Brad Pitt, évoquant justement ce sujet de l’humilité
en rapport avec sa célébrité, confiait récemment à un
journaliste : Quand j’ai appelé mes grands-parents
l’autre jour, mon grand-père m’a dit : « J’ai vu ton
film ». Je lui demande lequel et là, je l’entends dire à ma grand-mère : « Betty, c’est quoi le nom du film
qu’on a vu la dernière fois et qu’on n’a pas aimé? ».
Si ce genre d’expérience ne vous remet pas les pieds
sur terre, alors rien ne le fera... De quoi humaniser
une icône dont personne ne peut nier que la principale
qualité est celle de posséder une grande intelligence
du cœur… L’errance avant la Terre Promise…Bien qu’il ait conservé de son éducation chrétienne des convictions profondes qui ne le quitteront jamais tout au long de sa carrière, le jeune Brad souffre de la religiosité étouffante de la tradition puritaine anabaptiste. Il avouera d’ailleurs plus tard : Je ne comprenais pas cette idée d’un Dieu qui veut être reconnu, qui veut être proclamé le meilleur en échange d’une joie éternelle ou d’une indifférence absolue en cas de non-obéissance. Aussi, comme tout adolescent, il remet cet enseignement en question, fait preuve d’une opposition constructive et va errer dans plusieurs directions avant de trouver sa voie. Ainsi, après avoir entrepris des études d’architecture et de design, il leur préfère le monde du journalisme et de la publicité. C’est d’ailleurs dans ce but qu’il s’inscrit à l’université de Columbia de New York, commençant à s’intéresser à la diversité et à la complexité du monde. C’est sans doute là qu’il puise l’inspiration pour composer ses futurs personnages. Mais avant d’obtenir son diplôme, sur les conseils de Jay Morin, un ami d’enfance, il choisit, avec quelques dollars en poche, de faire le grand pas. Il part pour La cité des anges, Los Angeles. C’est décidé, Brad veut être acteur... Ayant enfin identifié son désir, rien ne l’arrête désormais et sa persévérance va faire le reste. La partie est loin d’être gagnée mais le jeune-homme croit en lui et ne rechigne pas à exercer de multiples petits boulots pour subsister, avant de réaliser le rêve de sa vie. Tour à tour déménageur, chauffeur-livreur ou encore serveur pour une chaîne de restaurants, Brad Pitt suit en parallèle des cours d’art dramatique dans l’atelier de Roy London. Publicité, cinéma, télévision…Il faudra attendre 1987 – Brad a alors 25 ans – pour qu’un producteur de la série télévisée « Dallas » remarque l’acteur potentiel dans une publicité pour les jeans Levis et lui propose un petit rôle. Cette première apparition lui ouvre les portes de la télévision et on le retrouve notamment aux côtés de Juliette Lewis dans «Trop jeune pour mourir», puis au cinéma avec «Neige sur Beverly Hills» de Marek Kanievska. En 1991, sa composition du rôle d’un auto-stoppeur sexy dans le film de Ridley Scott,«Thelma et Louise», lui permet de sortir enfin de l’anonymat. Le public l’adopte et la profession s’intéresse sérieusement à lui. L’année suivante le grand Robert Redford, que certains identifient comme étant son père spirituel, lui offre un rôle dans « Et au milieu coule une rivière ». À partir de là, les succès cinématographiques s’enchaînent. En 1994, il tourne avec Tom Cruise dans «Entretien avec un vampire» de Neil Jordan. Puis il est le fils aventureux et préféré d’Anthony Hopkins dans le drame romantique «Légendes d’automne» (1995) d’Edward Zwick. Brad Pitt se révèle être un acteur hors pair, que l’on ne peut enfermer dans aucun personnage. Il excelle dans tous les genres, du thriller à l’aventure, en passant par les films engagés et les comédies romantiques. Séduisant aussi bien le grand public que les cinéphiles avertis, Brad est un comédien authentique, à l’aise dans un rôle de bad boy comme dans celui de gentil garçon. Une vie sur-médiatiséeLorsqu’on est considéré par les médias comme un sex-symbol, il est difficile d’échapper à certains commentaires pas toujours agréables : La célébrité est une garce, lancera Brad Pitt dans ses moments de découragement. Il a son franc-parler : Personne ne devrait s’exprimer sans savoir de quoi il parle, affirme-t-il. Quand des journalistes me demandaient ce que je pensais de la situation politique du Tibet vis-à-vis de la Chine, je leur répondais : « Mais qui ça intéresse ce que je pense de la Chine ? ». Je ne suis qu’une pute... d’acteur, moi ! Acceptant toutefois le revers de la médaille, il dira aussi avec une sagesse évidente : Je fais partie de ces gens qu’on adore détester. Je n’en veux pas aux gens, c’est génétique. Fiancé à l’actrice Gwineth Paltrow de 1995 à 1998, Brad se marie avec Jennifer Aniston en 2000 et entame une relation avec Angelina Jolie en 2005 auprès de laquelle il élève 6 enfants. C’est comme si Brad avait eu besoin de symboliser par trois unions successives le processus d’évolution d’une vie conjugale. Résolument positif, aucune rancœur dans ses propos lorsqu’il déclare : Je ne me retourne pas en arrière en pensant que mon mariage avec Jennifer Aniston a été un échec. J’y repense plutôt comme quelque chose de plaisant... Des talents au service des autresOutre le fait que Brad Pitt a prouvé ses qualités de cœur et son sens de la famille en adoptant des enfants, l’acteur est toujours à l’affût d’une cause à défendre. Que ce soit en faveur des exilés de la Nouvelle-Orléans (5 millions de dollars offerts pour la reconstruction), ou pour la création d’une fondation de lutte conte le sida, en passant par tous les voyages de par le monde qu’il effectue avec Angelina pour venir en aide à l’humanité, l’acteur met définitivement sa notoriété au service des plus démunis. Poursuivi par les paparazzi à la naissance de ses enfants, Brad témoigne : Ils étaient prêts à tout pour ces photos. Angie et moi nous sommes dits que nous pouvions peut-être prendre l’argent et le reverser pour une bonne cause. Et c’est ce que nous avons fait… Magnifique façon de redistribuer et de faire fructifier ses talents.
Charles Rouby |
Mentions légales Signesetsens.com ©