Une de mes proches, atteinte d'un cancer du sein, m'a confié il y a quelque temps qu'après l'annonce de sa maladie, elle avait sombré dans une forme de dépression jusqu'au jour où elle eut l'idée de consulter, puis de participer à des forums de discussion traitant de sa maladie. Ne se sentant plus seule face à son problème, ses angoisses invalidantes ont disparu progressivement et ce d'autant plus qu'en s'engageant activement à son tour, en partageant de tout son cœur ses doutes, son combat, elle a senti combien elle aidait les nouvelles venues encore affaiblies psychologiquement. Un vrai bonheur pour elle... Même constat pour Louise dont la fille, trentenaire, à sa charge totale financièrement, instable, souffrant d'addiction depuis plusieurs années, commençait à sérieusement baisser les bras : des blogs spirituels l'ont guidée vers l'acceptation, le détachement et, peu à peu, la joie dans des choses simples du quotidien lui a offert des respirations salvatrices. Sans compter, estime-t-elle humblement, que son chemin - malgré les tempêtes qu'elle peut encore essuyer - lui semble indispensable pour avancer sur la voie du pardon... Alors, bien sûr, on peut décrier le progrès, dont le numérique et ses dangers potentiels ou avérés, mais on peut aussi regarder du côté d'une dimension illimitée de communication altruiste, possible à tout heure du jour et de la nuit, avec des femmes et des hommes qui, dans l'ensemble et pour le coup, font preuve d'une empathie légitime et sincère dans la mesure où ces échanges leur parlent au plus profond d'eux-mêmes...
Moi, j'adhère à ce type de révolution technologique pour toutes ces bonnes raisons.
Chantal Calatayud
