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Le sport et les loisirs
dans Signes & sens
Le sport
n’est pas une punition !
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Quel parent n’a pas redouté, dès la maternelle, que son enfant se révèle paresseux ? La suspicion précoce joue d’ailleurs un rôle persécuteur dans ce que nous identifions facilement comme un défaut. La punition trouve ici sa «justification». Dommage que la sanction suprême soit la privation de sport.
Les géniteurs peuvent parfois avoir des comportements paradoxaux. Dès que possible, ils ont hâte de voir leur héritier pratiquer foot, judo, rugby, natation, danse, tennis ou golf (quand ce n’est pas tout cela qu’ils envisageraient volontiers dans le planning de l’écolier !). De fait, en véritables coachs, ils conditionnent l’enfant sitôt sorti de la période préverbale pour l’initier à l’exercice physique.
Ne pas faire n’importe quoi !
Rien de tel pour bloquer un inconscient encore jeune que de créer un environnement propice au déclenchement de l’imaginaire de l’oisillon tout juste sorti du nid. Certes, le processus d’identification maternelle et paternelle joue un rôle considérable dans ses choix mais gare à la suggestion téléguidée !
À l’inverse, quand il revient de l’école avec des résultats scolaires jugés insuffisants, le couperet s’abat sans appel : Privé de ski ce week-end ! Mettez-vous à la place de l’enfant obligé de chausser des skis dès l’âge de la marche, alors qu’il n’a rien demandé à personne, empêché quelques années plus tard, par injonction parentale interposée, de pratiquer un sport dont on lui a dit des dizaines de fois le plus grand bien : Skier, c’est bon pour la santé et pour prendre de l’assurance!
Jouer son rôle, sans plus
Pendant la période intra-utérine, un premier lien physique entre la mère et l’enfant s’établit. Celui-ci en gardera une mémoire singulière qui continuera avec l’allaitement. Il faut un certain temps au nourrisson pour qu’il accepte les différences corporelles d’un individu à un autre. C’est ainsi qu’il commence à sentir ses propres désirs, ses propres besoins. Tout projet d’éducation doit prendre en compte cette réalité, c’est-à-dire les limites du moi de tout individu, combien même ne nous conviendraient-elles pas ?
Il ne fiche rien à l’école…
Qu’est-ce que nous sommes exigeants avec nos étudiants en herbe ! Ils n’en font jamais assez ! N’oublions pas que les petites jambes d’un enfant sont en action dès le lever et que les parents ont trop tendance à l’oublier… Un enfant ne reste jamais sans rien faire ! Si réellement, l’enseignant signale une baisse régulière des notes, des troubles de l’attention, une agitation sensible, le problème à considérer est plutôt d’ordre psychologique. Le sport ne doit en aucun cas être supprimé dans ce cas-là puisqu’il est vecteur de décharge émotionnelle qui contribue au maintien de l’équilibre…
Ainsi, plutôt que d’opter pour la suppression momentanée d’une activité sportive lorsque votre héritier vous donne l’impression de filer du mauvais coton, donnez-lui la liberté de choisir : proposez-lui de réfléchir à un changement possible de club par exemple. Même s’il refuse, cette simple attitude ouvrira suffisamment le dialogue pour que vous compreniez où le bât blesse…
Chantal Calatayud
« Il ne veut aller en sport
qu’avec des chaussures de marque »...
Marielle, 38 ans, aide-soignante
Mon fils Arthur a 15 ans. Il est sympa mais il refuse d’aller en sport sans des chaussures de sa marque favorite. En plus, ça change tout le temps ! Dois-je refuser ce type d’achat ?
La réponse psy
N’avons-nous pas fait le même choix ado ? D’autant que nos jeunes ne sont pas si fashion victim que ça : « Les marques » proposent un confort en matière de qualité qui n’est pas à négliger. À l’inverse, si Arthur dépasse le cadre financier raisonnable, il peut participer à l’achat avec un peu de son argent de poche. Il rentrera ainsi dans la réalité.
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