Coco Chanel,
une élégance
au parfum de revanche

 
Coco Chanel, une élégance au parfum de revanche
©iStock
 


Même si la vie ne paraît pas débuter sous les meilleurs auspices, une revanche est toujours possible. C’est peut-être la leçon la plus importante que Coco Chanel, cette grande dame de la haute couture, nous a laissée en héritage. Grâce à la combativité dont elle a fait preuve tout au long de sa vie, Coco Chanel a largement contribué, à sa façon, à la libération de la femme. Coup de projecteur sur une existence singulière…

L’apprentissage


Gabrielle Chanel est née le 19 août 1883, sous le signe astrologique du Lion, à Saumur, célèbre pour sa prestigieuse école de cavalerie du « Cadre Noir ». Jeanne Devolle, sa mère, est originaire de Courpière dans le Puy-de-Dôme. Elle est souvent seule à élever ses enfants. De santé fragile, elle survit en réalisant de petits travaux de couture. Albert, son père, est camelot sur les marchés et donc souvent absent. Issu d’une famille de marchands forains, il apparaît comme quelqu’un d’irresponsable (il abandonnera ses enfants à la mort de Jeanne) mais laissera à Gabrielle l’image de quelqu’un de très ambitieux qui part faire fortune en Amérique. Gabrielle fantasmera toute sa vie, malgré la réalité des faits, que son père n’adorait qu’elle et ne permettra pas qu’on le critique. Elle a douze ans quand sa mère, asthmatique, meurt. L’inconscient de Gabrielle va sans doute essayer de résoudre ce qui sera vécu comme une double trahison en recréant de façon fantasmatique le couple parental. Elle fera de la couture comme maman et sera indépendante comme papa. Mais pour l’heure, la jeune fille se retrouve dans un orphelinat à Aubazine, en Corrèze, en compagnie de ses deux soeurs. Certaines sources font état de deux frères qui auraient été placés chez des agriculteurs. Coco Chanel restant très discrète et ambivalente quant à ses origines, cultivant le mystère, laissera la légende faire son chemin… On raconte qu’elle se souviendra de l’orphelinat comme étant un lieu où elle a pris certes conscience du poids de la solitude, mais aussi de la force de l’imagination et de la volonté. Gabrielle aime coudre des vêtements pour ses poupées. Elle élabore consciemment et inconsciemment son oeuvre future.

Mademoiselle Coco


À dix-huit ans, Gabrielle quitte l’orphelinat. Elle s’inscrit comme élève sans ressources dans une école collégiale à Moulins, dans l’Allier. Elle y reste deux ans, jusqu’au moment où elle commence à travailler dans un magasin de vêtements en compagnie de sa tante Adrienne, la soeur de son père, âgée de vingt ans elle aussi. Mais Gabrielle rêve de s’échapper de cette existence étriquée et essaie d’autres emplois. Sa soif d’aventure, sans doute le fruit d’un père idéalisé à l’extrême, la pousse à aller de l’avant. Ne comptant que sur elle, le soir venu dans la ville de garnison, elle donne un tour de chant au café-concert La Rotonde, fréquenté par des officiers de cavalerie. Gabrielle interprète parmi son court répertoire «Qui qu’a vu Coco dans l’Trocadéro ?», une chanson relatant l’histoire d’un chien perdu. « Coco » est aussi le surnom que lui donnait son père lorsqu’elle était petite. Cet épisode lui ouvre les portes d’un Nouveau Monde. Elle rencontre Étienne Balsan. Celui-ci, riche éleveur, tombe amoureux de la chanteuse et devient son protecteur. Elle découvre avec émerveillement la vie de château à Royallieu, petit village près de Compiègne. Durant leur liaison, Coco se familiarise avec les us et coutumes de la haute société mais ne cède pas pour autant à l’oisiveté. Son temps est consacré à s’imprégner de l’enrichissante initiation prodiguée par Lucienne Rabaté, célèbre modiste du moment et à confectionner elle-même de petits chapeaux originaux qu’elle pose très bas sur son front. Elle fréquente les hippodromes, ces lieux où il faut voir et être vue. Mademoiselle Coco sait s’y faire remarquer et peaufine son image. Elle n’arbore pas les robes des grands couturiers mais ses propres réalisations. Elle impose un style décalé, tantôt écolière en tenue sobre et sage, noire et blanche (rappelant son enfance), tantôt garçonne, n’hésitant pas à porter polo et jodhpurs, tenue empruntée aux cavaliers. Mais Gabrielle joue franc jeu. Elle n’est pas amoureuse et ne tient pas à se faire entretenir. Son objectif est l’indépendance. Pas question d’être une femme soumise ! Sa sincérité lui vaudra d’ailleurs de conserver l’amitié fidèle d’Étienne. Celui-ci lui propose d’utiliser sa garçonnière parisienne en guise d’atelier. Elle y confectionnera des chapeaux qui trouveront acquéreurs.

Une ascension foudroyante


En 1908, Gabrielle rencontre Arthur Capel, dit « Boy ». Il est l’ami d’Étienne. Elle le rejoint dans son appartement de l’avenue Gabriel. En 1909, son amant britannique lui prête les fonds nécessaires à l’achat d’une patente. Elle s’installe dans des locaux beaucoup plus grands au 21 de la rue Cambon, dans le 1er arrondissement. La boutique ne désemplit pas. Et la clientèle est fortunée. L’année suivante, Coco élargit sa gamme de produits. La sobriété du tailleur qu’elle porte cette même année à Longchamp crée l’engouement : sa ligne de vêtements haute couture est lancée. En 1913, pendant les mois qui précèdent la Grande Guerre, elle ouvre sa première boutique de mode à Deauville.

La consécration et l’indépendance


En 1916, en pleine guerre, Coco Chanel a un coup de génie : elle comprend que les femmes ont des besoins nouveaux. Elles doivent par la force des choses être plus actives et remplacer les hommes. Il faut qu’elles soient libérées de leurs entraves vestimentaires. Plus question de porter des robes encombrantes pour aller au travail. En pleine période de pénurie, Chanel se fait livrer par un importateur américain, Charles Ritz, gratuitement et en grande quantité, des pièces de jersey. En effet, personne ne voulait d’un tissu utilisé traditionnellement pour confectionner des dessous d’homme. Chanel impose l’étoffe et crée des vêtement élégants, sportifs mais surtout confortables. Ceux-ci permettent aux femmes de bouger, de croiser les jambes, de monter et descendre d’une auto… On ne peut s’empêcher de penser à ce père adoré, parti en Amérique faire fortune. Ce n’est certainement pas par hasard que l’inconscient de Gabrielle prend sa revanche sur ce père qu’elle a toujours attendu mais qui n’est jamais revenu. Ce n’est pas par hasard aussi, en empruntant un style de vêtement destiné aux hommes et imposant le travail du jersey, que Chanel donne un nouveau tournant à la mode. Et pour couronner le tout, son premier modèle est publié dans Harper’s Bazaar, première revue de mode des États-Unis d’Amérique. D’autant que cette consécration lui permet de rembourser Boy Capel et d’accéder à une totale indépendance financière. Une vie de défis
Parvenue au sommet de la gloire et de la richesse, Coco Chanel reste une anti-conformiste. Coco fait toujours ce qui ne se fait pas, au risque parfois d’aller au devant de gros ennuis. Elle est attirée par les personnalités les plus dérangeantes, les plus contestées et les plus désargentées du moment. Elle héberge Stravinsky et les siens pendant deux ans à Garches. Elle signe des chèques à Diaghilev, lui évitant un désastre financier. Elle paye même ses funérailles. Elle pousse l’outrance jusqu’à vivre durant la Seconde Guerre mondiale avec un officier allemand. C’est seulement grâce à Winston Churchill, rencontré lors de sa liaison avec le duc de Westminster, qu’elle échappe au pire. Coco Chanel est une femme de caractère, certainement très perturbée par son enfance, sur laquelle elle pose un déni au point de friser la mythomanie tant ses versions diffèrent selon les moments et les interlocuteurs. Le domaine de la mode relève plus du «paraître» que de l’être mais Gabrielle sait allier esthétique et pratique. Ainsi, quoi qu’il en soit, avec le parfum n° 5 lancé en 1921 et le tailleur Chanel créé en 1953, elle est à l’origine d’un patrimoine intemporel. Le jour de son décès, à 88 ans, après une vie hors du commun et alors à la tête d’un véritable empire, elle aurait eu ces derniers mots : « Vous voyez, c’est comme cela qu’on meurt...» : un ultime défi à la disparition précoce de ses parents ?

 

Gilbert Roux

 

main
cadeau signes-et-sens-magazine-leader-magazines-gratuits-web gratuit signes-et-sens-magazine-leader-magazines-gratuits-web magazine Votre Blog & Forum de Signes & sens



 
 

Signes & sens, le site créé pour les femmes et les hommes respectueux de l'écologie relationnelle et environnementale...


Signes & sens Web
Psycho | Développement personnel | Santé / Forme | Sport & loisirs | Médecines douces | Bio | Cuisine | Beauté / Bien-être | Parapsychologie | Jeux / Psy-tests | Psychobiographies | Interviews | Bulletins d'humeur | Espaces : Psycho - Être - Confiance en soi | Parents - S'entendre - Relations positives |  Coaching - Se réaliser - Maîtrise de soi | Zen - Se régénérer - Beauté intérieure | Amour - S'aimer - Couple et intimité | Foi - Être croyant - Engagements | Astro - Prédire - Ésotérisme - Horoscope | Création - Créer - Expression artistique | Détente - Se libérer - Vitalité du corps et de l'esprit | Beauté - (Se) séduire - Bonheur d'être soi | Minceur - S'alléger - Changement harmonieux | Forme/Santé - Se ressourcer - Douceur de vivre | Habitat - (Se) préserver - Confort intelligent | Bio - Vivre sain - Respect de soi et des autres |  Spécialistes : Psychothérapies - Psychologie - Psychanalyse | Bien-être et santé - Vitalité - Bio | Parapsychologie - Spiritualités vivantes - Thérapies alternatives | Développement personnel - Coaching | Stages et Formations | Jeux-test - Bilans psychologiques gratuits | Conférences Psy Audio gratuites - MP3 | Astuces pratiques maison | Conseils Doctophyto|Ne déprimez plus | Nos prénoms nous parlent | Phrases positives de réussite | Foire aux questions Parapsy | Mes bonnes résolutions | Bons plans | Vos envies ont leur solution | Professionnels, dites NON à la crise | Shopping | Encore + de partenariat professionnel |Notoriété et référencement | Optimisation Web | Réseau social alternatif / Forums & Blogs.

Signes & sens Pratique

Service Publicité - Tél : 09 64 27 16 19

Signes & sens Mémo
Signes & sens - 17 Boulevard Champfleury - 84000 Avignon - Tél : 04 90 23 51 45



Mentions légales  Signesetsens.com ©