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La psycho
dans Signes & sens
Si l’apprentissage de la lecture n’intervient qu’entre 5 et 7 ans environ, le livre fait partie de l’environnement du petit d’Homme comme étant un objet mystérieux plein de promesse. Ainsi, à l’école maternelle déjà, des ouvrages adaptés sont proposés aux tout-petits.
De toutes les couleurs, de tous les formats, les éditeurs rivalisent de créativité afin de stimuler le désir de lire. Coup de projecteur sur l’évolution et la richesse de la littérature enfantine.
Les premiers livres pour enfants
C’est vers le milieu du XVIIème siècle qu’apparaissent les premières publications pour enfants. Coménius (1592-1670), philosophe tchèque et pionnier de la pédagogie moderne, affirme de manière très visionnaire que l’image est la forme de savoir la plus intelligible aux enfants. Il est ainsi l’auteur de la première méthode de langue illustrée, « Le monde en images », publiée en 1658. En France, il faudra attendre les productions de l’éditeur Hetzel, qui, s’étayant sur un mouvement de scolarisation et d’alphabétisation initié par la loi Guizot (1833), relative à l’enseignement primaire, sous la forme de la première collection pour la jeunesse : « Le Nouveau magasin des enfants ». Mais enfantin n’est pas pour Hezel synonyme d’infantilisme. C’est ainsi qu’il convoque les plus grands artistes et écrivains de l’époque : Charles Nodier et Tony Johanot (« Trésor des fèves et fleurs des pois »), Alexandre Dumas et Bertall (« Histoire d’un casse-noisette »), Musset et Gérard Seguin (« Monsieur le Vent et Madame la Pluie), George Sand, Gavarni… Puis vint l’avènement des livres de la Bibliothèque Rose avec, notamment, les romans de la Comtesse de Ségur.
De la fin du XXème siècle à nos jours
Dans les années 80, une liberté plus grande est laissée aux auteurs et aux illustrateurs. C’est ainsi que voit le jour une littérature plus humoristique : « Le prince de Motordu », « Le monstre Poilu », très appréciés des bibliothèques des écoles primaires mais aussi des orthophonistes. Au début du XXIème siècle, le succès planétaire de la série des « Harry Potter » a littéralement booster l’intérêt des éditeurs pour la littérature de jeunesse. Aussi, les auteurs de littérature pour enfants doivent-ils être – au même titre que pour les livres pour adultes – d’une créativité sans cesse remise en question. L’enfant est un lecteur à part entière qui a ses exigences !
Regarder, lire et écrire
La particularité de l’album réside dans le fait qu’il peut être offert même à un enfant qui ne maîtrise pas encore la lecture. Les illustrations suffisent à déclencher l’imaginaire et le texte est souvent très synthétique. Ainsi, le parent ou l’adulte tutélaire peut, si l’enfant le demande, l’aider à aller plus loin dans la découverte du récit. L’école maternelle privilégie ce type d’ouvrages dans la mesure où leurs conceptions fascinent toujours les tout-petits de par leurs formes et même leurs textures (cartonnage solide et facilement manipulable dès le plus jeune âge). L’apprentissage de la lecture au CP utilise d’ailleurs parfois ce support pour stimuler les jeunes élèves. Mieux encore, certains éditeurs spécialisés proposent un partenariat scolaire dont le but est de fabriquer un livre à partir de textes écrits par des élèves de CM2 (10 ans). Ainsi, les lecteurs deviennent les auteurs de leur premier livre et participent à sa fabrication de A à Z : illustrations, photocomposition assistée par ordinateur, mise en page etc… Ici la motivation est à son maximum !
Marianne Mermoz
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