Il y avait déjà un philosophe qui assurait avoir lu " toute " l'oeuvre de Freud en quatre mois (bravo !), soutenant que le maître de la psychanalyse était un imposteur. La lire cette oeuvre peut-être mais quant à l'intégrer sans études psychanalytiques et sans cure personnelle : IMPOSSIBLE !
Il y avait aussi une moine bouddhiste qui expliquait il y a quelque temps, par voie de presse interposée, que la psychanalyse rendait les autres responsables de ses propres agissements ! Ah bon ? C'est tout juste le contraire chère Madame...
Il y a maintenant un bloggeur qui raconte, entre autres inepties, que les psys arrêtent la séance quand bon leur semble, sur une expression ou un mot pris au hasard ! Désolée Monsieur le bloggeur de vous faire savoir que la psychanalyse est une méthode qui abrite une méthodologie spécifique, issues toutes deux d'un travail colossal réalisé par un médecin viennois du XIXème siècle. Ce que vous imaginez être une forme de paresse ou de " j'menfoutisme " repose en fait sur l'histoire de l'analysant, sur ce qu'on appelle dans notre jargon l'apport psychogénétique, sur de solides connaissances linguistiques et bien d'autres acquis...
Cette petite mise au point pour rappeler - si besoin est - que dans toutes les professions se trouvent des gens incompétents, dans toutes les professions sans exception, mais un peu de loyauté et de bon sens tout de même : ce n'est pas une raison pour mettre tous les enseignants dans le même sac ou tous les maçons ou tous les avocats ou tous les coiffeurs, etc, etc. Ensuite et surtout, je suis toujours très étonnée que des personnes qui n'ont une approche qu'excessivement superficielle (c'est un euphémisme dans les exemples précités) d'un métier se permettent de le juger et de le dénigrer. À tous ces censeurs patentés (Monsieur le bloggeur, la méthode freudienne pourrait entendre ici l'implicite " pas tenté " !), à tous ces censeurs donc qui cherchent à régler des comptes projectifs en utilisant une discipline qui, ne l'oublions pas, se met au service du principe de guérison de ceux qui en font la demande car ils ont atteint les limites d'une insupportable souffrance, j'ai simplement envie de demander s'ils s'approprient, jugent et critiquent les recettes des grands chefs cuisiniers tels Bocuse ou Robuchon... J'aurais pu prendre une autre profession pour exemple mais j'ai choisi de terminer sur une note orale destinée à tous ces détracteurs : peut-être auront-ils le courage et l'humilité de rechercher pourquoi ?
Chantal Calatayud
