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Né le 29 août 1958 dans une obscure banlieue de Chicago, Michael va devenir très tôt le chanteur, danseur, auteur-compositeur le plus adulé des foules. Une vie qui va influencer non seulement la musique, la danse mais aussi toute une conception du spectacle. Il fut le premier à concevoir le clip vidéo accompagnant une chanson, le Septième Art venant souligner le génie créateur de cet extra-terrestre qui continuera à inspirer des générations d'artistes. Retour sur un parcours unique. Une enfance vouée à la célébritéLe couple parental de Michael est formé de Katherine Esther Scruse et de Joseph Jackson. Ils auront ensemble neuf enfants. Michael est le septième de la fratrie. Alors que Katherine élève sa couvée tout en faisant de petits travaux pour arrondir les fins de mois, Joseph travaille dans une aciérie mais joue aussi de la guitare dans un groupe de rythm and blues. La vie chez les Jackson n'est toutefois pas très festive. Katherine, malgré l'opposition de son mari, inculque à ses enfants la doctrine austère des témoins de Jéhovah dont Michael ne se séparera officiellement qu'en 1987 : Je n'ai pas eu la chance de m'amuser comme tous les autres enfants. Pas de Noël, pas de fêtes… Désormais, j'essaie de compenser, déclare un jour Michael, justifiant son besoin de rêver toujours plus… Heureusement, il y a la musique. Le soir le pater familias, admiré et craint à la fois, joue. Toute la famille a enfin le droit de chanter et de danser. Interdiction cependant de toucher à la guitare en son absence sous peine de rudes punitions. Pourtant, la petite histoire rapporte que l'un de ses fils passera outre et finira par casser une corde de l'instrument paternel. Joseph ne met d'ailleurs pas sa menace à exécution ayant découvert que son grand fils Toriano, dit Tito, a profité de sa transgression pour exceller dans la pratique de la guitare. La meilleure éducation au monde est de regarder les maîtres à l'oeuvre, dira un jour Michael, livrant peut-être ainsi un des secrets de son talent. L'idée vient alors à Joseph de former sa progéniture. Jermaine apprend à jouer de la basse et Michael chante. Bientôt, un groupe de cinq jeunes Jackson (les Jackson Five) commence à se produire sous la houlette de leur père. Jackie, Tito, Jermaine, Marlon et Michael sont bientôt repérés par le PDG de Tamla Motown, Berry Gordy, appuyés par une marraine de choix, Diana Ross. La firme de disques emploie essentiellement des musiciens noirs jouant du rythm and blues. Peu à peu, une tension se met en place entre Berry et Joseph, ce dernier sentant que sa petite troupe lui échappe. Mais le succès est fulgurant au point qu'en 1971, un dessin animé de 24 épisodes raconte la saga des Jackson. Michael a 13 ans lorsque la notoriété est au rendez-vous. Au point qu'il réalise un premier album solo, « Got to be there », qui sort en janvier 1972… Star des années 80Malgré un succès qui ne se dément pas, le chanteur fétiche des Jackson Five, Michael, décide peu à peu de voler de ses propres ailes. Son talent, révélé et exploité à outrance par son père au sein du clan, a besoin d'espace. La firme Tamla Motown est même trop étriquée pour sa boulimie de création. Le rythm and blues ne lui suffit plus. Michael a beaucoup observé Diana Ross et se sent prêt. C'est ce qui lui fait choisir CBS, plus conforme à ses aspirations. Jermaine, même s'il a des velléités lui aussi à faire une carrière solo, ayant épousé la fille de Berry Gordy, préfère rester chez Tamla Motown. En 1982, l'album « Triller » consacre le génie de Michael Jackson. Vendu à plus de 100 millions d'exemplaires, alliant hip-hop et R'n B, Michael devient avec ce disque l'un des trois artistes les plus cotés, avec les Beatles et Elvis Presley. Certains vont jusqu'à affirmer qu'il les dépasse en terme de royalties. Son clip innovant et son pas de danse original (le Moonwalk) n'y sont certainement pas étrangers. Ni sa rencontre avec le producteur Quincy Jones, à la fois substitut du bon père, doté d'un excellent professionnalisme et sensible aux potentiels créatifs de l'artiste, rencontre qui propulse littéralement Michael Jackson dans les étoiles… Un être touchant et fragileLorsque l'on fréquente les étoiles depuis sa tendre enfance, il est difficile de vivre les contingences terrestres. Michael Jackson s'est plaint lors d'une interview d'avoir très mal vécu la sévérité de son père et ce que son extrême sensibilité a pris pour des brimades blessantes. Joseph se moquait du nez de Michael, sans réaliser la blessure narcissique qu'il engendrait ainsi. Michael est certainement resté un enfant, voire un adolescent, jusque dans sa cinquantième année. Neverland, sa propriété, se voulait un havre de rêve, protégé du monde des adultes. Ces adultes qui n'ont pas hésité à le traîner dans la boue, lui imputant des actes qui se sont avérés depuis purement fantasmatiques. Il a d'ailleurs été lavé de tout soupçon par un jugement, l'adolescent qui l'accusait ayant formellement reconnu qu'il avait menti. Pourtant, cet artiste croyait fondamentalement en la bonté humaine. Témoin l'hymne humanitaire « We are the world » qu'il compose avec Lionel Ritchie au profit des victimes somaliennes et éthiopiennes de la famine en 1985. D'ailleurs, Michael Jackson a dépensé plus de 400 millions de dollars au profit d'oeuvres caritatives… La vie qui chante et qui danseLa légende a aujourd'hui dépassé la réalité et les contingences. Qu'est-ce qui fait qu'après son décès, il ne reste finalement et heureusement que l'ineffable beauté de l'art ? Aucun homme politique n'a reçu un tel hommage funèbre. On a cru à un bugg informatique sans aucun précédent lorsque de par le monde, Internet s'est vu submergé de clics à propos de l'artiste ! On a parlé du syndrome de Peter Pan à propos de Michael Jackson. Et alors ? Est-ce que cela change le fait que son incarnation a fait vibrer de bonheur la moitié de la planète ? Et continue encore si l'on en croit la demande toujours croissante en ce qui concerne sa production artistique. Il y a même des personnes qui découvrent sa musique aujourd'hui. Les génies ne meurent pas vraiment. Michael Jackson semble avoir touché lui aussi l'essence mystérieuse de la vie qui chante et qui danse, au-delà des limites terrestres et malgré les qu'en dira-t-on. Ne suggérait-il pas d'ailleurs : Tout le monde devrait faire ce que son cœur lui dicte. Si on croit vraiment en quelque chose, il faut y croire jusqu'au bout et le faire…
Gérard Robert
Des repères qui se passent de commentaire…> Album « Thriller » : 1 000 000 de ventes en 1 mois > Fred Astaire déclare dans les années 80 à propos de Michael Jackson : Je suis un vieil homme, j'attendais la relève : elle est arrivée… > Artiste du millénaire : World Music Award en 2000 |
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