La psycho
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      L'utérus artificiel :
      vers une déshumanisation ?

      L'utérus artificiel : vers une déshumanisation
      ©iStock

      Jacques Lacan était-il visionnaire lorsqu'il assénait : « II n'y a pas de rapport sexuel » ? On pourrait le penser dès l'instant où nous entrons dans une autre dimension, celle de l'utérus artificiel.

      John Haldane, Aldous Huxley et I'ectogenèse


      C'est à un biologiste anglais, John Haldane, que nous devons le mot ectogenèse. Nous sommes alors en 1920. Ce chercheur s'intéresse de très près à la possibilité pour une jeune femme d'être future mère en dehors de son corps. L'ectogenèse, c'est cela ! Ces recherches nous ont valu, dans les années 30, la naissance (!) du remarquable ouvrage d'Huxley, Le meilleur des mondes. Ceci dit, l'imagination débordante de l'écrivain n'a rien à voir avec le sens des travaux d'Haldane. Dieu soit loué ! Cependant, les dérives possibles ne peuvent pas ne pas chagriner les esprits sains. Notamment quant au clonage et, de toute façon, face à l'équilibre délicat et fragile de l'Homme. D'autant que la vie intra-utérine joue déjà un rôle prépondérant dans le développement plus ou moins harmonieux et logique de l'inconscient. En France, le docteur Henri Atlan* se veut confiant quant au sens de l'utérus artificiel. Il rappelle, entre autres, combien l'avancée plurielle de la technologie a participé à l'évolution de l'humanité. Par ailleurs, ce médecin n'exclut, en aucun cas, l'importance du plaisir lié au fonctionnement de l'être humain. D'autre part, le XXIème siècle semblant propice à tout projet révolutionnaire, le principe de l'ectogenèse peut s'inscrire dans une nécessité parfaite d'adaptation sociétale.

      Médecine et prévention


      En outre le docteur Atlan ne cache pas son intérêt majeur pour l'utérus artificiel pour de tout autres raisons encore. Ainsi et même si la médecine gynécologique et obstétricale a fait des progrès incontestables en matière de prématurité, il n'en demeure pas moins vrai que trop de bébés, nés avant terme, décèdent toujours en grand nombre ou présentent, de par leur précocité, des séquelles cérébrales et/ou motrices souvent irréversibles. De fait, les premières vraies expérimentations concrètes ectogénétiques pourront concerner une espèce de relais pour sauver des nouveaux-nés de très faible poids. Et même si ce cas précisément n'entre pas dans une perspective de gestation totale dans ce milieu surréaliste, on ne peut que féliciter l'idée de cette ultime sécurité.
      Henri Atlan se veut optimiste aussi en matière de stérilités résistantes. Là encore, l'utérus artificiel pourra résoudre le drame de l'infécondité. Enfin, lorsqu'on connaît les chiffres alarmants des interruptions volontaires de grossesse dans le monde, cette technologie - époustouflante en son principe - pourra jouer un rôle humanisant ; effectivement, beaucoup d'IVG sont dues à la vie professionnelle trépidante de la femme moderne («C'est trop fatiguant d'avoir encore un bébé») et à ses exigences en matière d'esthétique («La grossesse abîme la silhouette»). Le fait de ne pas avoir à porter un enfant pourra, dans ces deux exemples, résoudre le choix toujours difficile de l'avortement. Et surtout fera chuter ce type d'acte. Il semblerait, de fait, que les Etats-Unis soient assez ouverts à une sérieuse réflexion concernant cet angle de potentialités positives de l'utérus artificiel.

      Science fiction ou matrice des Temps Modernes ?


      Certes, Henri Atlan est aussi philosophe. Ce qui peut nous rendre un peu de notre souffle ! Mais ses idées futuristes ne semblent pourtant pas du tout farfelues. Il est clair que si cette matrice des Temps Modernes voit le jour, toute future maman gardera - et c'est heureux - la parfaite liberté de concevoir et de porter son enfant comme ses aïeules. Cependant, les estimations moyennes du corps médical lancent la probabilité de la gestation artificielle totale d'ici cent ans. Au plus tard ! Et connaissant les chercheurs, s'ils l'affirment, c'est que nous ne sommes plus dans d'hypothétiques calculs. S'il ne s'agit donc pas d'en cauchemarder, nous l'avons vu, tandis que les perspectives raisonnables ou, à l'inverse égoïstes, ne sont ni vraiment affolantes, ni parfaitement rassurantes, alors, comment trancher ?
      Avant tout et sans mettre en doute les fondements sains des recherches du docteur Atlan, on peut être étonné des travaux de cet homme marié à une... psychanalyste ! Car il est quasiment impossible pour les professionnels du divan de ne pas redouter l'idée même des risques de perturbations psychogénétiques chez l'enfant ayant été « accompagné » de la sorte, durant les mois ô combien précieux de la maternité. Pour exemple, l’embryon puis le fœtus ne peuvent supporter, psychogénétiquement, la moindre notion d'extériorité à ce stade de leur développement. C'est le pare-excitations qui assure et protège normalement le déroulement des différentes étapes de la gestation. C'est-à-dire que ce processus physiologique atténue, en partie, les perturbations pouvant arriver du monde extérieur. Dans le cas de l'utérus artificiel, quel va être l’élément technique qui remplacera cet atout indispensable à toute petite vie en voie de différenciation ? Quant à la relation mère-enfant ou père-enfant, quelle sera-t-elle ? Le petit d'Homme pourra-t-il s'identifier et s'étayer, comme il en a besoin, sur des individus en quelque sorte étrangers à lui ? La liste serait longue de questions tout aussi effrayantes pour les psy de tous bords, autant que pour les sociologues. Et comment, surtout, cet humain plutôt déshumanisé arrivera-t-il à faire son nid dans un monde qui sera certainement de plus en plus hostile ? Robotisation oblige. Pour l'instant et dans l'expectative, afin d'essayer de mieux accepter cette information d'un autre monde, positivons. D'autant qu'une chose au moins est certaine : avec l'utérus artificiel, pas de risque que les individus qui en auront bénéficié (ou l'auront subi ?) se prennent pour le nombril du monde !

       

      Chantal Calatayud

      *À lire :
      « L’utérus artificiel » d’Henri Atlan,
      aux Éditions du Seuil

       

       

      Pour ou contre la péridurale ?

      La naissance fait partie des miracles de la vie. Elle garde d'ailleurs sa part de mystère. Cette expérience unique reste gravée autant chez la mère que chez l'enfant. La société d'aujourd'hui, constituée d'une technologie hautement spécialisée et performante veille, surveille et contrôle la venue au monde du tout petit d'Homme. Doit-on le déplorer dans la mesure où il ne s'agit pas de faire de quelque chose de naturel une maladie ?
      Depuis qu'elle existe, la médecine a pour préoccupation première de sauver des vies humaines. Donc de les protéger. Elle s'inscrit dans la prévention. Si on peut se féliciter d'une évolution magistrale dans le domaine de la santé, il semblerait que les Maternités laissent toujours un peu de côté la prise en compte de l'état psychologique de la mère en gestation ou en cours d'accouchement. Mais ont-elles vraiment la possibilité de faire autrement ? Le nombre croissant de péridurales atteste, quoi qu'il en soit, d'une réelle problématique. Effectivement, il est courant d'entendre de la bouche de jeunes accouchées qu'il a fallu qu'elles insistent, voire se fâchent, pour accoucher naturellement ! Les obstétriciens devraient ainsi s'intéresser davantage aux conséquences d'un accouchement qui, s'il se passe comme une lettre à la poste, peut avoir des répercussions a posteriori non prévisibles. Certes, les services obstétricaux ne sont plus perturbés par les cris des parturientes qui mettent leur bébé au monde, ce qui ne peut que satisfaire les équipes médicales. Faut-il d'ailleurs rappeler que les professionnels, s'ils sont au fait de leur pratique, devraient (sans péridurale) obtenir de ce moment exceptionnel de l'existence que l'accouchement se déroule avec une angoisse réduite au minimum. Autrement dit, un bébé a besoin d'être accompagné essentiellement par sa mère, en conscience. Il souffre beaucoup lors de ce passage qui lui fait quitter un univers clos et protégé pour arriver dans un monde hostile et bruyant, aux odeurs singulières. Si la mère ne ressent pas ce type de difficultés précoces et inévitables chez son nouveau-né, elle sera moins intuitive pour ressentir les problèmes de son enfant plus tard. Ainsi, le recours à la péridurale ne devrait pas être systématique. Et même si les gynécologues s'en défendent, il y a actuellement quasi systématisation de cet acte dans beaucoup d'établissements. Alors que celui-ci ne devrait intervenir que dans des cas extrêmement précis. Entre autres, chez des jeunes femmes au profil pathologiquement angoissé. Otto Rank, psychanalyste autrichien, a parlé dès 1924 du traumatisme de la naissance. S'il est donc indéniable que l'enfant qui vient au monde fait preuve de beaucoup de courage, la moindre des choses est que leur mère en fasse autant : c'est le meilleur exemple, le meilleur soutien et le meilleur accueil que le bébé puisse recevoir. Et Dieu sait s'il le mérite...
      En revanche, le monde médical a son mot à dire et peut s'exprimer différemment. Ses arguments ne sont pas à négliger. Ainsi, le docteur André Chérasse, obstétricien, rappelle que, dans beaucoup de cas, la péridurale permet d'éviter le recours à une césarienne. Par ailleurs, la douleur maternelle - mal gérée qu'elle qu'en soit la raison - peut aboutir à une souffrance fœtale. À souligner aussi que la prise en charge de la douleur est une priorité de notre société. La refuser serait, de principe, contraire à l'éthique médicale.

       

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