Josy-Anne, de milieu modeste, aide-soignante se disant volontiers infirmière, rencontre - grâce à sa meilleure amie - un étudiant en médecine d'excellente famille. Jolie, le jeune homme a un véritable coup de foudre et succombe à la tentation. Elle est enceinte rapidement, lui n'est pas ravi-ravi : ses études sont loin d'être terminées. Elle gardera cependant envers et contre tout sa grossesse car elle est croyante et pratiquante. C'est son droit le plus absolu. Le mariage a lieu. Le couple bat rapidement de l'aile mais reconnaissance est accordée par l'époux à la jeune femme car elle ramène un salaire utile compte tenu de la situation du moment... Son diplôme de médecin en poche, il développe rapidement un très gros cabinet et devient, en parallèle, particulièrement infidèle, ce qu'il ne cherche pas à dissimuler. Elle ne lui reproche rien car " Femmes, soyez soumises à vos maris " !
Il faut dire que l'argent permet à Josy-Anne de découvrir les vêtements de marque, les bijoux, les sports d'hiver et le ski, les étés à la mer dans d'excellents hôtels... Lui continue à s'afficher avec ses conquêtes dans la petite ville de province où il s'est imposé professionnellement et dans laquelle elle bénéficie de la notoriété de son mari. Deux enfants plus loin, rien ne s'améliore mais Josy-Anne donne le change, bien cramponnée à son statut confortable, du moins matériellement. Elle va souvent à l'église et s'occupe des bonnes oeuvres. Elle prie beaucoup. Les décennies passent. Il apprend qu'il a un cancer de la prostate qui le laisse impuissant sexuellement. Ses maîtresses disparaissent de son quotidien et de son lit. Tout paraît rentrer dans l'ordre. Il s'occupe maintenant avec grand intérêt de ses petits-enfants. Josy-Anne pense que ses prières ont abouti. Un point de vue.
Lucile Biraud