La psycho
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      Qu’est-ce que
      le désir ?

      Qu’est-ce que le désir ?
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      « Ainsi le désir est une invite au désir ; le désir est à l'origine de son propre échec » : Sartre.
      « Plus le désir avance, plus la possession s'éloigne » : Proust.
      « Chaque désir m'a plus enrichi que la possession toujours fausse de l'objet même de mon désir » : Gide.
      « Le désir est la métonymie de l'être » : Lacan.

      Autant de phrases absconses qui tentent de définir toutes les rhétoriques du désir, nous plongeant dans le désir même d'en connaître un peu plus. Le désir, n'est-ce pas ce qui fonde l'Homme et le différencie du monde animal ? L'animal a des besoins, des instincts à satisfaire dont le rôle est la survie de l'espèce et sa reproduction. Le désir et le langage sont intimement liés et n'appartiennent qu'à l'espèce humaine, de même que le refoulement de certaines pulsions (désirs interdits), principe sur lequel repose la civilisation. L'objet perdu, interdit, cause du désir, est un manque structural authentifiant l’individu comme « Être » parlant.

      Comment définir le désir ?


      En vérité, on se perd dans la multiplicité des formes qu'il revêt. Combien de verbes peut-on lui substituer : Je voudrais (changer de voiture), je souhaiterais (rencontrer l'amour), j'aimerais (réussir ma vie).... Le mode conditionnel le soustrait à toute satisfaction immédiate et l'assujettit à une demande à un Autre, lieu où s'est inscrit la cause du désir. Il y a certains désirs que l'on peut exaucer dans l'immédiateté : manger un gâteau, prendre un apéritif mais la culpabilité nous en détourne bien souvent. La difficulté est insurmontable : essayez d'assouvir le plus petit désir et vous verrez qu'il renaît de ses cendres et qu'à trop l'alimenter, il devient boulimique. Et, selon Hegel, le désir s'engendre lui-même à nouveau dans la satisfaction. Platon clamait que c'était une bête multiforme et polycéphale qu'en fait on ne sait plus définir tant ses apparences sont diverses : l'avarice, la curiosité, la soif, la faim, l'amour, les vœux, les prières... Le désir, comme exigence de poursuivre un éternel mirage, se meurt lorsqu'on caresse l'objet du doigt, à croire qu'il n'est qu'insatisfaction. Prise dans la spirale du manque à être, notre vie oscille entre désir et désillusion. Croyant que l'avoir comblerait l'insatisfaction, il nous renvoie à l'ordre ontologique, à l'essence de l'Être. Le désir vise un objet idéalisé qui pourrait apporter une satisfaction attendue, un peu de félicité pour nous sortir d'une neurasthénie chronique et de nos demandes coutumières. Le plaisir que l'on retire de l'appropriation d'un objet désiré sombre très vite dans l'oubli. Mais quel est-il cet objet cause du désir, cet objet après lequel on court en vain ? Il a pris des formes d'un tout autre aspect de l'objet originel, se métaphorisant au fil du temps, si bien que ce que l'on croyait désirer est bien différent de ce qui motive le véritable désir. Pour ce qui est de l'objet dans la pulsion, qu'on sache bien qu'il n'a, à proprement parler, aucune importance, il est totalement indifférent, explique Lacan. Le désir surgit-il que, déjà, on ne sait par où le saisir. Il nous glisse des mains, nous échappe, ne se laisse pas connaître. Le désir soumet à une tension permanente qui nous pousse à aller toujours de l'avant pour obtenir une parcelle de ce bonheur qui nous rendra une possible quiétude (bien éphémère).

      L’essence des rapports humains


      Trouverait-on du plaisir à vivre dans la répression des désirs ? Certes non, l'ascétisme ne résout rien, il ne fait que combattre le moteur de la vie. Être sage, est-ce un art de vivre ? Mais que désire-t-on ? On a bien une idée de ce que l'on désire, mais saurait-on dire ce qui se cache derrière cet objet tant convoité ? Sans doute l'impossible.
      La société de consommation entretient le mythe de la réplétion et fait naître des désirs en nous que nous cherchons à combler. Les objets qu'elle conçoit évoluent sans cesse vers une esthétique nouvelle pour ne pas que s'épuise le désir. La quête du sujet se dirige sempiternellement vers ce qu'il n'a pas, défini comme le manque. Or, le désir est l'essence des rapports humains et c'est parce que le manque de cet objet fait souffrance qu'on le cherche dans l'autre pour combler son profond désarroi. Ce qu'on n'a pas, ce qu'on n'est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l'amour, dit Platon. Quel risque courrait-on d'être vide du manque ? Celui d'être sans projet, sans avenir, sans espoir, c'est le gros plein d'être, pour Sartre.

      L’impossible nous anime


      Le bonheur paraît impossible à atteindre si l'objet du désir est trop inabordable. Il faut donc que l'objet soit du domaine du tangible, du palpable, du connaissable. La perte du désir nous saisit d'un vertige immense en soi, d'un effondrement du moi sur lui-même. Le bonheur est sans doute illusoire, passager, de courte durée, mais nous y croyons, nous luttons pour y parvenir. Nous poursuivons l'objet de notre désir sans parvenir à l'attraper, nous le manquons à chaque fois : il n'est que rêve, il n'est que fantasme. Rien d'abstrait, puisque les rêves, les fantasmes masquent le réel des désirs interdits. C'est l'impossible qui nous anime.
      Le désir détermine la valeur des choses. La plus value de l'objet désiré est proportionnelle au nombre de sujets frustrés la désirant. Seule la denrée rare est enviée. Nous ne jugeons une chose bonne que parce que nous la désirons et non l'inverse. La matérialité de la chose (la nourriture) dont on a besoin ne crée pas obligatoirement le désir de manger, tel l'anorexique en manque de désir. Le refus est un jeu du désir. C'est que le désir se situe ailleurs, inaccessible pour lui et incompris par les autres.

      Entre besoin et demande


      La psychanalyse place le désir dans un espace entre besoin et demande. Le besoin s'adresse au physiologique, au corporel. Besoin de dormir, de manger, de boire, ce sont les pulsions vitales qui s'expriment : absorber, transformer, récupérer, excréter. Le besoin exige la satisfaction des pulsions pour apaiser leur état de tension. Cette première expérience de plaisir, apparu dans le processus de la satisfaction, va laisser une trace mnésique dans l'appareil psychique du nourrisson, qui se réactivera chaque fois que la tension des pulsions se manifestera. Le plaisir se sédimente ainsi autour du besoin. Le désir se situe au niveau de la trace mnésique, du souvenir de cette première expérience de satisfaction. Il faut que la chose se perde pour être représentée, commente Lacan. Il en est resté une représentation (perception-image) de cet objet (sein, fèces, voix, regard), objet « a » qui va se fondre en confusion avec un objet réel pouvant apporter la satisfaction. Et selon Freud, le désir naît d'un réinvestissement psychique d'une trace mnésique de satisfaction liée à l'identification d'une excitation pulsionnelle. Il ex-ciste (se tient hors de), objet définitivement perdu instituant le manque à être, la nostalgie de cet objet hors champ. C'est donc toujours en désespoir de cause que l'on recherche cet objet devenu impossible à récupérer.
      Le désir subit tous les tropes de l'inconscient, ne s'orientant donc que vers des objets métonymiques de ce premier objet et ne saurait, en aucun cas, apporter une satisfaction totale et définitive. C'est en ce sens que le désir de l'objet convoité se verbalise sous la forme d'une demande qui laisse entendre l'implicite d'un désir interdit, demande impossible à contenter à laquelle le psychanalyste apporte obligation d'une non-réponse afin que surgisse le sens métaphorique de la chose.

       

      Jacques Roux

       

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