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Le sport et les loisirs
dans Signes & sens
La Provence
et ses festivals musicaux
prestigieux...
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La clémence du climat provençal est connue par-delà les continents. Aussi, l’art à ciel ouvert, inauguré à partir de la fin du XIXème siècle par les Chorégies d’Orange, compte aujourd’hui de nombreux sites où se déroulent, en plein air, 95 % des festivals provençaux…
De la pinède de Juan-Les-Pins au parc du Château de Florans à la Roque d’Anthéron, en passant par la cour de l’Archevêché à Aix-en-Provence, public et artistes communient chaque année sous la voûte céleste, accompagnés, par endroit, par le chant des grillons…
Le Jazz à Juan
Si je n’étais pas passé par Antibes, Montreux n’existerait pas ! Ainsi s’exprime Claude Nobs, créateur du célèbre Festival de jazz de Montreux. Il faut dire que le premier Festival d’Antibes/Juan-Les-Pins eut lieu en 1960, en hommage à Sidney Bechet, célèbre clarinettiste, mais surtout Antibois d’adoption. Sous la pinède Gould (du nom du pianiste prénommé Glenn), dans un cadre magnifique avec vue sur la Méditerranée, le public peut vibrer chaque année, sous les accords des plus grandes figures mondiales de la musique de jazz. Le contrebassiste Charly Mingus en 1960, le trompettiste Miles Davis en 1963, le mythique saxophoniste John Coltrane, Ray Charles, Ella Fitzgerald, Michel Petrucciani, Chick Corea, Keith Jarret, Al Jarreau, Michel Legrand et Sarah Vaughan, Dizzy Gillespie, Stan Getz, tous ces artistes et bien d’autres ont laissé, après leur passage, des traces sublimes indélébiles chez leurs spectateurs. Il est à noter que la particularité du Festival de Juan consiste à ne pas se laisser enfermer dans une approche élitiste de la musique de jazz traditionnelle. Tous les genres sont représentés et les innovations largement accueillies. Ainsi, le festival œuvre pour que le métissage soit total. Le développement de la mambo, en France, doit beaucoup à la prestation de Tito Puente. Quant à la musique indienne, elle est mise à l’honneur avec le groupe Shakti et son fabuleux guitariste John Mc Laughlin. Le blues et le gospel ne sont pas non plus en reste. Les apparitions récentes de Thomas Dutronc et de Norah Jones (fille du cithariste indien Ravi Shankar) prouvent que la famille antiboise du jazz est ouverte à la diversité.
Le Festival international de piano
Depuis 33 ans que cette manifestation existe, les plus grands virtuoses du piano y ont participé. Durant 17 jours, de la mi-juillet à la mi-août, à La Roque d’Anthéron se déroule le Festival international de piano. Depuis 1998, en accord avec le Conseil Général des Bouches-du-Rhône et en parallèle des représentations officielles, des concerts gratuits sont offerts par les musiciens résidents du Festival dans 13 villes et villages du département. Chaque année sont ainsi découverts de nouveaux talents. Par ailleurs, la musique classique ne reste plus confinée dans des lieux inaccessibles au public populaire, ce qui a l’avantage de susciter des vocations et de désacraliser une culture ouverte ainsi au plus grand nombre. À noter que toutes les salles de concerts sont équipées de places pour personnes à mobilité réduite. Les organisateurs proposent même aux spectateurs un guide de séjour dans la région afin de pouvoir profiter au maximum de l’événement. En 2012, plus de 83500 spectateurs ont pu, tout au long de la durée du Festival, assister à des concerts exceptionnels où l’éclectisme a aussi sa place puisque tous les styles pianistiques y sont représentés.
L’art lyrique à Aix-en-Provence
Si l’art lyrique est largement sur le devant de la scène lors des Chorégies d’Orange, il est aussi prestigieusement représenté, depuis 1948, dans la ville d’Aix-en-Provence. Cette année-là, Gabriel Dussurget (1904-1996), mécène et directeur de scènes musicales, décide, avec l’aide du peintre Wakhévitch, de l’architecte Cassandre et du chef d’orchestre Hans Rosbaud, de monter « Don Giovanni » de Mozart. Le succès est foudroyant et le Festival attire les plus belles voix de l’opéra. En 1974, Montserrat Caballé vient interpréter le répertoire italien du Bel canto. La cour de l’Archevêché vibre en 1982 sous les harmonies baroques de Lully, Rameau, Purcell et Glück, sans oublier Prokofiev et Britten. En 1998, un demi-siècle après le premier « Don Giovanni », le metteur en scène Peter Brook offre une magnifique version dans une cour d’honneur entièrement rénovée, où évoluent de nouveau, devant un public ravi, Leporello, Zerline, Masetto, Donna Elvira, Donna Anna, Don Giovanni et le Commandeur… La même année, Stéphane Lissner crée, en prolongement du Festival, l’Académie Européenne de Musique afin de promouvoir de jeunes talents, qu’ils soient instrumentistes, chanteurs, metteurs en scène, chefs d’orchestre ou compositeurs, en organisant différents concerts au cours de l’année.
Henri Liebault
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