« Le plaisir le plus noble est la joie de comprendre »... Cette citation de celui qui réussit à unir l’art et les sciences résume à elle toute seule ce personnage qui fascine encore l’humanité, cinq siècles après sa disparition : Leonard de Vinci. Plus qu’un artiste, un inventeur, un scientifique, un penseur, il reste l’homme qui crée les premiers plans de ce que l’on appellera longtemps après, l’hélicoptère, au moment même où il donne les derniers coups de pinceau à son célèbre tableau « La Joconde »... Leonard de Vinci (Leonardo di ser Piero da Vinci) naît d’une relation illégitime le 15 avril 1452, d'un père notaire et d’une jeune paysanne, dans le village d'Anchiano en Toscane. Après avoir suivi une scolarité relativement complète, le jeune Leonard réussit à entrer dans l’atelier du grand peintre florentin Verrochio. Il y suit un solide enseignement de la peinture et du dessin, bien qu’il n’y séjourne que peu de temps. En effet, l’élève florentin, très tôt après que ses premiers travaux artistiques aient obtenu un certain succès localement, décide de voler de ses propres ailes... Un avant-gardisteLeonard de Vinci a 26 ans et déjà ce désir d’innover. Il améliore sa technique sfumato (enfumé) qui donne un rendu velouté à ses toiles en adoucissant les contours et les contrastes. Le « style de Vinci » voit le jour. À 30 ans, l’artiste entre au service du duc de Sforza, il le restera presque 15 ans. Leonard réalise d’ailleurs sur place un de ses chefs d’œuvre : « La cène ». Parallèlement à ses activités de peintre, Vinci passe de plus en plus de temps à étudier les mathématiques, la science et la technologie appliquée au quotidien. Il améliore un métier à tisser et un mécanisme d’horloge. C’est à ce moment-là aussi qu’il travaille sur un système avant-gardiste d’irrigation. L’hydrologie et l’urbanisme suscitent un intérêt grandissant chez l’apprenti savant : il pense à « sa cité idéale ». Mais l’heure n’est plus à la rêverie... Les Français envahissent la Toscane, ce qui fait fuir de Vinci. Ces évènements le conduisent à étudier des machines de défense qu’il proposera plus tard à des militaires, sans grand succès... En 1503, il réalise le portrait de Mona Lisa, plus connue sous le nom de la Joconde... Vers 1507, de plus en plus possédé par les sciences, le peintre italien s’isole et passe plusieurs années à observer le vol des oiseaux, les mouvements de l’eau, à étudier l’astronomie, les corps humains. Il est même autorisé à disséquer des cadavres par les autorités de l’époque. Leonard de Vinci dessine plus qu’il ne peint maintenant. Ses travaux d’observation sont consignés sur son célèbre carnet de croquis : le Codex. On peut y remarquer des esquisses et des dessins d’une rare finesse, d’une justesse scientifique sans pareille et d’une élégance artistique hallucinante. Les travaux du prodige témoignent d’un sens de l’observation très développé, d’une capacité à retranscrire rigoureusement tout ce qu’il comprend de la vie et des choses mais, surtout, à percer des mystères jusque-là insoupçonnés... Un génie méconnu de son vivantEn 1512, Leonard de Vinci s’installe à Rome sous la protection des Médicis qui gouvernent alors le pays. De nouveaux artistes de talent comme Raphaël et Michel-Ange émergent et lui seront préférés... 1515, la bataille de Marignan permet au précurseur de la Renaissance de quitter l’Italie pour s’installer au Clos-Lucé, à côté du château d’Amboise, en France, à la demande de François 1er qui lui permettra de faire tout ce qu’il veut pourvu que cela soit innovant ! Le roi de France a soif de modernité et veut imposer le style italien chez lui. Mais Leonard de Vinci est vieillissant et affaibli. Il ne produit presque plus rien. Il meurt dans les bras de son dernier protecteur en 1519, à 65 ans. La plupart des travaux artistiques et scientifiques de ce grand génie ne feront que peu écho de son vivant. De Vinci plus qu’un artiste, plus qu’un scientifique, se révèle un grand visionnaire : il avait, dans tout ce qu’il faisait, tellement d’avance qu’il ne pouvait être vraiment compris de son vivant. Ses inventions telles que le bateau à aubes, le roulement à billes, l’hélicoptère ou bien encore le scaphandre, ne pouvaient être mis en application au XVème siècle, faute de matériaux technologiques à la hauteur. Il faudra attendre 500 ans pour que certains de ses plans voient le jour en trois dimensions...
Igor Capelle |
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