Selon le Professeur François Carré du CHU de Rennes, auteur de « Danger sédentarité, vivre plus en bougeant plus », il n’existe aucune ambiguïté : « La sédentarité tue sans bruit », écrit-il. « Les conclusions scientifiques le prouvent : ne pas pratiquer d’exercice physique favorise le développement de nombreuses pathologies au pronostic grave, telles que l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires et les troubles musculo-squelettiques », ajoute-t-il…
Une enquête effectuée par le Centre national pour le développement du sport révélait il y a quelques années que beaucoup de personnes sédentaires gagneraient à se mettre ou à se remettre au sport. Parmi elles, les plus concernées sont les 50 % appartenant à la tranche d’âge des plus de 50 ans.
Des bénéfices avérés
Une simple activité physique modérée génère des trésors de bienfaits. Ainsi, au niveau cardiovasculaire, le Professeur Carré explique que grâce au sport, les parois des artères s’assouplissent, d’où une baisse de la tension artérielle. Le sport facilite également la circulation des artères coronaires – celles qui irriguent le cœur – et augmentent la fluidité du sang. Une activité régulière favorise la création de nouveaux vaisseaux au niveau du cœur, qui vont prendre le relais des vieilles artères bouchées. L’oxygénation des vaisseaux se fait mieux, de sorte que le cœur et le cerveau sont les premiers bénéficiaires. Enfin, un sang plus fluide et des artères plus souples, voilà qui réduit d’autant les risques d’accident vasculaire cérébral. À ces bénéfices vient s’ajouter que le simple fait de se forcer à marcher d’un pas soutenu durant 20 minutes tous les jours réduit le risque de diabète de plus de 30 %. Et si diabète il y a, l’activité physique favorise l’action de l’insuline chargée de réguler le taux de sucre. Des recherches ont également montré que les tissus graisseux au niveau de l’abdomen produiraient des molécules soupçonnées de participer à l’apparition de certains cancers. Le sport pratiqué plusieurs fois par semaine diminue en effet la sécrétion de certaines hormones responsables de la croissance des tumeurs. Afin de couper court à toute velléité à vouloir s’exempter de sport, sachez que les médecins sont catégoriques : il s’agit de prévenir de nombreuses maladies chroniques comme le cancer du sein et du côlon, les maladies ostéo-articulaires et dégénératives, l’obésité, et même de traiter (en tant qu’adjuvant) des pathologies telles la sclérose en plaques et la dépression. Le sport a le meilleur effet sur des affections invalidantes comme l’insuffisance respiratoire chronique par la BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive).
C’est bon pour le moral !
Outre ses effets physiologiques, dans une société où les états dépressifs décuplent, le sport contribue à augmenter le taux d’endorphines, les béta-endorphines capables de générer un état euphorisant de façon naturelle. L’exercice physique entraîne également la sécrétion de sérotonine, véritable antidépresseur, et stimule le système endocannabinoïde qui intervient favorablement sur la réduction de l’anxiété. De quoi ne plus se donner d’excuses fallacieuses et prendre la saine résolution de devenir un ex-sédentaire !
Vivian Maton