La jalousie fait partie du registre des émotions. Néanmoins, elle n’est pas considérée comme une émotion fondamentale, telle que la colère, la peur, la tristesse ou la joie. Celles-ci apparaissent en effet dans les premiers mois de vie chez le nourrisson et s’expriment de façon innée et universelle sur le visage : un bébé n’a pas besoin d’apprendre à sourire, ni à pleurer. La jalousie, quant à elle, n’imprime aucune marque caractéristique sur le visage de celui qui l’éprouve. En outre, elle apparaît beaucoup plus tard, vers dix-huit mois en moyenne car elle nécessite des facultés cognitives plus développées : le concept de soi doit impérativement être formé. Le jaloux doit être capable d’expérimenter le je, c’est-à-dire être pleinement conscient de lui-même, comme dans la honte ou la culpabilité. De plus, la jalousie implique toujours une troisième personne : c’est une tragédie qui ne peut pas se jouer à deux seulement, ce qui nécessite des représentations mentales plus complexes. Enfin, sur le plan du vécu, la jalousie ne surgit que rarement seule. La plupart du temps, elle est mêlée à l’une des émotions fondamentales : la colère (je vais lui montrer de quoi je suis capable !), la peur (qu’est-ce que je deviendrais sans lui ?) ou la tristesse (je ne suis pas assez bien pour elle !).
Yves-Alexandre Thalmann*
*Pour en savoir plus, lire :
« Les 10 plus gros mensonges
sur la vie de couple »,
Editions Dangles.