Au travers des siècles, peinture et sculpture ont été des moyens de représenter ou même d’exalter la beauté. Plus récemment et dans un autre domaine, la publicité a elle aussi reflété les canons de beauté du moment. De telles images rallient tous les suffrages. Aussi, pour séduire ou paraître gagnant, cherche-t-on à s’en approcher au plus près. Ces standards, généralement admis pour les femmes, le sont aussi de plus en plus couramment pour les hommes.
Pour autant, depuis peu, une tendance se dessine, de l’idéal vers la réalité. Sans plus faire appel au mannequinat, certains publicitaires choisissent des gens de la rue pour porter leur message. La diversité devient un atout dans lequel beaucoup se reconnaissent. Exit (enfin !) les complexes d’infériorité générés par une norme esthétique à atteindre.
Une histoire de mode
Selon la période historique ou la culture, les formes du corps féminin que l’on pense parfaites sont parfois aux antipodes les unes des autres. Ainsi, au fil des décennies, a-t-on tour à tour considéré l’idéal comme pouvant aller de formes généreuses, en lien avec la maternité, à la minceur, en passant par la tonicité d’un corps sportif et musclé, comme celui d’une statue grecque. S’approcher au plus près de cette silhouette pouvait demander d’user de corset, soutien-gorge ou autres accessoires et artifices de mode ou, à l’inverse, de les rejeter en bloc. En tout état de cause, la silhouette reconnue comme belle n’est pas la même d’un temps à un autre, non plus d’ailleurs que d’un lieu à un autre.
La minceur, vigueur ou fragilité
Pour certains, la minceur est un signe de bonne santé et de dynamisme, pour d’autres elle est fragilité jusqu’à même un état maladif. De fait, certains tempéraments développent une rondeur qui rime pour eux avec prospérité et sécurité ; elle contribue à parer la crainte de manquer de l’essentiel. Ils appréhendent une silhouette longiligne, vécue comme maigre, qui réveille en eux les échos de pénuries et précarités subies. À l’exact opposé, d’autres traquent les courbes et préfèrent une beauté filiforme qu’ils trouvent synonyme de légèreté ; ils honnissent tout surpoids. Une silhouette alourdie est alors une charge obsédante. Ainsi, selon que la période suit, ou pas, une crise majeure de l’Histoire, la minceur connotera, ou pas, avec une apparence à atteindre.
Belle et… sexy ?
Là encore il en va différemment d’une époque à l’autre. Mais aussi de l’un à l’autre. Quand on pense à la sensualité féminine, cela peut entraîner des vocabulaires bien différents. Pulpeuse, généreuse, accomplie… Ou, élancée, fine, féline… Et pourquoi pas ? À la condition – bien évidemment – de ne pas s’imposer à toute force de correspondre à tel ou tel modèle, ce qui ne peut que faire souffrir si l’on pense échouer. Sachons écouter ce qui résonne en chacun de nous et qui, assurément, n’est pas forcément identique à ce qui est censé susciter l’admiration. En matière de désir, la beauté ne peut qu’être un « ressenti » personnel. Non ?
Bernadette Faraud