Si 20 années séparent Julie Fiona Roberts de la réception de l’Oscar
de la meilleure actrice pour son interprétation de la petite «rousse»,
à 42 ans l’actrice est toujours là… et bien là ! Elle le dit d’ailleurs
elle-même: «Le film qui m’a lancée était «Pretty woman» et aucun
des autres films que j’ai faits après n’a eu le même impact. Mais depuis «Pretty woman», je n’ai pas chômé»…
Julia Roberts est née le 28 octobre 1967 à Smyrna
en Georgie aux États-Unis. Sa mère travaille dans
l’immobilier et son père est professeur d’art dramatique.
La future Julia Roberts rêve, toute jeune, de
devenir vétérinaire…
Un imaginaire débordant
La dure réalité rattrape parfois les rêves d’enfant.
C’est ainsi que la petite fille doit faire face à une première
déception puisque ses parents divorcent. C’est
sa mère qui en a la garde, ainsi que celle de sa soeur
et de son frère. Julia se souvient malgré tout que
celle-ci l’élevait dans le respect de la nature et elle
lui en sera toujours gré. Le seul obstacle douloureux est le conflit généré par le couple et les batailles juridiques que mène le père pour récupérer ses enfants. L’issue est même très malheureuse puisque Walter
Roberts décède d’une crise cardiaque, à la suite d’un cancer, alors qu’elle n’a que 10 ans. Son grand frère,
Eric, choisit très tôt la carrière de comédien. Bien
que Julia ait eu, comme lui, l’occasion de prendre
des cours d’art dramatique, l’adolescente préfère suivre
son instinct et poursuit dans un premier temps
des études de journalisme à Atlanta. Mais la capacité
à rêver ne la lâche pas. Julia se sent attirée elle aussi
par le cinéma, abandonne ses études et se fixe un objectif
de taille : prendre des cours à l’Actors Studio.
Il n’est pas question pour elle de faire les choses à
moitié. Elle veut jouer dans la cour des grands. On
retrouve ici tout ce qui fait la différence entre une
comédienne et une star : un imaginaire débordant au
service de l’ambition et de la volonté. Pour pouvoir
s’offrir le prestigieux enseignement, Julia n’hésite
pas à assurer en parallèle des petits emplois provisoires
pour gagner sa vie, tels que servir des glaces
ou vendre des chaussures…
Des pas de géant
Grâce à Eric, déjà acteur, Julia obtient un premier
rôle en 1988 dans «Blood Red», ainsi qu’un contrat
dans « Un fusil pour l’honneur », sous la direction
de Peter Masterson. S’il est vrai que son frère lui facilite
l’accès à la profession, Julia n’en reste pas
moins entièrement actante de sa carrière. Elle
connaît son premier succès en 1989 avec « Potins de femmes » (comédie dramatique d’Herbert Ross).
Son interprétation de Shelby Eatenton lui vaut d’être
citée pour l’Oscar et de remporter le Golden Globe,
récompense qu’elle ne doit qu’à elle-même. Puis
c’est la consécration suprême avec « Pretty woman » en 1990. Eric gardera d’ailleurs une certaine amertume
vis-à-vis de cette cadette qui semble réussir
mieux et plus rapidement que lui qui prend des cours
d’art dramatique depuis l’âge de 5 ans. Une rivalité
qui explique quelques propos acerbes de sa part, relatés
par journaux. Toujours est-il que celle qui attire désormais aussi bien les objectifs des paparazzi que
les caméras n’arrête plus de tourner : elle enchaîne « Le mariage de mon meilleur ami » et « Coup de
foudre à Notting Hill » (avec le très séduisant Hugh
Grant).
L’amour familial, un moteur
Julia accorde à la vie de famille une place importante,
certainement en raison de la déchirure vécue
très tôt lors de la séparation de ses parents. Aussi,
après quelques relations amoureuses sans lendemain
véritable, elle rencontre Danny Moder, l’homme
avec qui elle désire construire une famille solide.
Elle l’épouse le 4 juillet 2003. Danny, cameraman, est le père des trois enfants de Julia : La chose la plus
cool que vous pouvez faire pour vos enfants est de
montrer que vous vous aimez en leur présence,
confie la star qui ne tient pas à ce que les paillettes
de la gloire affectent sa vie de famille, qu’elle tient à réussir aussi bien que sa carrière. Sachant séparer
le vrai du faux, comme elle le confiait récemment au
magazine Gala, Julia Roberts doit la longévité de sa carrière à une solide dose de bon sens : Je n’ai jamais
eu la prétention de croire que j’étais la plus
douée, la plus belle ou la plus forte… Ainsi ne se
brûle-t-elle pas les ailes et montre-t-elle que l’on
peut réaliser ses rêves sans y perdre son âme. D’ailleurs,
son éthique de l’imaginaire est inattaquable.
Ne mettant que très peu en avant sa carrière d’artiste,
elle préfère de toute façon être une maman la plus
idéale possible: Je ne veux pas les faire sortir de la
bulle parfaite de l’imaginaire de l’enfance. Mary Poppins est Mary Poppins. Dire à ma fille qu’il s’agit de Julie Andrews serait un sacrilège… Julia
cherche donc peut-être au travers de sa famille à réparer
une souffrance mais n’en est sûrement pas
dupe. Tout au plus a-t-elle le désir, légitime pour toute mère, de protéger le plus longtemps sa couvée
de manière à ce que les oisillons sortent du nid en
ayant engrangé le plus d’amour possible…
Vers l’essentiel
C’est justement son amour pour l’enfance qui motive
la fidélité de Julia à l’Unicef, mais aussi à d’autres
organismes humanitaires comme l’«American Red
Cross» (La Croix rouge Américaine), et son enthousiasme à servir la cause des enfants atteints par le
syndrôme de Rett. Effectuant des voyages à Haïti, en
Inde, mais aussi dans des pays asiatiques ou africains,
Julia Roberts est une ambassadrice de la paix.
Avec Susan Sarandon, elle se mobilise depuis des
décennies dans différents organismes humanitaires.
Julia n’en a pas oublié pour autant qu’elle voulait être vétérinaire au début de son existence. Aussi
porte-t-elle un intérêt tout particulier quant au destin
et à l’avenir d’espèces animales en danger, et notamment
les orangs-outans. Elle a d’ailleurs fait le
voyage au Tanjung en Indonésie pour voir les
quelques singes survivants d’Asie et y réaliser un reportage
pour sensibiliser l’opinion. Julia Roberts va
aujourd’hui à l’essentiel. Pour preuve, l’actrice est
le porte-parole de la société Earth Biofuels, spécialisée
dans la recherche et la conception de carburants
alternatifs…
Gilbert Roux
Sa carrière et son actualité
Julia Roberts, depuis 1987, totalise pas moins de
42 films en tant qu’actrice, dont 35 récompenses
et 28 nominations. L’actrice a aussi produit elle-même :
1998 : « Ma meilleure ennemie »
2003 : « Queens supreme » (série TV)
> Tournage fin 2009 :
« Eat, pray, love » de Ryan Murphy. Adapté du
best seller d’Elizabeth Gilbert, ce film relate la
quête d’une femme ayant quitté une vie heureuse
en apparence pour rechercher autre chose. Une
quête spirituelle - et gastronomique - qui la mènera
en Italie, en Inde et en Indonésie.