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Le sport et les loisirs
dans Signes & sens
Depuis quelques années, vivre sur une péniche est à la mode. Selon les chiffres, en 2008, on dénombrait plus de 1500 bateaux-habitations, à l’image de ces bateliers qui habitaient sur leur bateau avec leur famille, mais en itinérants. Aujourd’hui, il s’agit le plus souvent d’un type de logement original, insolite, qui séduit petits et grands. Une envie de s’offrir une véritable maison sur l’eau et d’exprimer d’une certaine façon le rêve de l’enfant qui est en nous. Certains l’ont adoptée comme une alternative fonctionnelle aux appartements traditionnels parisiens, avec une place sur les bords de Seine ; d’autres ont opté pour une ambiance verdure, le long des rives de certains fleuves comme le Rhône…
Depuis le moyen-âge, une partie du commerce s’effectue en France par voie fluviale, sur les nombreux fleuves et canaux qui sillonnent le pays. La vision de ces péniches, des bateaux initialement construits en bois, à fond plat, est familière et sympathique. Initialement, elles furent halées à terre par des hommes de chaque côté des rives, puis par des animaux (cheval, âne), enfin par des tracteurs électriques ou diesel sur des rails, installés le long des voies. Progressivement, elles se sont transformées en structures métalliques et motorisées. Les modèles les plus répandus furent le type Becquey, relayé dans la deuxième partie du XIXème siècle par le gabarit Freycinet de 38,50 m de long sur 5,05 m de large, qui peut transporter entre 250 et 300 tonnes de fret. Après la seconde guerre mondiale, les chalands automoteurs en fer ont progressivement remplacé la péniche traditionnelle.
Un espace de qualité
Une péniche peut s’apparenter à un loft, assurant un bel espace, souvent de 150 m2 de superficie. On peut à loisir laisser libre cours à la créativité pour les plans d’aménagement. La visite de péniches déjà aménagées est utile pour aborder au mieux cet habitacle qui offre une ambiance nautique sans les risques de la haute mer, le charme d’un habitat en ville sans voisins dessus et dessous, une atmosphère champêtre après une journée mouvementée, un lieu exceptionnel pour les artistes peintres. Grand nombre d’impressionnistes, dont Sisley, Marquet, Monet, se sont ainsi inspirés de ces images du bord de Seine et de son activité fluviale, comme Camille Pissarro qui a peint, en 1864, « Péniches sur la Seine ». Certains modèles comportent une terrasse de grande dimension. Il est agréable d’y installer table, chaises de jardin et transats, d’y prendre des bains de soleil. Les soirées sont propices aux dîners aux chandelles ou aux barbecues entre copains. Pour les enfants, la passerelle qui relie à terre leur permettra d’élargir, en fonction des possibilités de l’emplacement, leur espace jeux. Le choix du site d’amarrage est donc très important.
Un projet à chiffrer
Il faut compter entre 100 000 et 200 000 euros pour l’achat d’une péniche. Entre les ventes par agences ou directement de particulier à particulier, les possibilités ne manquent pas. Toutefois, il est préférable de patienter un peu et d’attendre le « coup de cœur » pour signer. Le bon état de la coque et son isolation, l’épaisseur de la tôle seront des éléments importants à vérifier. Gage de son bon entretien, une péniche doit passer au contrôle technique tous les dix ans. Être bricoleur est un atout dans ce domaine et permet de construire son projet, entre rénovation et aménagements intérieurs, à moindre coût. Côté logistique, selon le site choisi, ville ou campagne, le groupe électrogène reste une solution, si nécessaire, pour vous assurer de l’électricité. D’une façon générale, les jonctions France télécom et le courrier ne posent pas de problème. Pour les réserves en eau, les péniches présentent l’avantage de posséder de grandes cuves. Pour évaluer son budget, il est nécessaire de prévoir la taxe de stationnement, souvent réclamée par les municipalités, d’un montant variable selon le lieu. En revanche, le propriétaire d’une péniche n’est pas soumis à la taxe foncière. Mais très fréquemment à la taxe d’habitation. Pour aider les futurs acheteurs dans leur démarche, les informations ne manquent pas. Devant le succès rencontré par ce nouveau type de logement, de nombreuses associations d’habitants de péniches se sont créées, regroupées pour la plupart au sein de l’ADHF (Fédération des Associations de Défense de l’Habitat Fluvial). Le Port Autonome de Paris met également à disposition, sur son site, le « Guide de l’habitation fluviale ».
Le tourisme fluvial
Cette option s’avère intéressante pour tester l’habitat péniche car aucun permis n’est demandé à la location. Les bateaux sont plus petits mais de plus en plus confortables. Découvrir le canal du midi, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, est un exemple parmi tant d’autres. La navigation s’effectue au rythme des écluses, avec le choix de s’arrêter selon ses envies de promenades à terre, de baignades, de découvertes. Les possibilités d’amarrage sont multiples. Pour les plus sportifs, il est également amusant de suivre la péniche à vélo sur les rives. Une expérience à renouveler ou une nouvelle vie à débuter…
Virginie Pavant
Je loue un bateau
Les circuits possibles en pénichettes sont nombreux et multiples. La simplicité des réservations et une navigation sans permis facilitent l’accès à ce style de vacances. Les canaux sillonnent toute la France. De l’Alsace ou de la Bretagne au sud, en passant par la région de la Loire, les possibilités de croisières fluviales sont légion. Ainsi le fleuve Charente permet-il une approche originale de la ville de Cognac, célèbre entre autres par la naissance le 12 septembre 1494 dans son château du futur roi de France, François 1er. Mais pourquoi pas une envie de sud méditerranéen : des senteurs exceptionnelles au son des cigales et grillons, des châteaux cathares à découvrir, des villes renommées comme Carcassonne à parcourir, des spécialités locales à déguster… En somme, une mine de week-ends ou de semaines d’évasion assurés, selon un rythme adapté aux envies de chacun, avec beaucoup de plaisir à la clef…
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