Il ne faut pas confondre la légèreté du poids avec la légèreté de l’être. À une époque où les diktats de la minceur persécutent la planète, on en oublie encore que l’essentiel se joue dans la tête…
Sans envisager une possible insouciance qui pourrait à la longue s’avérer démoniaque, avouons que se sentir aussi aérien qu’une plume est la preuve d’une bonne santé psychologique. Partant de cet état rêvé, une certitude est au rendez-vous : tous les obstacles se franchissent aisément et, d’ailleurs, le plus souvent ils sont inexistants dans ce cas de figure. C’est ce qu’explique Hugo Natoli, psychanalyste : Nos analysants nous le confirment à chaque fois. Lorsqu’ils se sentent libérés d’une lourdeur inconsciente, ils n’évoquent que des souvenirs ou des situations positives ! Même avis pour le docteur Fabienne Sermier- Remillon, médecin-homéopathe : Il est toujours curieux de constater l’énergie que retrouve un patient dès lors que sa psyché est débarrassée d’un fardeau imaginaire. Il redevient actif et passionné par sa vie… Autrement dit, nos lourdeurs répondent à un conflit inconscient, appelé complexe par Sigmund Freud, l’essentiel demandant ainsi de le liquider !
Comprendre
Il ne s’agit cependant pas de prendre les choses par le mauvais bout. S’il est très agréable de pouvoir remettre le maillot de bain de l’année précédente, il n’y a pas de raison de faire toute une histoire si quelques kilos sont venus empâter votre silhouette durant l’hiver. Dans son excellent ouvrage « Moins c’est mieux » paru chez Leduc.S Éditions, Michael Simperl rappelle que
dans la réalité, il est peu probable que qui que ce soit vous trouve vraiment « minable »… Il est de la plus grande importance d’apprendre à mieux vous connaître afin de comprendre ce qui vous perturbe, vous assombrit et rend
pesantes vos journées. Pour y parvenir, rien de bien compliqué. Passez en revue, à l’inverse, ce qui vous rend heureux dans votre vie actuelle. Il serait plus raisonnable de prendre la sage précaution de vous munir d’une feuille de papier, tant la liste sera longue ! Déjà vous sentirez-vous plus léger… Comme par magie. Et surtout, ce test élémentaire vous permettra de réaliser quels sont vos goûts, vos affinités. Une fois objectivés, ceux-ci vous révèleront que vous existez bel et bien. Comme le souligne encore Michael Simperl,
la connaissance de soi n’est pas seulement, pour tout un chacun, une clé pour mener une vie plus autonome et mieux remplie, c’est aussi une aide précieuse pour vivre « less »...
Évoluer light
Les sacs à dos que certains s’obstinent à porter dans leur tête traduisent en fait, le plus souvent, beaucoup de culpabilité. C’est ainsi que lorsque nous montons sur un
pèse-personne (!), il n’y a pas que le poids du corps qui parle… Le psychisme joue un rôle non seulement persécuteur mais il majore psychologiquement la montée de l’aiguille sur le cadran ! Fantasmatiquement bien entendu, mais toujours est-il qu’il
booste l’angoisse qui précède le résultat. Dans cet exemple précis, votre souci de perfectionnisme, allié à des critères dangereux d’une mode filiforme qui ne prend pas en compte l’individualité, vous fait situer la barre trop bas ! Il est question ici d’une représentation imaginaire qui gâche le plaisir de perdre deux kilos dès l’instant où vous avez décidé qu’il fallait que vous en perdiez cinq. Alors que, comme l’indique Michael Simperl,
c’est un progrès appréciable par rapport à la situation antérieure. Évoluer
light consiste donc à sortir de la confusion qui reconnaît comme mauvaise ambition celle de se mettre
in fine en compétition avec soi-même ! Se sentir léger avant toute épreuve, et celle de la balance en particulier, se résume ainsi à peu de choses : stopper le terrorisme relationnel dirigé contre vous et dont vous n’avez pas pleinement conscience. Il suffit juste pour y parvenir de repenser ce que vous croyez être votre problème et de le minorer en ayant des attentes de résolution raisonnables, c’est-à-dire progressives… Ne dit-on pas
à chaque jour suffit sa peine…
Chantal Calatayud
L’utile thérapie par le rêve
Carl Gustav Jung s’est inscrit dans les travaux de Sigmund Freud pour confirmer que le rêve peut être utilisé comme une médiation efficace. Ainsi en témoigne Virginie, 41 ans, sage-femme : De par mes études, j’avais fait le lien entre mes kilos excédentaires et les patientes que je suivais à l’époque qui, enceintes, présentaient les rondeurs de la maternité. Mais, le fait de me dire et de me répéter que je n’avais pas choisi ce métier par hasard, compte tenu de mon début d’obésité, ne faisait en rien céder mes résistances. Jusqu’au jour où j’ai découvert la thérapie par le rêve. Mon psychothérapeute, utilisant en induction les rêves que je lui apportais – y compris les bribes de rêves –, a mis a nu ma problématique. J’avais rêvé, au petit matin de cette consultation salvatrice, que je me trouvais au dernier étage d’une maison prise dans des inondations extrêmement graves et que je sentais que je ne m’en sortirais pas… L’interprétation s’est résumée au fait que j’avais éprouvé une souffrance psychique et organique terrible au moment de ma naissance pendant laquelle il avait fallu que je sois « forte »… À partir de cette séance, au cours de laquelle j’ai beaucoup pleuré, revivant ce moment douloureux inconsciemment, j’ai commencé à perdre mes kilos progressivement, sans faire le moindre régime. J’ai compris aussi également pourquoi je ne buvais pas beaucoup…