de faire taire notre ego pour mieux comprendre celui qui nous parle. De même, les personnes qui vous ont écouté se réapproprient-elles chaque élément de votre discours en fonction de leurs affects, de leurs vécus. Il s'agit de considérer votre voix comme un filtre par lequel passe à la fois votre vérité et celle symbiotique de vos interlocuteurs potentiels. Réussir, c'est rencontrer l'autre en parfaite synchronicité avec ce qu'il attend de vous à un moment précis, afin de satisfaire un besoin, un désir, un idéal. Par un travail d'écoute globale, de connaissance de vos « sons-soi », votre voix y contribue en ajoutant au sens, au discours, cette part de vous-même, de vérité qui s'exprime par les résonances profondes de l'être et qui vous ouvre durablement, à qui sait en saisir toutes les subtilités, les portes du succès.
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