Bien connu des familles sous l’appellation « attaque cérébrale », l’AVC (accident vasculaire cérébral) surprend toujours par sa soudaineté. Son apparition sous la forme de déficits neurologiques signe la présence de lésions dans le cerveau comme la perte de la parole, le déficit moteur ou la paralysie complète d’un bras ou d’une jambe.
Selon les données de l’Inserm, l’AVC serait la 1ère cause du handicap acquis de l’adulte et la 3ème cause de mortalité en France. Dans 80 % des cas, son origine est ischémique en raison de l’obstruction d’une artère cérébrale par un caillot de sang, provenant directement du cœur ou détaché d’une plaque d’athérosclérose située sur un axe artériel, des carotides par exemple. Dans 20 % des cas, l’AVC est hémorragique par rupture d’une artère cérébrale et inondation du tissu cérébral en périphérie. Dans les deux cas, la région du cerveau non irriguée ou recouverte par une nappe de sang se détériore et perd rapidement ses fonctions. Prévenir les AVC requiert donc une intervention en amont, en luttant contre les facteurs de risques et en changeant parfois résolument de style de vie.
Les mauvaises graisses
Si le bon cholestérol (HDL cholestérol) est protecteur pour la santé, en revanche une augmentation du taux du mauvais cholestérol (LDL cholestérol) reste l’un des principaux éléments constitutifs de la plaque d’athérome et vecteur de maladies cardiovasculaires. Sans bruit, sans douleur, il se dépose à l’insu de la personne sur la paroi de ses artères. Que l’on y soit sujet ou non, il est donc bénéfique sur le plan cardiaque d’opter au quotidien pour une alimentation type régime crétois, pauvre en acides gras saturés, riche en antioxydants et en omégas-3. C’est faire le choix d’une nourriture saine et légère, riche en fruits et légumes frais, les viandes et poissons étant consommés grillés avec un filet d’huile d’olive.
Le tabac
Son incidence négative sur la santé est aujourd’hui bien documentée tel que l’insuffisance respiratoire, le cancer du poumon ou l’infarctus du myocarde. Mais les fumeurs auraient également deux fois plus de risques de développer un AVC. Une symptomatologie liée à la nicotine des cigarettes qui favorise la formation de caillots et aggrave l’hypertension artérielle installée.
L’obésité
Toutes les études le confirment, la proportion de sujets obèses est en augmentation dans notre pays. Quelles qu’en soient les raisons, comme une vie professionnelle intense, sodas, sandwichs et viennoiseries prennent souvent le pas sur les repas classiques. Le surpoids survient alors rapidement, générateur de diabète et d’hypertriglycéridémie, tous deux favorisant eux aussi les thromboses artérielles. Il est donc conseillé, de façon générale, d’éviter toute sédentarité et de limiter sa consommation de produits gras et sucrés.
La tension
L’hypertension artérielle est souvent asymptomatique et évolue sournoisement chez le malade. Élevée, elle constitue un facteur de risques importants d’AVC, en sachant qu’une tension dite normale, pour un individu sans facteurs de risques, ne doit pas dépasser 140/90. Cependant, quelques réflexes – auxquels on ne pense pas fatalement – parfois suffisent pour la régulariser, comme stopper les prises intempestives de bonbons à base de réglisse type zan ou cachou qui majorent la tension artérielle ! Si le régime sans sel strict n’est plus une obligation, la consommation des Français reste très élevée dans ce domaine. Saler moins ses repas ou diminuer ses rations de produits salés (certains fromages ou produits de charcuterie ou encore certaines eaux minérales) est donc recommandé.
L’accident ischémique transitoire ou AIT
L’AIT, comme son nom l’indique, est réversible et sans séquelles. Il doit cependant être pris très au sérieux. Son expression diffère d’un patient à un autre : difficulté d’élocution, désorientation temporo-spatiale passagère, perte d’une partie du champ visuel, sensations de fourmis ou de faiblesse d’une main, d’un bras ou d’une jambe. Le retour à la normale s’effectue en l’espace de quelques secondes, parfois de plusieurs heures. Véritable signal d’alarme avant l’AVC, l’accident ischémique transitoire nécessite un bilan médical complet afin d’éviter le plus possible une nouvelle crise.
Stop au stress !
Dans une société où le stress est devenu très présent, apprendre à se relaxer diminue les risques de poussée tensionnelle et donc d’AVC. Face à l’anxiété, la recherche de réconfort dans la nourriture, volontiers sucrée, ou le grignotage répété, est tentante. Parallèlement à une prise en charge médicale adaptée, la pratique d’une activité sportive (natation, vélo, golf...) est un atout de plus pour lâcher prise par rapport aux soucis quotidiens. D’autres se tourneront plus volontiers vers des techniques dites énergétiques, telles que le yoga, le Qi Gong ou le Tai Chi, pour se libérer de leurs tensions et accéder à un meilleur équilibre. Quoi qu’il en soit, une nouvelle hygiène de vie s’impose.
Docteur Laurence Pescay