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Le sport et les loisirs
dans Signes & sens
Maîtriser son corps consiste à rechercher une harmonie. Mais c’est alors en bloquer partiellement l’énergie psychique car est refusée, par frustration interne, une satisfaction liée au désir inconscient. Pourtant, la sublimation, inhérente au dépassement de soi, est toujours au rendez-vous…
Ce mécanisme résulte d’une angoisse du temps structurale et est ainsi en lien avec le fonctionnement de l’individu ; cette angoisse peut d’ailleurs pousser l’enfant, puis l’adolescent, à rejeter toute possible identification à l’adulte, plus âgé que lui et donc a priori plus rapidement confronté à la mort. De fait, pour fuir la réalité du temps qui passe, opte-t-il fantasmatiquement pour une image idéalisée et intemporalisée de sa corporalité, le corps, enveloppe mortelle, étant donc vécu comme rappelant le plus grand des dangers. La pulsion sera dès lors déviée, puis sublimée par et grâce à un « faire », comme dans l’art de la danse.
Un autre langage
Qu’elle soit classique, jazz, afro, rap, folklorique, tango, ou autre – il existe tant et tant de formes –, danse rime avec virtuosité. Qu’on aime ou pas la forme prise, on n’en peut nier la technique sous-jacente, le geste codifié. L’acte tient lieu ici de parole voulue transfigurée par ce mouvement. Le corps devient langage qui donne à voir. Pour atteindre cependant à cette communication, il faut se plier au vouloir du chorégraphe comme du danseur. Tel un instrument de musique, le pratiquant joue de son corps et en use à sa guise pour en obtenir l’antinaturel. Ce corps obéit aux ordres de la tête et exécute. Postures et positions deviennent l’ossature du geste épuré. Dans la nécessité d’être maîtrisé, l’enveloppe n’a pas son mot à dire !
Une disponibilité majeure
Plusieurs émissions de télévision consacrées à la danse, dont « Danse avec les stars », ont mis l’accent sur la dureté de l’apprentissage que s’inflige le danseur. Jusqu’à la « torture » diront certains, pour toujours repousser plus loin les limites du supportable. Ce sont ainsi moult répétitions jusqu’à l’épuisement parfois. Seul compte le résultat voulu. Le corps est outil dont on se sert. On ne l’écoute pas dans sa plainte. La souffrance corporelle est sacrifice sur l’autel de l’Art, ici « Idéal du Moi ». Il est bien d’autres disciplines, comme les disciplines sportives, où l’actant exige de son corps des performances certaines en un challenge parfois sadique, sorte de compétition avec lui-même ; on les retrouve donc en danse mais augmentées d’un idéal esthétique. Il y est question de perfection et d’expression. Passionné, le danseur, par le contrôle permanent qu’il exerce sur lui-même, cherche à transmettre une émotion ; il vise au beau. Dès lors, le corps n’est que véhicule et en tant que tel est commandé, modélisé. Une fois payé ce prix, il devient ami puisque serviteur de la beauté. Mais cette auto-exigence exclut impitoyablement toute sensiblerie ; infaillibilité et fidélité en sont les maîtres-mots jusqu’à l’épure. Et donc, le corps ne peut qu’être épure lui-même : silhouette longiligne et frêle dont l’image n’a que peu à voir avec une féminité ou une masculinité épanouie mais bien plutôt avec une silhouette « androgynisée », « éphébisée », en voie de développement. C’est comme si le temps s’était arrêté pour le corps du danseur à cette période de l’adolescence (et donc à la période de réactivation du conflit œdipien), lutte contre la temporalité, tentative fantasmatique d’arrêter le développement physique par refus d’une image corporelle sexuée, sublimée alors par l’art. Toute prise de poids représente une trahison, une transformation conflictuelle, voire phobogène, qu’il est vital, urgent de combattre. C’est un handicap qui fait « barre » à l’illusion de l’intemporalité. Ainsi la vie affective et personnelle est-elle mise entre parenthèses, contrôlée par la danse, passion dévoreuse de libido ; elle exige en outre du danseur une disponibilité majeure. Pour exemple, une jeune danseuse, mince comme il se doit, se voyait obèse et développait une anorexie sévère car, dans les vestiaires de l’Opéra, c’était à qui serait la plus filiforme, la plus proche de cette « perfection » sans âge. Aucune complaisance, non plus que tolérance, pour une hanche arrondie ou des bras trop musclés qu’il devient nécessaire et urgent de dominer... Toutefois, cette volonté n’est pas vaine : sur une scène, la sublimation s’exprime comme par magie.
Louise Icard
La danse de salon
La danse de salon se décline généralement en danses standard (valse, tango, quickstep, slowfox) et en danses latines (paso-doble, rumba, cha-cha-cha, samba, jive). De plus en plus de couples ou de célibataires intègrent des clubs spécialisés pour redécouvrir ce plaisir de se mouvoir en harmonie. Pascale, enseignante, et Patrick, ingénieur, ne rateraient pour rien au monde leur rendez-vous du mardi soir : C’est un réel moment de détente et de convivialité, s’exclame Pascale, et c’est l’occasion de pratiquer une véritable activité de couple que l’on ne trouve pas ailleurs… Que l’on soit débutant ou plus avancé, il existe aussi des séjours alliant randonnée et danse. Et si vous préférez rester à la maison, sachez que de nombreux éditeurs, face à la demande croissante du public, remettent, par l’intermédiaire de DVD spécialisés, ce savoir-danser au goût du jour…
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