Jean-Michel Basquiat voit le jour le 22 Décembre 1960 à Brooklyn, un quartier pauvre de New York. Son père, Gérard Basquiat, est originaire de Port-au-Prince en Haïti et sa mère, Mathilde, est de Brooklyn, de parents portoricains. Très tôt, le jeune Basquiat montre un intérêt prononcé pour les arts graphiques. Sa mère l'accompagne régulièrement dans les musées et l'encourage à dessiner.
L'artiste du Bronx
En 1977, Basquiat et son ami graffeur Al Diaz commencent la peinture au pistolet en tagant des aphorismes énigmatiques sur les wagons de métro et sur des façades du Bronx. Il signe ses premières œuvres SAMO (Same Old Shit). À partir de 1978, le jeune artiste gagne sa vie en vendant des T-shirts et des cartes postales illustrés par lui-même. Au début de l’année 1983, il passe régulièrement une partie de ses nuits au Club 57 et au Mudd Club, « boîtes » fréquentées par David Bowie, Madonna et un certain Warhol... Ayant une admiration pour les créations du célèbre Andy, Basquiat réussit un soir à lui faire passer une de ses cartes postales... Ce sera le début d’une longue amitié, d’une admiration réciproque et le commencement d’une collaboration qui ne cessera qu’à la mort du prince du Pop-art.
La star Basquiat
En 1984, Basquiat devient une véritable star. Il expose dans les plus grandes galeries new-yorkaises, ainsi que dans les grands centres d'art contemporains européens. Ses œuvres s'arrachent à des prix hallucinants, atteignant jusqu'à 400 000 dollars pour certaines ! L'année suivante, il fait la couverture du New-York Time. Bien que très riche, il continue d'occuper un atelier dans le sous-sol d'un immeuble vétuste. Sa consommation excessive de médicaments et d'héroïne inquiète ses proches. Il devient paranoïaque…
La drogue
En 1986, Jean-Michel se rend en Afrique pour la première fois, cette Afrique qui l'influence tant. Il expose une partie de son travail récent à Abidjan. Quelques mois plus tard, il expose à Hanovre, une première pour un artiste aussi jeune. Le 22 février 1987, son ami Andy Warhol décède. Le jeune Basquiat semble très affecté par la disparition de celui qui l'avait pris sous son aile, faisant de lui une célébrité. Mais il continue de produire à un rythme soutenu. En 1988, Paris et Londres l'accueillent. La critique l'encense. Bien qu'au firmament, il n'arrive toutefois pas à décrocher de l'héroïne. Il décide alors de séjourner dans son ranch d'Hawaï afin de ne plus fréquenter un entourage de mauvaise influence. Mais la capitale américaine de l'art lui manque. Pensant être sorti de sa dépendance à la drogue, il décide de retourner dans son ancien atelier de New-York. Il rechute rapidement et sombre dans une profonde dépression.
Une carrière sidérale
Le 12 août 1988, Jean-Michel Basquiat est retrouvé mort d'une surdose d'héroïne dans son atelier. Il a 28 ans...
Puisque rien ne prédisposait cet homme à figurer dans les catalogues de musées ni dans les collections privées les plus prestigieuses, on serait tenté d'émettre l'hypothèse que ce que le hasard lui aura offert très tôt, sa destinée funeste lui a repris tout aussi vite. À 25 ans, une rétrospective de l'œuvre de ce précurseur lui est consacrée dans trois des plus grands musées au monde alors qu'il ne peignait que depuis 5 ans. Cependant et comme bien souvent, à l'instar de son illustre prédécesseur Vincent Van Gogh, à génie exceptionnel, démons exceptionnels ! Elisabeth Couturier écrira dans la revue des Beaux Arts quelques jours après la mort du jeune artiste : Il est jeune, il est métisse, il est beau, il se drogue, il tague dans le métro, il adore Ray Sugar Robinson et Charlie Parker, il peint des toiles immenses qui ressemblent à des pans de mur du Bronx par temps d'émeute, il meurt d'une overdose à 28 ans... Récemment, une de ses œuvres a été vendue aux enchères à New-York 15 millions d'euros... Basquiat fait partie maintenant du top 20 des artistes les plus chers du monde, toutes périodes confondues.
Ivan Calatayud