Il n’est pas si étonnant que ça, à y regarder de plus près, que l’action de faire le ménage soit répertoriée par l’O.M.S, l’Organisation Mondiale de la Santé…
Nettoyer un appartement, laver les vêtements, éliminer les ordures, balayer, passer le torchon, frotter les armoires, les murs et autres surfaces, ranger les pièces, les tiroirs, plier et repasser le linge sont des pratiques qui requièrent volonté, énergie, persévérance. Autant de qualités qui font que la pratiquante (ou le pratiquant) en retire finalement un triple avantage : une activité physique utile, la satisfaction d’avoir nettoyé son esprit en même temps que sa maison, le plaisir de profiter directement du fruit de son labeur…
Une saine activité
Gabrielle, veuve et alerte pour ses 75 ans, livre le secret de sa bonne humeur : Pour moi, faire le ménage est une réelle activité physique et mentale. Tant que je serai valide, je continuerai et ne prendrai pas d’employée. M’occuper de ma maison non seulement m’oblige à ne pas rester assise à ruminer des pensées négatives mais m’ouvre aussi sur l’extérieur. Je suis en effet heureuse, lorsque je reçois, de constater que mes invités se sentent bien chez moi…
Toutefois, tout le monde ne possède pas cet enthousiasme et les tâches ménagères peuvent représenter pour certain(e)s une véritable punition, au point de laisser s’accumuler les choses jusqu’à un certain engloutissement...
Quelques petits trucs utiles
Faire le ménage, c’est en quelque sorte passer à l’action. C’est trouver l’énergie d’affronter une situation qui ne nous convient plus. Ainsi, une montagne de vaisselle dans l’évier peut avoir un effet déprimant. Un sol pas très propre ne donne pas envie de recevoir. À ne pas passer à l’acte, on prend le risque de se refermer sur soi et d’entretenir une réelle confusion. Il est possible, avec un peu de bonne volonté, sans devenir obsessionnel(e), de remédier à tout ça. Aussi, si vous n’êtes pas un adepte du ménage et que vous en souffrez, voici quelques conseils avisés :
> Allégez. Commencez par des choses simples. Il est important de considérer le superflu dont vous n’avez plus besoin. Par exemple, votre garde-robe. Vous serez surpris(e) de constater qu’elle est pleine de vêtements que vous ne portez plus. Faites le tri de tout ce que vous pouvez donner. Un excellent conseil feng shui consiste à ne plus garder tout ce qui n’a pas servi depuis 5 ans ! Si vous en avez le courage, il est bon de commencer par ce qui vous paraît le plus difficile. La suite n’en sera que plus aisée… N’en faites tout de même pas une obsession. À vous d’évaluer ce que vous pouvez raisonnablement mener à terme.
> Nettoyez. C’est le moment de rendre l’espace plus propre. Coup de balai, aspirateur, serpillière, chiffon. Prenez conscience que vous êtes en train de faire en même temps le ménage dans votre tête. Les différents produits ménagers sont vos alliés. Les bonnes odeurs sont importantes. Votre espace s’agrandit. Vous commencez à respirer. L’énergie est là…
> Gérez. Il est important de planifier le temps. Passer deux jours à nettoyer et en ressortir épuisé(e) au point de ne plus rien faire pendant un mois ne résout pas le problème. Voici, à titre d’exemple, le témoignage de Françoise, esthéticienne : Le matin, avant de partir travailler, une machine de linge tourne pendant que je fais ma toilette. Puis j’ouvre la fenêtre de la chambre et je découvre le lit. Pendant ce temps, le café coule. Je descends le chien et la poubelle. Lorsque je remonte, je fais le lit et referme la fenêtre... J’ouvre le lave-vaisselle et y range mes bol, verre et couverts. Je le laisse ouvert pour que conjoint et enfants en fassent de même quand il ont fini leur petit déjeuner... Chacun(e) trouvera ses astuces, le tout étant de se fixer un rythme réalisable et de s’y tenir !
Aussi bien que la gym, faire le ménage entretient à la fois votre maison, votre corps et votre esprit.
Cette activité quotidienne, que l’on qualifierait presque d’anodine, cache en fait des trésors de bien-être pour nous et notre entourage !
Isabelle Vandevoorde
Une réponse zen au problème de la vaisselle
Lors d’un entretien de Jacques Castermane* avec le psychologue orientaliste K. G. Dürckheim, est abordé le problème de l’aspect contraignant de cette tâche quotidienne vécue comme une corvée désagréable. La réponse se passe de commentaire tant elle est lumineuse !
J. Castermane : … Ce qui m’empoisonne c’est la vaisselle, le nettoyage…
K. G. Durckheim : Mais alors, prenons comme exemple la vaisselle. C’est chaque jour un moment de joie ! Jusqu’à aujourd’hui, faire la vaisselle est une des choses qui m’amuse le plus. D’abord, l’assiette est sale et voilà que l’instant d’après, elle est propre ! N’est-ce pas magnifique ?
*Pour en savoir plus, lire :
Les leçons de Dürckheim
Éditions du Rocher.