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Le développement personnel
dans Signes & sens
Les bonnes raisons de s’aimer
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La célèbre injonction biblique, « Aime ton prochain comme toi-même », demande un préalable non négligeable. En effet, comment aimer l’autre quand on ne s’apprécie pas ?
Pour « Apprendre à aimer », comme le chante si bien Florent Pagny, apprenons d’abord à nous unifier afin de proposer à notre partenaire une relation cohérente : pré-requis incontournable, la confiance repose sur la certitude de mériter le bonheur. Il s’agit d’une conviction que chacun peut acquérir. Poser des actes évolutifs, donner le meilleur de soi-même, être capable de persévérer, toutes ces attitudes seront les conséquences d’une bonne estime de soi. Le docteur Nathaniel Branden, auteur de « Les six clés de la confiance en soi », publié aux Éditions J’ai lu, écrit : Lorsque je me respecte et demande aux autres de me respecter, j’induis une réaction appropriée. Face à cette réaction, je sens se confirmer ma croyance initiale. Si je suis le premier à me manquer de respect, il y aura toujours quelqu’un pour me prouver que j’ai raison… Soyons donc aimable à nos propres yeux dans un premier temps.
Arrêtons de nous persécuter
Il est une obligation d’identifier ce qui fait que nous ne nous aimons pas : un corps perçu comme disgracieux, une timidité excessive ou tout pseudo-défaut qui nous empêche de vivre pleinement. Le maître-mot ensuite consiste à positiver cette situation car nos luttes doivent être plus fortes que nos douleurs*… Le combat, pas toujours facile, va permettre de renverser la vapeur. Pour cela, connectons-nous sur un registre que nous possédons tous à profusion parce qu’il nous est inné, c’est-à-dire notre imaginaire. Comme tout ce qui existe ici-bas, il renferme deux profils, le bon et le mauvais. Or, nous sommes souvent enclins à tenir compte des messages de scenarii catastrophes issus du mauvais imaginaire. Et comme ce que je redoute m’arrive, nous avons la fâcheuse habitude de nous enfermer dans la ronde infernale des échecs. Mais, ce qui est pire, de nous y conforter. Pourtant, il ne tiendrait qu’à nous − et nous en avons le pouvoir − d’inverser le processus. Exemple : Je me lève ce matin avec la désagréable sensation que mon supérieur hiérarchique va encore me persécuter à cause de mon manque de rapidité à exécuter les tâches qu’il me confie. Résultat, je me dépêche pour être en avance à mon travail. Le problème, c’est que j’en ai oublié mes dossiers et que je suis obligé de retourner à mon domicile pour finalement arriver avec 10 minutes de retard et subir les reproches du patron. Un comportement juste aurait été d’accepter mon manque de rapidité et de déclencher mon imagination sur tous les avantages qu’il y a à respecter son propre rythme. La fable « Le Lièvre et de la tortue » aurait suffi à une compréhension efficace : J’ai toujours mené mes dossiers jusqu’au bout alors que mon collègue, qui court dans toutes les directions à la fois, cherche plus à séduire sa hiérarchie qu’à faire preuve d’efficacité. D’autant qu’il me fait souvent perdre mon temps en me parlant de ses faits et gestes. En fait, dans cet exemple, l’agresseur n’est manifestement pas le patron mais ce collègue faussement zélé. Le vrai problème soulevé, il suffira de prendre la résolution de poser une bonne distance avec lui et de se préparer dans la sérénité à cette nouvelle journée.
L’amour est en nous
Il est une erreur, au demeurant très humaine mais teintée d’immaturité, qui veut que notre bonheur doive dépendre de l’autre : Si tu m’aimais vraiment, tu ferais ceci, tu dirais cela... Cette demande d’amour, non seulement ne sera jamais comblée mais peut se retourner en son contraire. À force de réduire cet autre à un objet censé répondre à toutes nos frustrations, on prend le risque de faire naître la haine responsable de tant de déchirures dramatiques. La sagesse requiert, au contraire, que l’on se frustre de ce que la psychanalyse appelle l’étayage, seule façon de se libérer et de libérer autrui. Le partenaire nous aimera davantage car il aura la certitude qu’il ne sera en aucune manière pris en otage. Pour parvenir à cet état, il faut puiser en nous cet amour que nous seuls pouvons nous accorder. Ainsi, apprendre à s’aimer est indissociable d’une bonne connaissance de soi. Si le besoin d’être aimé ne trouve aucune issue, devient trop invalidant, n’hésitons pas à consulter un spécialiste de la psychologie. L’amour de soi est inhérent à chacun d’entre nous mais il est parfois si enfoui qu’il peut être nécessaire de demander de l’aide pour apprendre à le découvrir. La preuve objective que l’amour est en nous, c’est que nous sommes vivants et donc que nous en sommes issus.
Naître à soi m’aime
Si, jusque-là, nous avons l’impression de traverser un tunnel, c’est que nous avons décidé, comme le jour de notre naissance, de naître. Notre inconscient a enregistré, du fait même de notre existence, que l’amour est premier. Ainsi Aurélie était-elle condamnée par la médecine à mourir à la naissance ou à être débile. Plusieurs fois ses parents ont cru que c’était fini. Plusieurs fois Aurélie a contredit les médecins. Aujourd’hui, elle est certes sur un fauteuil roulant mais a bien l’intention de continuer à s’aimer, quoi qu’en pense l’Académie. Elle poursuit sa scolarité dans un CM1 et a, à sa façon, contribué à la loi actuelle pour l’intégration des enfants handicapés dans les écoles. Si un croyant y verra assurément La Grâce, un athée ne pourra que s’interroger sur la puissance du narcissisme...
Olivier Delègue
Ne pas faire subir à l’autre...
Messieurs, pas étonnant que vos épouses ou autres compagnes vous traitent d’égoïstes ! Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
> Quand une femme fait 6 heures de ménage hebdomadaires, vous en assurez (péniblement ?) 1 seule…
> Quand madame reste penchée au-dessus du fourneau pendant 10 heures dans la semaine, 1 heure et demie pour vous (tout confondu) semble vous épuiser. D’ailleurs, vous êtes plutôt accros du micro-ondes, alors que vous n’hésitez pas à critiquer votre partenaire si elle a quelques velléités à s’en servir : Ma mère, elle, laisse mijoter ses recettes toute la matinée, assénez-vous en plein repas dominical…
> Pour le repassage, tandis que vos exigences dans ce domaine dépassent parfois un peu les limites, une femme repasse en moyenne 3 heures par semaine. Mais lorsque vous êtes seuls quelques jours, vous trouvez rarement le fer à repasser ! Et même si vous cherchez à vous rattraper en ramenant la baguette de pain, vider la poubelle revient, en règle générale, à votre fidèle aimante qui se demande souvent, la mèche en bataille, ce que la gent féminine peut bien vous trouver… Cependant, peu à peu, le miroir devient probant : vous faites ce que vous voulez, mine de rien… Un bel exemple à suivre pour ces dames ?
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