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      La dyslexie

      Qu’est-ce que la dyslexie ?
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      La dyslexie concerne environ 12 % de la population – dont 4% sont sévèrement touchés – sans compter l'entourage, parents, conjoints, enfants, amis, et les enseignants confrontés à ce problème dans leur vie professionnelle, avec les orthophonistes, les médecins, les psychologues et les psychomotriciens. Bref, nous sommes tous concernés. Certes, des personnages célèbres furent de grands dyslexiques : on cite volontiers Léonard de Vinci, Rodin, et même Einstein ! Mais cela suffit-il à apaiser les craintes d'un parent qui voit son enfant en danger ? Une personne dyslexique est menacée de troubles comportementaux allant de l'extrême timidité – proche d'une attitude autistique – à l'agressivité qui ne peut être contrôlée que par des médicaments puissants, ajoutant leurs effets secondaires aux troubles linguistiques déjà sévères. Génératrice de tensions et de conflits inter et intra-individuels, la dyslexie constitue un handicap indiscutable pour l'enfant, l'adolescent et l'adulte qui en sont frappés et une source infinie de malaise et de remords pour les parents et pour les dyslexiques eux-mêmes.

      Le problème est loin d'être simple. Chaque diagnostic de dyslexie convoque au moins deux acteurs sinon trois ou quatre: d'abord la personne dyslexique elle-même, abonnée à l'échec dès qu'il s'agit de lire et d'écrire. L'enfant dyslexique est un enfant en souffrance en face des parents impatients de le voir entrer dans la cour des grands, capable de décrypter l'alphabet et les dictionnaires ; ensuite l'enseignant, qui admet difficilement que sa pédagogie soit inefficace et soupçonne soit la mauvaise volonté, soit l'obturation psychique, pour ne pas dire une éventuelle carence intellectuelle de son élève ; puis les parents eux-mêmes, les premiers préoccupés par l'indifférence de leur progéniture à l'écrit ; et enfin – et toujours – la société, par l'intermédiaire des médecins et des rééducateurs que sont les orthophonistes.
      Le dyslexique adulte mène une double vie. Il doit user de tous les stratagèmes pour cacher ses difficultés face à l'écrit, sous peine de discrimination professionnelle et d'incompréhension de la part de ses proches. Mais si on pense habituellement que la dyslexie consiste à inverser des lettres ou à mélanger les sons, on ne sait pas bien la définir : touche-t-elle l'intelligence, la parole ? Est-ce une maladie, un dysfonctionnement, une tare, un handicap ? Quoi qu'il en soit, ne rééduquons pas les dyslexiques, n'essayons pas de lutter contre leurs symptômes qui les empêchent d'être heureux à l'école ou dans leur travail. Aidons-les à être plus dyslexiques qu'ils ne le sont déjà ! Eduquons-les à devenir dyslexiques à part entière. Nous avons en effet constaté que lorsqu'un dyslexique, qui est souvent un être doté de qualités remarquables, développe sa dyslexie, il n'a plus de problèmes pour lire et écrire ; il parvient même à maîtriser le langage écrit, à le manier à sa façon avec sensibilité, poésie, humour et talent...

      Qu'est-ce que la dyslexie ?


      Intelligent en toute autre matière, l'enfant n'arrivait pas à lire. Il avait 13 ans : à 13 ans, les leçons de lecture devraient être terminées depuis longtemps. Il n'arrivait pourtant pas à lire ou, tout ce qu'il pouvait lire, c'étaient des mots comme chat ou rat. En conséquence de quoi, il est mort, ce qui semble une punition démesurée pour être mauvais en lecture. Le tramway qui passe sur le Southend Pier est électrifié. Des grilles le clôturent. Quelles grilles peuvent empêcher un garçon de les franchir ? Mais, en plus des grilles, il y avait des écriteaux mettant en garde ceux qui s'approchaient contre le danger présenté par le rail sous tension. Si l'enfant avait pu lire les écriteaux, il n'aurait pas franchi la grille. Mais les écriteaux ne lui disaient rien, puisqu'il n'était capable de reconnaître que les mots les plus simples. Il franchit donc la grille et mourut en s'électrocutant.
      Le monde est ainsi fait, un monde plein de périls pour ceux qui ne sont pas capables d'apprendre à lire. C'est forcé. Nous ne pouvons pas clôturer chaque danger pour éviter aux analphabètes de s'y heurter. Il existe un enseignement libre et obligatoire : chacun au minimum a l'occasion de suivre ses cours à l'école. L'activité du monde fonctionne à la condition que chacun puisse au moins déchiffrer les mots.
      Nous sommes soumis au mot écrit. Nous vivons au milieu de panneaux et d'écriteaux qui nous enjoignent de faire telle chose ou d'éviter de faire telle autre. Tenez votre droite, nous dit-on, ou ailleurs tenez votre gauche. Tel escalier nous amène au train en direction de l'ouest ; tel autre au train en direction de l'est. Sortie et entrée, propriété privée, les contrevenants seront poursuivis, entrée du souterrain, les noms des rues et les noms de stations – tout cela nous est proclamé par l'étonnant truchement des lettres, chœur de voix qui n'émettent aucun son.
      Il nous est difficile de comprendre le cas de ceux pour lesquels tous ces signes et avis ne disent rien. Il leur faut se mouvoir comme sans orientation, comme s'ils étaient aveugles et sourds. Aucun avertissement ne les atteint, pas même celui de l'écriture qui, comme celui du tramway de Southend, crie : Attention danger. Ils vaquent pourtant à leurs affaires dans cette obscurité, dans ce silence. Ils vont, à leur façon, tenant leur modeste place auprès des gens qui savent lire.
      En donnant de la dyslexie une définition minimale purement descriptive : Troubles touchant les enfants qui, malgré une expérience scolaire classique, ne parviennent pas à la maîtrise du langage nécessaire pour acquérir la lecture, l'écriture et l'orthographe en rapport avec leurs aptitudes intellectuelles, nous sommes conduits à faire une remarque : dans la société, l'écriture a pour fonction d'une part d'assurer la transmission du savoir et des connaissances de génération en génération, d'un bout à l'autre de la planète, d'autre part de fixer des contrats entre individus, contrats qui échappent à l'oubli et à la mauvaise foi, contrats qui fondent la vie sociale.
      Un dyslexique est donc, dans le cadre de la société moderne, un être fragile. Il est alors nécessaire de réfléchir sur la nature profonde de ce trouble car la méconnaissance de la physiopathologie peut être responsable d'erreurs d'interprétation. De diagnostic relativement aisé, d'étiologie encore obscure, la dyslexie évolue de façon capricieuse pour disparaître parfois totalement ou s'installer définitivement, faisant de l'enfant, dans ce dernier cas, un handicapé à vie, un marginal et un exclu.
      Cependant, il n'existe pas de définition incontestée de la dyslexie. Tel enfant inverse tout, la droite et la gauche, les b et les d, lit clo au lieu de col, guel au lieu de gel, écrit les lettres à l'envers ; tel autre a parlé tard et possède une graphie illisible. La plupart finissent par apprendre à lire mais difficilement et font un nombre incroyable de fautes d'orthographe. Définir la dyslexie par le type des erreurs commises n'est pas suffisant. Il est plus intéressant de tenir compte des mécanismes sous-jacents car ils vont permettre de définir des sous-types potentiellement accessibles à des traitements spécifiques. Certaines dyslexies sont liées à une difficulté première à manipuler les sons du langage ; d'autres à une difficulté à traiter l'image visuelle de la lettre et des mots écrits. On conçoit aisément que chacun de ces types implique un travail de rééducation différent. Mais la définition la plus communément utilisée aujourd'hui, en particulier dans le domaine de la recherche, est celle fournie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), sous la rubrique F81 intitulée « Troubles spécifiques du développement des aptitudes scolaires », rubrique incluant elle-même trois chapitres : trouble spécifique de la lecture (F81.0), trouble spécifique de l'orthographe (F81.1) et trouble spécifique des aptitudes arithmétiques (F81.2). Bien qu'il ne soit pas inintéressant de discuter des relations entre ces trois entités, très souvent associées chez un même enfant, seule la première nous intéressera ici, celle qui correspond à l'appellation plus commune de dyslexie.

      Voici les critères permettant, selon l'OMS, d'en faire le diagnostic :

      A. L'un des deux points suivants doit être présent :
      1. Un score de capacités de lecture et/ou de compréhension se situant au moins deux erreurs standards en-dessous du niveau attendu sur la base de l'âge chronologique et de l'intelligence générale de l'enfant, les aptitudes de lecture de même que le QI (quotient intellectuel) étant évalués sur un test administré individuellement et standardisé par rapport au niveau culturel et au système éducatif de l'enfant.
      2. Un antécédent de difficultés sévères de lecture, ou des scores aux tests satisfaisant au critère précédent mais à un plus jeune âge, plus un score à un test d'orthographe se situant au moins deux erreurs standards en-dessous du niveau attendu, sur la base de l'âge chronologique et du QI de l'enfant.
      B. Le trouble décrit au critère A interfère de façon significative avec la réussite scolaire ou les activités de la vie quotidienne nécessitant des aptitudes de lecture.

      C. Le trouble n'est pas la conséquence directe d'un déficit d'acuité visuelle ou auditive, ou d'une affection neurologique.
      D. Les expériences scolaires sont dans la moyenne de ce que l'on peut attendre – c'est-à-dire qu'il n'y a pas eu d'inadéquation majeure dans la scolarisation.
      E. Critère d'exclusion très habituellement utilisé : on élimine de la classe des dyslexiques les enfants dont le QI est inférieur à 70 sur un test standardisé administré individuellement.

      On peut se demander en quoi une définition en apparence si imprécise peut être préférable à une définition descriptive. En fait, son intérêt réside précisément dans son aptitude à cerner le problème en fixant les limites entre ce qui est et ce qui n'est pas une dyslexie. C'est ce qu'on appelle des critères d'exclusion : il n'y a pas de trouble visuel ou auditif, pas de maladie neurologique, la fréquentation scolaire correspond à la norme, l'intelligence est correcte. Si malgré tout cela l'enfant ne réussit pas à apprendre à lire, c'est qu'il est dyslexique ! Plus sérieusement, dans l'état actuel des connaissances, c'est ce type de définition qui doit être utilisé dans tous les travaux à Paris où à Boston, à Lisbonne ou à Berlin, si l'on veut que le travail de recherche ait une quelconque utilité pour l'avancement des connaissances. Quoi qu'il en soit, on remarquera que le critère principal repose sur une mesure qui fait référence à des tests de lecture auxquels l'enfant doit réaliser une performance inférieure à deux écarts types de la moyenne de la population de même âge et de même intelligence. On notera également, à ce propos, que le dernier critère élimine du cadre de la dyslexie les enfants ayant un quotient intellectuel inférieur à 70, c'est-à-dire ceux à qui s'applique le terme de retard mental. On remarquera enfin qu'il n'est pas fait référence, dans ces critères d'exclusion, à d'éventuels troubles psychiatriques, ce qui signifie qu'en théorie du moins le terme de dyslexie s'applique également aux enfants qui n'apprennent pas à lire convenablement dans un contexte de pathologie affective sérieuse, le trouble psychiatrique jouant sans doute plutôt, dans la grande majorité de ces cas, un rôle favorisant ou aggravant d'une dyslexie avérée. Soulignons, pour terminer, le deuxième point du premier critère qui permet d'inclure dans la définition tout adulte qui aurait présenté un défaut d'apprentissage, mesuré de la même façon, durant son enfance, mais n'en garderait qu'un déficit objectif au niveau de l'orthographe.
      Comme on le voit, la dyslexie peut entraîner de nombreux inconvénients, du stress à de graves troubles du comportement en passant par une anxiété généralisée et une dépression. Elle peut aussi être à l'origine d'illettrisme et d'analphabétisme, avec des retentissements importants sur la scolarité (retard, décrochage scolaire), sur les possibilités de choix au moment des recherches d'emploi ; créant une dépendance certaine, elle engendre une grande souffrance morale.
      Quant aux symptômes, ils sont divers, varient d'une personne à l'autre et peuvent prendre plusieurs formes qui, toutes, sont à l'origine d'une ou plusieurs difficultés telles que :
      - apprendre l'alphabet,
      - apprendre à écrire,
      - faire la distinction entre les lettres (par exemple le b et le d ou le p et le q),
      - lire un mot ou un texte,
      - épeler,
      - lire l'heure,
      - apprendre les tables de multiplication,
      - suivre un itinéraire,
      - différencier la gauche de la droite, l'est de l'ouest,
      - s'exprimer par écrit,
      - trouver le mot juste,
      - énoncer clairement ses idées en parlant.
      La rééducation peut permettre aux personnes dyslexiques d'accroître leur estime de soi, de maîtriser la lecture et l'écriture, de poursuivre leurs études dans des directions diverses, de choisir facilement un emploi, de développer leurs talents, bref de s'épanouir...

       

      Béatrice Sauvageot, Jean Metellus

       

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