Héroïne du film « The Box », tourné par le peu connu et jeune réalisateur
Richard Kelly, Cameron Diaz prouve qu’elle est non seulement
une grande professionnelle mais aussi une femme pour qui
la générosité n’est pas un vain mot. Dotée d’un solide sens de l’humour
et de l’autodérision, son parcours révèle une authenticité
que la célébrité n’est pas parvenue à entamer…
Cameron Michelle Diaz voit le jour à Long Beach, Californie, le 30 août 1972. Sa mère Billie, d’origine allemande, exerce la profession de courtier dans l’import-export tandis que son père Emilio, d’origine
cubaine, est à la tête d’une compagnie de pétrole. Adolescente, comme de nombreuses jeunes-filles de
son âge, Cameron ne sait pas très bien ce qu’elle va
faire de sa vie. Pourtant, son caractère est déjà bien
trempé. Faisant preuve d’opposition, elle ne tient pas
en place, se passionne pour une musique endiablée :
le « Heavy metal » et pousse même sa quête d’originalité
en élevant deux serpents. Rien à voir a priori avec la blonde sexy qu’elle va devenir…
Une âme d’aventurière
Cameron est âgée de 16 ans lorsque sa beauté est remarquée
par des agents lors d’une soirée à Beverley
Hills. Plus par jeu que par intérêt, Cameron se soumet alors à des séances de photos. Contre toute attente,
celles-ci sont aussitôt suivies par la signature
d’un contrat de top model… Ce n’est pas la carrière
dont rêvent ses parents. Pourtant Cameron n’hésite
pas. Elle a l’âme d’une aventurière et le projet convient bien à cette jeune-fille provocatrice qui
trouve là une occasion de se démarquer de sa famille
en faisant raisonnablement ce que d’autres ne feraient
pas. L’inconscient de la jeune Cameron perçoit
ici une opportunité de canaliser et de sublimer son
caractère instable et rebelle à la fois. Optant pour cinq années de déplacements à travers le monde, elle
abandonne alors avec jubilation des études auxquelles
elle ne s’intéressait pas vraiment. De cette adolescence errante, elle garde aujourd’hui un souvenir
très positif : J’ai eu la chance de devenir célèbre
après avoir vécu, beaucoup voyagé, fait la queue, demandé de l’aide aux autres, payé un loyer,
gratté mes fonds de tiroir pour finir mes fins de mois.
Avec une copine, on se débrouillait avec 4 dollars par jour. On se prenait deux tacos et on partageait
un Coca... Pourtant, cette vie de bohème lui convient
tout à fait, d’autant que l’amour lui sourit sous la forme d’une liaison passionnée avec le producteur Carlos de la Torre. Son contrat terminé, Cameron rentre aux États-Unis bien décidée à ne pas s’en arrêter là. Elle a 22 ans lorsqu’elle choisit de passer des auditions pour devenir actrice.
Un sens inné de la réplique
Une des qualités de Cameron, et non des moindres,
est la persévérance aussi, toute une année durant,
s’inscrit-elle à de nombreux castings. Elle finit par décrocher un second rôle dans The Mask aux côtés
de Jim Carrey. Véritable succès de l’été 1994, le film confirme le désir cinématographique de la jeune actrice.
Sa carrière démarre avec de nombreuses propositions,
dont un rôle dans un film d’action : « Mortal Kombat ». Malheureusement, elle se casse
la main pendant une séance de karaté durant une répétition.
Cet épisode prend tout son sens puisque l’actrice en profite pour sortir des rôles superficiels
qu’on lui proposait jusque-là. Choisissant de tourner
dans des films d’auteurs, elle rencontre Matt Hilton avec qui elle a une relation et auprès duquel elle se
forme à son nouveau métier. L’ex-rebelle apprend
vite. Cameron démontre son aisance dans tous les
types de rôles. Je suis tout le contraire de la femme
idéale, aime-t-elle à rappeler à ceux qui la réduisent à un sex-symbol préfabriqué. Son franc-parler a l’art
de désarmer d’ailleurs certaines « mauvaises
langues » : Je ne pars pas en croisade pour prouver
que les mannequins peuvent jouer la comédie, (...)
mais il s’en trouve encore aujourd’hui qui s’imaginent
que parce que je suis une ex-mannequin, je suis complètement idiote, j’essaie de ne pas les décevoir,
se moquant ainsi avec beaucoup de subtilité des critiques,
tout en prenant de la distance avec une intelligentsia
en quête de pseudo authenticité. Cameron
prouve ici qu’elle est animée par le désir de rester
elle-même, quel que soit l’interlocuteur. Fidèle à son éthique, l’actrice atteint les sommets de son art et, à
25 ans, joue déjà avec les plus grands. On la voit notamment
aux côtés de Julia Roberts dans «Le Mariage
de mon meilleur ami», pour lequel elle
obtiendra le Blockbuster Entertainment Award du Meilleur Second Rôle. Puis, l’actrice tourne dans « Mary à tout prix », film auquel elle doit une citation
au Golden Globe de la Meilleure Actrice. On la retrouve également à l’affiche de « Very Bad
Things », de Peter Berg, «Dans la peau de John Malkovich», et dans «l’Enfer du Dimanche» d’Oliver
Stone, aux côtés d’Al Pacino. Cameron Diaz connaît
aussi un énorme succès pour l’adaptation cinématographique
de la série télévisée « Drôles de Dames ».
Un nouveau défi
Aujourd’hui, Cameron Diaz n’a plus grand-chose à
prouver. Aussi semble-t-elle vouloir se tourner résolument
vers un nouveau défi : protéger la planète. Lors d’une interview dans le magazine «Marie-Claire», l’actrice explique d’ailleurs humblement : C’est la planète qui devrait être une star, pas nous ! Comment faire de la Terre une star digne d’admiration ? C’est un peu mon boulot. Je veux que tout le
monde sache que c’est quelqu’un de bien à qui on doit du respect… C’est ainsi qu’associée au réalisateur Jesse Dylan, fils du célèbre chanteur poète des années 70, elle tourne un documentaire sur les dangers de la pollution. À l’approche de la quarantaine, Cameron Diaz, l’une des actrices les mieux payées d’Hollywood, compte bien utiliser sa notoriété pour faire évoluer les choses. Cette battante a bien eu un moment de doute dans l’année 2008 lors du décès prématuré de son père dans sa cinquante-huitième année. Mais pour Cameron, la vie est plus forte que
la mort : Quand on perd un parent, explique-t-elle, soit cela vous fait dérailler, soit cela vous remet d’équerre. Je suis devenue plus introspective. J’ai appris à plonger au fond de moi-même et à regarder les choses avec une réelle intensité… Belle leçon de maturité !
Gilbert Roux
Six fois nominée !
En seulement 16 ans de carrière cinématographique,
Cameron Diaz a tourné dans plus de 35
films, décroché 17 récompenses et a été 6 fois
nominée :
1) Screen Actors Guild Awards 2000 : Meilleur second rôle féminin pour «Dans la peau de John Malkovich»
2) Screen Actors Guid Awards 2002 : Meilleur
second rôle féminin pour «Vanilla sky»
3) Golden globe Award 1999 : Meilleure actrice
comédie pour « Mary à tout prix »
4) « Golden Globe Award » 2000 : Meilleur second
rôle féminin pour «Dans la peau de John
Malkovich »
5) Golden Globe Award 2002 : Meilleur second
rôle féminin pour «Vanilla sky»
6) Golden Globe Award 2003 : Meilleur second rôle féminin pour «Gang of New York».