La mastication participe à la gymnastique naturelle de l'appareil manducateur. Dès que les dents apparaissent, il est bon d'inciter l'enfant à s'en servir, d'abord en mordant sur un anneau en caoutchouc (incisives), puis en mastiquant (molaires). Le passage de l'alimentation liquide aux solides doit être progressif afin de s'adapter au nombre de dents présentes. Dès que l'enfant a ses dents, les aliments proposés doivent être variés, fermes, naturels, non attendris ou ramollis artificiellement. Le tout mixé est à bannir. Le meilleur moyen d'apprendre à l'enfant à mastiquer longuement avant d'avaler est de montrer l'exemple en mastiquant soi-même. Lui apprendre à développer le sens du goût en mâchant est essentiel. On peut en faire un jeu, par exemple en lui faisant découvrir les changements de goût produits par une longue mastication, le goût sucré du pain, par exemple (toutefois, la viande ne gagne pas à être mâchée longuement). Ou encore mâcher sept fois avant d'avaler, voire jouer au jeu de la grimace : on commence le repas par un concours de grimaces masticatoires (qui installe rire et détente) et on le continue bien sûr par une mastication sans grimace. On peut également faire remarquer que la salivation en dépend. Enfin, il est bon d'œuvrer pour que l'enfant associe plaisir de la table, détente et convivialité, en supprimant toute autre activité (télévision, radio, téléphone, jeu). Si l'enfant refuse de mastiquer, il est important de ne pas faire de concessions, après s'être assuré qu'aucune gêne mécanique (amygdales hypertrophiées, dents abîmées ou mauvaise occlusion) n'entrave la mastication.
Estelle Vereeck*
*Pour en savoir plus, lire :
« Orthodontie. Halte au massacre »
Editions Luigi Castelli.