Une amie me racontait qu'en raison d'un prurit récalcitrant depuis six mois, elle a été amenée à consulter un dermatologue. Accueil détestable de la secrétaire (c'est un classique de nos jours) qui mastiquait un chewing-gum tout en demandant la carte vitale les yeux rivés sur son ordinateur, salle d'attente minable et mal entretenue, revues anciennes abîmées et repoussantes, un monde fou, un patient pris toutes les dix minutes selon une régularité pendulaire, une anamnèse réduite à sa plus simple expression, un examen sommaire (c'est un euphémisme !), une ordonnance de corps gras (non remboursé) à utiliser pendant un mois...
" Et si ça ne passe pas Docteur ? ", se hasarda à questionner timidement la patiente... " Vous téléphonez pour prendre rendez-vous pour une biopsie ", répondit l'homme de science sans plus de détails ! Une poignée de main indifférente en guise de salut, retour au secrétariat, 28 euros à régler en sus pour 7 minutes d'une consultation qui n'en était pas une... Et les forums de regorger de ces récits ahurissants qui rappellent avec consternation que la majorité du corps médical a oublié le serment d'Hippocrate et la moindre déontologie ou autre éthique. Du vol autorisé ! Une honte à l'état impur... Sans compter que cette corporation passe son temps à revendiquer, alors que le principe de la Sécurité sociale est leur " vache à lait "...
En écoutant cette amie s'épancher, oscillant entre colère et désarroi, j'ai vite réalisé qu'en aucun cas avaient été mis en cause son alimentation, son fonctionnement hépatique, ses comportements psychologiques... En lui faisant part de mon étonnement, elle prit davantage encore la mesure de la malhonnêteté du praticien, spécialisé a priori (études et diplômes obligent) dans les maladies de la peau ! Ceci dit, elle m'avoua que sachant que la médecine française n'était plus ce qu'elle était, et pas ce qu'elle devrait être, c'était à elle de commencer par le commencement et de revisiter les fondamentaux : objectivation de son quotidien en terme d'hygiène alimentaire, analyse de ses dysfonctionnements, autoanalyse... Tout à fait d'accord avec cette saine réaction qui évoque la sagesse de Paracelse, médecin, alchimiste et astrologue du 16ème siècle, qui ne se gênait pas pour asséner déjà à son époque que " Celui qui ne sait rien, n'aime rien. Celui qui n'est capable de rien ne comprend rien. Celui qui ne comprend rien est sans valeur. Mais celui qui comprend, celui-là aime, observe, voit... "...
Mais que fait donc le Conseil de l'Ordre dans tout ça, histoire de réguler, enfin, une profession de santé qui se dégrade objectivement ? Peut-être avez-vous une réponse ? Personnellement, je m'interroge de plus en plus sur ce que serait la prise en charge médicale aujourd'hui si ledit Conseil de l'Ordre n'existait pas...
Carole Vallone