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La psycho
dans Signes & sens
Trouver le meilleur de soi
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Trop facile de systématiquement ramener tous nos complexes à l’Œdipe et aux histoires de rivalité qui en découlent. Certaines souffrances, paradoxalement, dont celles liées à l’apparence, ont des causes sociétales.
Trouver la confiance en soi lorsque la presse féminine et ses images tendance anorexie, la télévision et ses mannequins faire valoir, les publicités et leurs sous-vêtements aguicheurs portés par des sylphides, brandissent des modèles sans rides, sans poches, sans formes (où « il ne faut pas » !), devient quasiment impossible. Même les plus philosophes d’entre nous craquent. Sans compter sur le partenaire qui écarquille les yeux - sans aucune pudeur - nous laissant à chaque fois un peu plus coupables de ne pas être (au) top… La palme revient à la belle-mère, petite quarantaine, au corps de jeune fille malgré ses quatre grossesses. À 16 ans, l’allure adolescente encore un peu maladroite, c’est carrément insupportable !
Stop aux comparaisons !
Et dire qu’il suffit de bien peu de choses pour se sentir bien dans sa peau, quels que soient son âge, sa taille, son poids… Le tout est d’être soi sans se laisser influencer. Comme le dit si bien Guy Corneau, dans son ouvrage « Le meilleur de soi », paru aux éditions Robert Laffont : Si l’on poursuit honnêtement un examen de soi, on finit par se rendre compte que tout est question de contentement personnel… À savoir que déjà, d’un point de vue psychologique, le plus efficace consiste à énumérer dans une journée ce que l’on a réussi. Cette satisfaction stoppera net les moindres velléités à se demander comment Belle-Maman fait pour rentrer dans un jean aussi étroit. Ce qui, vous vous en doutez, arrêtera de facto une certaine forme d’agressivité qui se traduirait, à coup sûr, par du conflit avec… Papa. Vous connaissez la suite : vous ajouteriez en hurlant que sa nouvelle compagne est une hystériiique ! Et pour vous consoler, la tablette de chocolat ferait l’affaire.
Ne plus avoir « tout faux »
En fait, comme le souligne encore Guy Corneau, le poids qui nous alourdit est aussi léger qu’une plume… Quel est-il donc ce poids qui nous plombe, qui nous fait trouver l’autre mieux que soi : plus intelligent, plus beau, plus organisé ? Ce poids, c’est ne pas avoir su apprécier ces moments de l’existence où nous avons su soulever des montagnes ! Et aucune belle-mère au monde n’y était pour quelque chose. Il s’agit simplement d’équilibrer le regard que nous jetons sur nous. Les J’ai raté ma tarte à l’ananas, L’ourlet de mon pantalon que j’ai cousu à la hâte est minable, Le coup de fil que j’ai passé à une amie en difficulté était nul, ces « J’ai tout faux » vous réduisent au point que tous vos interlocuteurs vous renvoient une image idéale d’eux-mêmes.
La solution
Certes, vous ne parviendrez pas en un coup de baguette magique à rétablir cette mauvaise impression que vous avez de vous-même. Mais commencez tout de suite votre propre rééducation. Chaque fois que vous vous dévalorisez, félicitez-vous immédiatement d’un événement que vous avez mené de main de maître. N’hésitez pas à vous dire que vous avez été à la hauteur. À sa façon, Guy Corneau vous y encourage : Retrouver le meilleur de soi, écrit-il, c’est retrouver la vie que l’on porte en soi, la vie qui est en nous, la vie que l’on est. Ce sont des retrouvailles avec le sens sacré de l’existence et de l’action humaine… Votre belle-mère est une véritable top model et vous en souffrez ? Pour briser ce mal-être, encore une fois, autorisez-vous à apprécier et à contempler vos œuvres quotidiennes. Ce qui présente aussi l’avantage de corriger ce qui est insuffisant ou ne va pas. Vous vous regarderez enfin autrement…
Chantal Calatayud
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