Entre difficultés d’endormissement et réveils nocturnes, les troubles du sommeil sont relativement fréquents chez l’enfant puisqu’ils concernent 20 à 30 % d’entre eux. Ils constituent ainsi régulièrement un motif de consultation. Lorsque ces perturbations nocturnes persistent, ce sont souvent des parents aux yeux cernés, épuisés par des nuits trop courtes, oscillant parfois entre désarroi et désespoir, qui consultent avec une même plainte : « Il ne dort toujours pas, il faut trouver une solution »…
Les parasomnies sont définies comme l’ensemble des perturbations possibles du sommeil de l’enfant, en tenant compte bien évidemment de son âge et de leur caractère répétitif. Le nourrisson présente au début de sa vie des cycles de sommeil courts, avec une prépondérance de sommeil agité, qui évolue au fil des mois vers des phases de sommeil proches de celles de l’adulte. Il devrait normalement faire ses nuits vers l’âge de 6 mois. Parfois, son agitation nocturne est telle qu’elle empêche la famille de dormir, bloquant toute tentative de sommeil réparateur. Les troubles de l’éveil se produisent généralement en première partie de nuit durant la phase de sommeil lent profond. Les cauchemars se déclenchent en phase de sommeil dite paradoxale, soit plutôt en deuxième partie de nuit.
Les troubles de l’éveil
Si la différence entre éveils confusionnels et terreurs nocturnes n’est pas toujours évidente, l’intensité de la scène n’y est pas la même. Dans le premier cas, l’enfant a manifestement du mal à sortir de son sommeil. En opposition au parent qui essaye de l’apaiser, il grogne, ronchonne et semble poursuivre son sommeil tout en étant éveillé. Ces accès sont habituels avant l’âge de 5 ans et surviennent parfois aussi au réveil d’une sieste. Les terreurs nocturnes débutent, quant à elles, de façon brutale et sont caractérisées par de la violence : l’enfant semble effrayé, épouvanté. Les signes physiques sont manifestes : transpiration marquée, accélération du rythme cardiaque, difficulté respiratoire… Il crie les yeux grands ouverts, lorsqu’il ne traverse pas en courant la maison comme poursuivi par quelqu’un. Plus court que les éveils confusionnels, ce type d’accès peut durer de quelques secondes à plus de 20 minutes.
Et le somnambulisme ?
Il appartient également aux troubles de l’éveil mais il survient 1 à 3 heures après endormissement. Il se renouvelle parfois au cours de la nuit, avec des épisodes de durée brève. L’enfant – pris dans son rêve – déambule lentement, les yeux ouverts mais sans réaliser ce qui l’entoure. Il parcourt parfois l’habitation, peut descendre des escaliers, sortir de la maison au risque de se blesser. Docile, dans cet état, il se laissera reconduire dans son lit. Il est recommandé de ne pas le réveiller.
Les cauchemars
Ils sont fréquents entre 3 et 6 ans. Ces rêves, au contenu angoissant, finissent par interrompre le sommeil. Le tableau est généralement bruyant : angoissé, affolé, l’enfant se réveille le plus souvent en pleurs. Conscient de ce qui se passe, il est alors tout à fait capable de raconter à sa mère ou à son père ce qui l’a terrorisé, comme sa rencontre avec le vilain monstre ! Une fois rassuré et apaisé, il se rendort.
Une prise en charge adaptée
Quel que soit le mode de fonctionnement d’une famille, au sein d’une même fratrie certains enfants seront toujours plus sujets à développer ce type de crises. Devant la persistance de ces parasomnies, la discussion avec les parents permet de dépister, dans un premier temps, des facteurs susceptibles de favoriser le déclenchement de ces troubles. Soit, par exemple, une activité trop intense en journée, la consommation de boissons à base de caféine comme le coca avant le coucher, un rythme veille/sommeil mal équilibré ou l’accès à des films trop violents… Complémentaire, une prise en charge en médecine douce, en homéopathie ou en phytothérapie, représente souvent une aide précieuse. Enfin, devant la non-amélioration de ce symptôme, une approche psychothérapeutique peut être proposée.
Docteur Laurence Pescay