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Le sport et les loisirs
dans Signes & sens
Ils sont de plus en plus nombreux à pratiquer la plongée sous-marine. Pouvoir évoluer tel un poisson dans l’eau entre 10 et 20 mètres de profondeur, voire 30 à 40 mètres, découvrir la faune et la flore marines demeurant, il est vrai, une expérience inoubliable…
Dès l’Antiquité, l’Homme pratique la plongée pour se nourrir. Alexandre le Grand en 325 av JC fait construire une drôle de machine : un tonneau étanche ouvert sur un seul côté qui, sous l’eau, emprisonne une bulle d’air, le « Colympha ». L’ancêtre en quelque sorte de la cloche sous-marine. En 1500, Leonard de Vinci dessine la première forme de tuba connue. C’est au 19ème siècle que sont conçus les premiers scaphandres autonomes. Le commandant Yves le Prieur, de la Marine Nationale, fonde en 1935 le premier club de plongée à Paris et réalise le premier scaphandre autonome. Mais ce modèle présente un inconvénient : le débit d’air de la bouteille doit être réglé à la main. Et c’est Jacques-Yves Cousteau, en association avec Émile Gagnan, qui met au point en 1942 un nouveau type de détendeur, moderne.
Les risques vitaux
L’humain est un être terrestre, en aucune manière aquatique. Même si des immersions répétées réactivent une mémoire de gestation intra-utérine, d’une durée tout de même de neuf mois, le plongeur va devoir s’acclimater à ce nouveau milieu et ce, par l’intermédiaire d’instruments perfectionnés. La magie des fonds sous-marins, la féérie de couleurs des poissons, ne doivent cependant pas faire oublier les règles élémentaires de prudence. Le principe de la plongée repose sur une respiration grâce à un détendeur et une bouteille d’air constitué d’azote et d’oxygène. Les risques essentiels sont l’accident de surpression pulmonaire lors d’un blocage de l’expiration pendant une remontée, surtout si celle-ci est très rapide, ou l’accident de décompression. En descente, l’azote en excès se dissout dans le sang puis est véhiculé par celui-ci dans les tissus. Lors de la remontée, si l’azote est contraint de dégazer trop rapidement, essentiellement par non-respect des tables de plongée qui définissent le rythme de la remontée, des bulles se forment dans différentes parties du corps et provoquent des symptômes plus ou moins marqués : démangeaisons, éruptions cutanées, douleurs articulaires, troubles sensoriels, paralysies, voire un risque de décès du plongeur.
Le binôme : une sécurité
Sous l’eau, tout incident revêt une importance majeure : crampes, quintes de toux, hypoglycémie, coup de fatigue, hypercapnie, malaise, angoisses… La plongée en palanquée prend alors tout son sens : évoluer au minimum en binôme et avoir toujours un œil sur l’autre. Quelques règles élémentaires de sécurité sont à suivre : respecter les contre-indications établies par la Fédération Française de plongée sous marine - pratiquer régulièrement une activité physique indépendamment de la plongée, comme la natation, la course à pied, le vélo ou des sports d’équipe afin d’acquérir de l’endurance - ne pas plonger si l’on est malade ou grippé - avoir eu une bonne nuit de sommeil la veille et ne pas enchaîner soirée arrosée ou travail de nuit avec une sortie en mer le lendemain - ne pas prendre l’avion et se reposer dans les heures qui suivent la plongée (des bulles d’azote sont toujours présentes dans le corps humain après le retour en surface), posséder un matériel entretenu et révisé. Des consignes pleines de bon sens qui vous permettront de profiter pleinement de ce sport singulier.
Un sport, une passion
Michel, moniteur de plongée depuis 20 ans, ne se lasse toujours pas d’accueillir les débutants et de leur faire passer un baptême de plongée. Les initier à ce sport reste pour lui source d’une grande satisfaction. Parallèlement, il plonge avec d’autres, plus expérimentés et est heureux de retrouver chaque week-end sa mer. Dans la baie de Marseille, c’est avec plaisir qu’il revisite sous l’eau les sites de corail rouge, croisant en chemin un mérou. En plongée sous-marine, les mouvements sont généralement lents et prudents afin de partager cet univers marin avec ses habitants sans les heurter avec les palmes : apaisement et sérénité sont assurément au rendez-vous. Mais pour certains, tel le film « Le grand bleu », l’objectif reste la profondeur : aller loin, toujours plus loin. Les épaves, souvent situées à 40 m de profondeur, servent de support logistique pour ces descentes. Attention à l’ivresse des profondeurs : elle peut vous surprendre, sans crier gare, à tout moment et est spécifique des plongées profondes. Aline l’a vécu en direct : pourtant elle avait déjà plongé à ces profondeurs. D’un coup tout est devenu plus flou, plus léger, sans souci… Un calme apaisant, une certaine euphorie qui font que l’on oublie de respecter son ordinateur de plongée. Sans l’intervention d’un autre plongeur, c’est l’accident assuré...
Comme tout sport à haut risque, la plongée sous-marine nécessite de l’entraînement, une formation correcte, le respect de ses règles de fonctionnement et un esprit d’équipe. Mais soyez assuré de vivre alors, à chaque sortie, une expérience unique : magie et émerveillement, entre poissons et coraux, gorgones et posidonies, dans le respect de ce monde aquatique.
Docteur Laurence Pescay
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