À chaque époque, l’Homme s’est appliqué à franchir les obstacles. Pour y parvenir, il a utilisé avant tout son cerveau. Résultat, un champion de saut à la perche est capable, en adaptant sa force physique à sa technique, de s’élever à 6 mètres de haut, tel le Français Jean Galfione qui franchit cette hauteur en 1999, l’actuel détenteur du record du monde étant le Russe Sergeï Bubka avec un saut de 6,14 mètres…
Le saut à la perche vient d’il y a très longtemps. Il suffit d’imaginer un de nos ancêtres désirant passer sur l’autre rive d’un cours d’eau. Certainement s’agissait-il d’effectuer des sauts en... longueur. Prendre une course d’élan puis, à l’aide d’un outil, faire des tentatives pour aller de plus en plus loin…
La verticalité
Dans la Grèce antique, on retrouve des traces d’utilisation d’une perche pour sauter. Les Crétois l’utilisent aussi pour bondir au-dessus des taureaux. Quant aux Celtes, ils s’en servent pour pratiquer le saut en longueur. Il faut cependant attendre les années 1850 pour que l’exploit se verticalise. En effet, c’est en Allemagne, lors de compétitions de gymnastique, que la discipline commence à susciter un intérêt et que les concours se multiplient. Au tout début, les athlètes se servent d’une perche de bambou. Dans les années 50, ce matériau cède la place à l’acier, puis au cuivre. L’année 1957 voit l’arrivée de l’aluminium qui permet de franchir la hauteur de 4,73 mètres (record du monde de l’époque). Mais il s’agit toujours d’aller de plus en plus haut et la perche en fibre de verre des années 60 permet de réaliser les performances actuelles.
Mathématique, physique et psychique…
Le principe du saut à la perche répond à une équation mathématique entre la vitesse de la course d’élan et la flexion de la perche, ce qui restitue l’énergie fournie lorsque l’athlète est catapulté. Mais ce n’est pas tout ! Le franchissement de la barre fait appel à de multiples qualités : une bonne condition physique, une précision dans l’anticipation, une grande souplesse et une extrême coordination des mouvements corporels. Sans compter sur une concentration mentale indispensable. Le saut final est en fait la synthèse de beaucoup de précisions. Ce qui fait de cette discipline un véritable art sportif qu’il est bon de promouvoir. C’est d’ailleurs ce que s’appliquent à faire les différentes écoles d’athlétisme en proposant des approches ludiques. Renseignez-vous ! Il doit bien y avoir un club près de chez vous. Et puis, n’hésitez pas non plus à assister à des compétitions. Histoire de ne pas oublier que notre pays abrite de véritables champions dans ce sport !
Patrick Bireau
Quand un perchiste tend la perche !
Nouvellement reconverti dans la voile, l’ex-perchiste Jean Galfione, Président de L’ONG « Athlètes du monde », fait bénéficier les plus démunis des vertus de la pratique sportive. Ainsi, l’année 2008 voit sa participation, sous les couleurs de cette organisation humanitaire, à la Transat ag2r. L’originalité de cet engagement sportif est qu’il associe dans cette aventure une quinzaine d’adolescents en difficulté. Il a même reçu l’assurance de son sponsor « Nivéa » d’offrir une année de formation aux métiers de la mer à quatre adolescents des plus motivés…