Le concept de mythe familial considère, en fait, des scenarii multiples au sein d’une même famille. Inavouable et espérance finissent par aboutir à une modélisation factice de la filiation. Un peu à l’instar des constellations familiales. Malheureusement, l’acceptation des rôles spécifiques au sein de la famille cristallise et pérennise des symptômes souvent redoutables. Chaque membre de la filiation doit endosser une spécification. Marie l’exprime très bien à son thérapeute : Ma mère est soumise, mon père se positionne en macho. Mon frère aîné n’a aucune personnalité ; de plus, c’est pervers. Ma petite sœur est carrément débile. Marie continue à présenter sa famille de la sorte : Mes grands-parentssont tout aussi abrutis. Y’a que ma tante Monique qui tient la route mais son mari est toujours beurré. Je sais pas comment je fais pour les supporter. Je suis malade. Heureusement, mon parrain est super, beau, intelligent et travailleur.
La généalogie présentée ainsi donne des directions intéressantes au psychothérapeute qui peut, à la lumière des qualificatifs attribués à chaque membre de la famille, dégager le « bénéfice » inconscient transgénérationnel ! Dans un deuxième temps, après réhabilitation de l’ensemble des protagonistes involontaires, le thérapeute pourra objectiver la chute du mythe familial. Les « répétitions » lâcheront ainsi d’elles-mêmes. Progressivement…
Chantal Calatayud