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La santé et la forme
dans Signes & sens
Le caféisme recouvre l’ensemble des désordres causés par une consommation quotidienne excessive ou par l’absorption aiguë de trop fortes doses d’un liquide certes fort savoureux: le café. Stimulant bien connu et apprécié, ce délicieux breuvage peut ainsi générer une accoutumance avec nécessité d’augmenter les quantités bues pour conserver son effet dopant…
La caféine est isolée pour la première fois en 1820, dans les grains de café vert, par Runge et Von Giese. Si son taux reste plus élevé dans le café, la caféine est également présente dans le maté, les noix de Guarana, le thé, des boissons telles que les colas et les peppers, le chocolat. Notons qu’au-delà de 10 tasses par jour, l’effet stimulant recherché déclenche une vraie dépendance, avec risque d’une déstabilisation sur le plan psychique. Il s’agit-là d’une addiction particulière puisque son absorption s’inscrit dans le registre plutôt de la convivialité, à la maison comme à l’extérieur, dans les bars ou sur les lieux de travail. En fonction du métabolisme de chaque individu, des complications d’ordre neurologique, psychologique et cardiaque, peuvent à tout moment survenir.
Des effets visibles sur le psychisme
Dynamisant psychique, la surconsommation de café s’accompagne, paradoxalement, au fil du temps, d’une baisse des performances intellectuelles. L’individu devient nerveux, irritable, avec présence parfois de tremblements des membres supérieurs. L’insomnie et l’effet anxiogène sont majorés. Les terrains dépressifs sont amplifiés. L’anxiété généralisée se trouve transformée, selon les cas, en de véritables attaques de panique ou des syndromes confusionnels, qu’il s’agisse d’une intoxication aiguë ou chronique. Dans les maladies psychiatriques préexistantes, le caféisme tend à intensifier certains symptômes comme dans les psychoses, avec renforcement des processus paranoïaques, majoration d’un état maniaque ou apparition d’un processus de type hallucinatoire ou délirant.
Les répercussions somatiques
En favorisant le reflux gastro-œsophagien par ouverture du sphincter inférieur de l’œsophage et l’acidité gastrique, l’abus de caféine contribue à l’apparition ou l’aggravation d’ulcères gastro-duodénaux, d’œsophagites, avec risque de cancers digestifs. En outre, la caféine devient responsable de troubles du rythme cardiaque à type de tachycardie ou d’extrasystoles ventriculaires. Chez les femmes enceintes, l’absorption massive de café peut engendrer une arythmie cardiaque chez le fœtus par passage de la barrière placentaire. Dans les cas extrêmes, l’overdose en caféine est parfois léthale par fibrillation ventriculaire et décompensation cardio-respiratoire.
Un sevrage recommandé
Banalisée par la société, la caféine accompagne un grand nombre de sujets du réveil au coucher, conduisant même certains, de façon compulsive, au bar ! Sympathique à faibles doses, le café peut donc toutefois engendrer des troubles graves pour l’individu. Sans oublier sa présence (à moindre concentration) dans certains sodas, notamment pour jeunes enfants… Une boisson énergisante certes mais dont il est prudent et recommandé de s’affranchir.
Marie Sveltana
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