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La santé et la forme
dans Signes & sens
Le + santé ?
Un sommeil de bonne qualité…
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Selon une enquête statistique, 45 % des Français estiment manquer de sommeil et 1 Français sur 3 déclare souffrir d’insomnies. En 2007, le rapport Giordanella, du nom du médecin ayant effectué ce travail, signalait déjà aux instances gouvernementales que les troubles du sommeil constituent un réel problème de santé publique.
De son côté, Honoré de Balzac, auteur de la « Comédie humaine », affirme qu’il n’est pas de douleur que le sommeil ne sache vaincre… Sage expression, à condition toutefois d’abandonner certains a priori porteurs d’inquiétudes, un sommeil de qualité nécessitant ce lâcher-prise essentiel…
À chacun son sommeil
Une étude historique nous apprend que nous aurions perdu deux heures de sommeil en un siècle. Est-ce à dire que nous serions plus éveillés que nos ancêtres ? Dans ce cas, l’avenir nous appartient ! Si, au contraire, nous insistons sur la notion de perte, la sérénité risque de nous faire défaut… Les spécialistes du sommeil s’accordent à signaler qu’en la matière, il est plus sage de raisonner en terme de qualité plutôt que de quantité. Il ne s’agit donc pas d’imposer une durée normative identique pour chaque individu. La réalité montre, au contraire, que nous ne sommes pas égaux face au besoin de sommeil. Il existe en effet des gros dormeurs et des petits dormeurs. Le critère d’un sommeil régénérateur correspond au fait de se sentir en pleine forme au réveil. Certains ont besoin pour cela de 8 heures (durée généralement admise comme une moyenne), d’autres ont nécessité de dormir un peu plus, d’autres moins. Le record serait détenu par certains sujets pour lesquels 4 heures par nuit suffisent. Ainsi, le sommeil correspond à une activité physiologique vitale qui possède encore bien des mystères.
Vers une connaissance de soi
L’environnement, le mode de vie, ainsi que l’état émotionnel influent directement sur la qualité de nos nuits. Les docteurs Michel Dépinoy (médecin de santé publique) et Françoise Delormas (directrice de l’Association Nationale de Promotion des Connaissances sur le sommeil) pensent que la question doit être abordée sous ses aspects à la fois biologiques, psychologiques et sociétaux. Chacun a sa représentation du sommeil, expliquent-ils, et lui attribue des fonctionnalités, des qualités et des vertus. Elles renvoient à la connaissance de soi-même, elles interrogent notre capacité à connaître et à apprivoiser cette fonction vitale qui participe à notre équilibre de vie.
Un cycle à harmoniser
Le chercheur Raymond Leblanc, de l’Université d’Ottawa, explique dans une communication intitulée « Éducation au sommeil » : Nous sommes des êtres cycliques. Un sommeil de qualité devrait engendrer une veille énergique et vigilante d’une part et cette veille de qualité devrait assurer un sommeil reposant et réparateur. Ainsi les deux états de la conscience (veille et sommeil) sont-ils inextricablement liés. Un proverbe zen assure même que la qualité du sommeil dépend de la qualité de l’éveil. Cette philosophie donne d’ailleurs d’excellents conseils qui peuvent paraître étonnants mais qui possèdent l’avantage d’inviter au détachement. Pour exemple, elle préconise de se coucher seulement lorsque vous avez sommeil. Si l’endormissement ne vient pas durant la première demi-heure, levez-vous et adonnez-vous à une activité en retard ou lisez (de préférence assis). Définissez votre heure de lever et respectez-la quelle que soit la durée de votre sommeil. Votre organisme réagira spontanément pour s’adapter au rythme circadien qui est le vôtre. Plutôt que rester focalisé sur l’angoisse du manque, ce qui ne ferait que l’accentuer et troubler la paix intérieure propice à une nuit de qualité, une attitude saine consiste à laisser faire votre propre nature qui sait ce qui lui convient…
Lucien Gastet
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