Cet homme, qui a lutté toute sa vie à travers son symptôme pour tenter d’exister, a essayé à sa manière de se mettre au service de l’humanité. Identification et symptômeÊtre volontaire, pugnace, Ernesto s’identifie à son père de façon d’autant plus marquée qu’il porte aussi son prénom. En outre, une forte relation œdipienne semble les lier, le fils surnommant affectueusement le père El Viejo, soit le vieux… Le symptôme d’Ernesto, c’est l’asthme qu’il développe dès son plus jeune âge. Cloué au lit pour plusieurs jours, ne supportant pas de rester inactif, il met à profit ce temps pour s’imprégner d’idéologies à travers la littérature que sa mère lui prête. Il découvre, entre autres, l’œuvre de Sigmund Freud qui le passionne… Ernesto aime le défi et ne se soumet pas à son asthme. Il pratique nombre de sports tels que le rugby, la boxe anglaise, la natation, le tennis etc. Sauver les plus démunis Animé d’une puissante pulsion de vie et d’un caractère bien trempé, il décide de ne pas suivre des études d’ingénieur comme son père. Il s’inscrit en médecine, décidé à soulager la misère du monde. Toutefois, il ne s’en arrête pas là. Lors de deux grands voyages à travers le continent sud-américain, il réalise qu’il n’aura jamais les moyens matériels de soigner les plus démunis. Il prend conscience que l’ensemble des pays latino-américains subissent tous, à des degrés plus ou moins différents, le joug de leurs gouvernements respectifs. Des activités multiples !Ernesto décide alors de devenir guerillero. Des amis mexicains le surnomment le “ Che ”, identité qui ne le quittera plus. Devenu le Commandant Ernesto Che Guevara dans les montagnes du maquis cubain, l’image qu’il renvoie est celle d’un homme travaillant sans répit. Il est à la fois médecin, guerillero, créateur et journaliste d’une revue révolutionnaire. Il s’improvise aussi maître d’école pour les hommes et les enfants des montagnes. Aucun établissement scolaire, aucun dispensaire n’existe dans la Sierra Maestra. Dès qu’il lui reste un peu de temps, il se plonge dans les livres. Il lance à ce sujet : Je désire me remplir la tête comme certains désirent se remplir les poches… Au bout d’un idéalLa révolution cubaine en place, le “ Che ” devient Président de la Banque Nationale, Ambassadeur et Ministre de l’économie et de l’industrie. Il travaille avec acharnement. Pourtant, lorsqu’il réalise que d’autres forces étrangères à Cuba détiennent le pouvoir, il part, laissant ses collaborateurs continuer sans lui. Il redevient guerillero, comme il en avait d’ailleurs convenu avec Fidel Castro avant même le début de la Révolution. Son dernier voyage le mène en Bolivie. Il comprend très vite que ce sera le bout du chemin et qu’il ne pourra pas réaliser son rêve, celui de faire de l’Homme un Homme nouveau, libre par lui-même. Il va cependant jusqu’au bout de son idéal et se prépare au don de soi pour une cause qu’il disait juste. La mémoire collective témoigne…
Alain Laudet |
Mentions légales Signesetsens.com ©