La communication non verbale représente 80% de la communication.
C’est-à-dire que les mots que nous prononçons et
le sens de nos phrases ne comptent que pour 20% !
Prenons un exemple : si je vous dis «l’eau bout à 100 degrés», cela veut dire : «l’eau bout à 100 degrés». Maintenant, si je
vous répète cette phrase dix fois en changeant de ton, une fois en
colère, une fois triste, une fois avec le sourire…, je vous dis autre
chose. Les mots n’ont alors pas le même sens. Imaginez que j’ai un
chapeau sur la tête. Je lève ce chapeau en vous faisant une révérence et
je prononce cette phrase… Le sens sera encore différent.
Une communication non verbale
Le ton de la voix, sa hauteur, le débit, la respiration, les muscles du
visage (tension, sourire, crispation…), le regard, la gestuelle, la tenue
vestimentaire…, tout parle de nous sans que nous nous en apercevions.
Faites l’exercice suivant : regardez la télévision et haussez le son, observez la personne qui parle, elle vous dira plein de choses sans aucun mot.
L’observation de la position du corps est aussi très intéressante. Lorsque deux personnes marchent côte à côte, rapidement elles posent toutes les deux leur pied droit ensemble, puis le gauche et ainsi de suite : elles se «synchronisent» l’une sur l’autre.
Au restaurant, si une personne prend son verre et boit, les autres personnes l’imiteront sans même s’en rendre compte. Faites l’expérience à table ou au travail, prenez un verre d’eau ou portez une bouteille à vos lèvres. Vous verrez que les personnes qui vous entourent feront de même. Imaginez maintenant quelques personnes assises en train de discuter, une d’entre elles change de position, croise une jambe, allume une cigarette, les autres vont avoir un mouvement du corps pour se réajuster et se mettre en harmonie.
Cultiver l’observation de soi et des autres
Tout cela, nous pouvons l’observer chez les autres, sachant
que nous agissons inconsciemment de la même manière. Il
faut prendre le temps d’observer les individus qui nous entourent
avant de travailler sur nous. Que disons-nous sans vouloir
le dire ? Est-ce un sourire qui accompagne notre « Bonjour »
ou une grimace ? Cela peut expliquer que tel voisin nous
paraîtra antipathique, alors qu’il ne fait que répondre à notre
mimique.
Quand vous entrez dans le bureau de votre patron, quand vous
voulez demander quelque chose à quelqu’un, êtes-vous
décontracté ? Comment est votre respiration ? Bloquée,
ample? Vos épaules sont-elles hautes, crispées, détendues ?
Lors d’un entretien, êtes-vous assis au fond de la chaise, sur le
bord, face à votre interlocuteur, légèrement sur le côté, vos
bras sont-ils croisés, ouverts, vos mains bougent-elles beaucoup,
pas du tout, sont-elles crispées sur l’accoudoir, votre
tête est-elle bien droite ou enfoncée dans vos épaules ?
Tout notre corps communique, il est très important de le
savoir pour améliorer notre relation aux autres et être en harmonie
avec soi. Ainsi, si nous disons « oui » en pensant «non», notre corps dira non !
Une observation fine des réactions de notre interlocuteur permet
d’ajuster notre discours à ce que l’autre peut entendre.
Cela permet d’éviter les tensions, les maladresses. Il faut toutefois
rester très vigilant quant aux conclusions hâtives. Et ne
jamais enfermer les gens dans une catégorie. Autrement dit,
ne pas penser que s’il fait cela, c’est qu’il est ainsi… Ce qui
réduirait l’humain à bien peu de choses.
Catherine Capaldo