Il n’existe à aujourd’hui aucune certitude sur l’origine de l’humanité. Sinon qu’elle se confond avec l’origine de la vie ayant pris naissance dans cet élément exceptionnel qu’est l’eau. Certains paléontologues pensent que les premiers hominidés sont apparus en Afrique mais rien n’est définitivement prouvé à ce jour. Même la théorie de l’évolution de Darwin : certes, elle apparaît à ce jour la plus cohérente mais elle est toutefois soumise à de nouvelles investigations scientifiques. Le mystère reste donc encore à déchiffrer.
L’Homme est un être singulier, le seul à avoir accès au langage. De nombreux mythes en font une interprétation. Toutefois, indépendamment de ceux-ci, on peut historiquement donner quelques repères… Il y a plus de 3 millions d’années, selon le paléontologue Yves Coppens, vivait l’Homo habilis, capable de construire de sommaires outils. Puis l’Homme, qui se tient essentiellement debout (Homo erectus), possédant un gros orteil parallèle aux autres, est celui qui découvre et sait entretenir le feu. Enfin, l’Homme qui sait qu’il sait (Homo sapiens sapiens), notre ancêtre doué de réflexion, appelé aussi l’Homme de Neandertal est apparu, selon la science, il y a environ 100 000 ans. Il a disparu de manière énigmatique… C’est beaucoup plus tard qu’un autre Homo sapiens sapiens, l’Homme de Cro-Magnon, a laissé beaucoup de traces de son existence. En 1868, en Dordogne, on découvre notamment un crâne d’homme moderne… datant d’environ 40 000 ans !
Anticipation et conceptualisation
La capacité à se représenter la réalité et à la projeter est spécifique à l’être humain. C’est pour cette raison que les peintures rupestres sont les premiers témoignages que nous ont laissés nos ancêtres. Les grottes de Lascaux témoignent de la notion de beauté et d’harmonie. Mais on y voit aussi des formes de mains peintes sur la pierre. Les scientifiques ont pu ainsi s’intéresser à la différence fondamentale entre la main du singe et la main de ces Hommes préhistoriques, notamment en ce qui concerne l’opposition du pouce avec les autres doigts. Cette organisation singulière permet en effet une articulation spécifique, sans doute en lien avec les compétences manuelles de nos aïeux. L’Homme de Cro-Magnon, ce qui n’est pas le cas chez le singe, est capable de transmission. Les nombreux outils sophistiqués retrouvés prouvent bien ses compétences d’anticipation et ses facultés d’apprentissage.
Une sexualité différente : l’importance du regard
Dans le film « La guerre du feu » de Jean-Claude Annaud tiré du roman de J. H. Rosny, il est très intéressant de noter la scène où le héros, un homme préhistorique, pratique pour la première fois l’acte sexuel avec une femme en la regardant et découvre… l’amour. C’est la fameuse position du missionnaire. En effet, aucun animal n’agit de la sorte. À quel moment ce jeu du regard a permis à l’Homme de sortir de l’animalité ? La réponse n’est pas précisée par la Science. Elle se confond encore une fois avec le mystère de nos origines. On ne peut qu’imaginer. Mais n’est-ce pas là que réside la différence fondamentale entre l’Homme et l’animal ?
Les premières civilisations
Là aussi la prudence est de rigueur dans la mesure où certains spécialistes pensent que la terre a subi un déluge qu’ils datent d’environ 9 000 ans avant l’ère chrétienne. On retrouve d’ailleurs sa trace dans de nombreux mythes, de Platon aux textes bibliques, en passant par les Vedas, textes sanscrits très anciens. On pourrait donc supposer que les premières civilisations humaines nous sont encore complètement inconnues. Le mystère ici aussi reste présent. On ne peut donc que raisonner sur les vestiges existants qui feraient remonter les premières civilisations connues à 3 000 ans avant notre ère avec les Sumériens et les Égyptiens.
Henri Urbe