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La santé et la forme
dans Signes & sens
« Notre corps physique possède une sagesse qui fait défaut à celui qui l’habite », affirme l’écrivain Henri Miller. D’où l’intérêt de l’écouter attentivement chaque fois que notre esprit a décidé de lui faire subir un changement…
Le docteur Gilles Pentecôte, auteur de « Mincir et manger sereinement », insiste tout au long de son propos sur l’importance d’apprendre à dialoguer avec son corps. Certaines personnes craignent que le fait de se réconcilier avec leur corps diminue leur motivation à mincir. Si c’est votre cas, soyez rassuré(e). C’est le contraire qui se passe car la source de motivation se modifie : il est plus efficace d’être motivé par l’estime de soi que par l’horreur de soi...
La sensation de satiété
Il est bien connu que plus on mange, plus on prend du poids, et inversement. Cette logique primaire ne suffit pourtant pas à différencier ce qui est du domaine du besoin physiologique et ce qui relève des pulsions psychiques, qu’elles soient conscientes ou inconscientes. Il faut dire que notre esprit est construit de telle façon que la confusion s’inscrit au départ de l’existence. Les spécialistes de la psychologie nous apprennent que dès la première tétée, l’enfant érotise la fonction d’autoconservation et associe plaisir et besoin, confondant les deux notions. Nos difficultés à renoncer à la viennoiserie de trop trouvent leur origine dans ce processus archaïque, commun à chaque être humain. Ainsi la sensation de satiété est-elle différente d’un individu à un autre, selon ses fixations inconscientes. Il est important de connaître d’emblée ce phénomène afin de commencer à se centrer sur les messages que nous délivre notre corps.
La distension de l’estomac
Le docteur Pentecôte nomme distension de l’estomac ce processus purement physiologique signalant que le corps a atteint ses limites d’absorption. Il s’agit d’un degré de remplissage stomacal qui se signale à notre conscience lorsque nous mangeons suffisamment lentement en restant attentif à l’acte de manger. Voilà pourquoi, entre autres, les diététiciens préconisent une ambiance calme lors des repas. Difficile de se centrer sur soi lorsqu’ils sont pris à la va-vite au milieu du brouhaha ou en travaillant sur son ordinateur…
La fatigue après le repas
Lorsque nous manquons d’énergie après un repas et ce, de manière récurrente, notre organisme nous alerte en nous informant que notre menu comporte des aliments renfermant une quantité excessive de sucre, de farine et de graisses. En effet, le pancréas, contraint de produire un taux élevé d’insuline pour éliminer la surcharge lipidique, fabrique une substance appelée tryptophane. Elle passe dans le cerveau et se transforme en sérotonine, connue pour être l’hormone du sommeil. Par ailleurs, le fait de trop boire – même de l’eau – a pour effet de diluer les sucs gastriques et de ralentir la fonction digestive.
Une éducation sensorielle
Reprendre contact avec son corps consiste à se reconnecter consciemment avec les cinq sens. À travers eux, nous établissons un lien avec l’extériorité et donc avec la nourriture que nous ingérons. Il est à noter aussi que l’odorat, le goût et la vue – voire le toucher – participent à la conscientisation de la fonction d’alimentation. Un exercice intéressant consiste, par exemple, à s’entraîner à définir une sensation gustative : La saveur est-elle plutôt salée, sucrée, amère, acide, piquante, un mélange de plusieurs notes ? Des couleurs peuvent être associées à ces perceptions. Le docteur Pentecôte incite à cette éducation sensorielle de manière à devenir gourmet plus que gourmand…
Patricia Manset
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