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La santé et la forme
dans Signes & sens
Activité physique
et grossesse
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Entretenir sa forme pendant la grossesse, c’est possible et même recommandé. À condition toutefois de prendre certaines précautions...
Durant la gestation, le corps féminin a besoin d’être tonique pour porter une nouvelle vie. Aussi est-il bon de démédicaliser un tant soit peu une période qui n’est surtout pas synonyme de maladie, même si l’expression maladroite «tomber enceinte» peut parfois le laisser entendre. Une activité physique raisonnable et raisonnée, sauf contre-indication spécifique, prévient les problèmes de dos, permet de se détendre, et surtout met en condition l’organisme pour un accouchement de qualité… Mode d’emploi.
Une question de bon sens
La pratique d’une activité sportive est bien entendu liée au moment précis de la grossesse. Ainsi, sauf cas particulier et veto médical, les trois premiers mois, vous pouvez presque tout vous permettre. Par la suite, une élémentaire prudence s’impose. Il est évident que la future maman (simple question de bon sens) devra éviter le saut en hauteur ainsi que les sports de combat… Il n’est pas non plus prudent de faire de l’équitation, du ski, du squash… Bref, toute activité comportant un risque de chute. Si vous êtes passionnée de moto ou de randonnées à vélo (hormis le vélo d’appartement), il va falloir vous frustrer un minimum ! En revanche, la marche à pied ne pose aucun problème. Vous pouvez la pratiquer autant que vous le désirez. De même, si vous aimez nager, ne vous privez surtout pas ! La natation est l’activité idéale. Très avantageuse pour la musculature du dos et la respiration, elle possède en outre le très grand avantage de détendre. La sensation de légèreté dans l’eau permet d’oublier le poids supplémentaire et de se sentir portée de surcroît… De plus, c’est un sport qui peut se pratiquer jusqu’à l’accouchement. Si vous ne savez pas nager, pas de panique ! Il existe des cours de gymnastique douce très agréable. N’hésitez pas à vous inscrire pour une séance préalable. Par ailleurs, une activité, de plus en plus en vogue, pas vraiment considérée comme un sport à proprement parler, comporte des techniques bien adaptées à la situation, que ce soit au niveau physique ou mental : le yoga.
Vous êtes sportive
Dans l’introduction de son ouvrage intitulé « Le yoga de la femme enceinte », publié chez Médicis, Christine Colonna-Césari, professeur de l’École française de yoga de Paris, écrit à juste titre que la femme enceinte n’est ni une malade, ni une patiente… Elle devrait avant tout rester, à ses propres yeux, comme à ceux d’autrui, une femme de moins en moins passive et « patiente », de plus en plus consciente qu’elle a certainement mieux à faire durant sa grossesse que d’attendre patiemment que cela passe... Voilà un plaidoyer pour agir. Et surtout pour l’importance d’une adéquation corps/esprit. Une activité sportive bien dosée n’agit pas seulement sur le corps. Elle élimine aussi le stress. « Bien dans sa tête, bien dans son corps » : les deux devraient aller de pair. Bouger améliore la circulation sanguine, entretient la musculature mais fait aussi du bien au moral. Si donc vous avez un tempérament de sportive, pas question de tout arrêter pendant la grossesse. Il s’agit simplement d’adapter l’activité à la situation.
Vous n’êtes pas sportive
Ce n’est alors pas le moment idéal pour vous y mettre. D’autant qu’il n’y a aucune obligation de ce type. Le sport doit rester un plaisir et n’est pas une indication médicale pour la grossesse… Car des efforts mal dosés et faits à contrecœur peuvent vous mettre en danger, vous et votre enfant. En revanche, profitez-en pour apprendre des techniques de relaxation ou faire une préparation à l’accouchement d’inspiration psychanalytique. Renseignez-vous !
Geneviève Bouton
L’accouchement :
un exploit hors compétition !
À l’heure où les progrès en matière d’antalgique permettent de vivre un accouchement sans douleur physique (pour la mère), des questions ne manquent cependant pas de se poser: en effet, entre partisans d’une philosophie primairement judéo-chrétienne, prônant la souffrance, et ceux qui conseillent le recours à la péridurale, n’existerait-il pas une troisième voie ? Une voie qui prenne en compte la psyché de la mère… et de l’enfant... Depuis les travaux, au début du siècle dernier, du psychanalyste Otto Rank, la plupart des spécialistes reconnaissent que le bébé vit un véritable traumatisme en venant au monde. Au moment de la délivrance, il a besoin de se sentir accompagné. Les sages-femmes témoignent d’ailleurs de ce moment sublime qui suit tout de suite l’accouchement. Moment indescriptible mais réel d’authenticité. Au niveau inconscient, que dire de cette déconnexion des sensations de l’enfantement ? Sans être systématiquement contre la péridurale, la position psychanalytique interroge tout de même cette pratique qui tend à se systématiser (pour des raisons pas toujours avouées). Le risque n’est-il pas de banaliser le seul exploit unique, hors compétition ? Celui de donner la vie…
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